la retraite du 10 au 16 juin 1940


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Quelques fois, les images, à l'ouverture d'une page, s'ouvrent de manière anarchique.
En ouvrant une image, au hasard, tout se met en ordre..

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De l'Oise à la Loire

 

Journée du 10 juin.
 
  Les renseignements concernant la 24ème D.I. sont impossibles à obtenir.
Dans l'incertitude, et en vue de rechercher des renseignements vers l'arrière, le colonel décide de se porter Senlis où il arrive dans le courant de la matinée.
La ville est systématiquement bombardée par l'aviation.
Le colonel s'informe du stationnement des unités et apprend que la 24ème D.I. se regroupe entre Villiers-Adam et Pontoise.
Dès qu'il peut se procurer un moyen auto, il envoie un agent de liaison à la recherche du P.C. de la division. Cet agent de liaison revient sans indication précise.
Le colonel se porte lui-même en voiture dans la direction indiquée et rencontre en cours de route le T.R. hippo du régiment lequel, dans un ordre impeccable se dirigeait vers la forêt de Montmorency.
L'adjudant Baron, commandant du T.R., indique le P.C. de la division que le colonel rejoint aussitôt.

Un centre de regroupement a été créé à Luzarches et c'est dans cette localité qu'arrivent un certain nombre d'isolés, alors que d'autres assez nombreux se dirigent sur Maison-Laffitte.

Le 10 au soir, le stationnement du régiment est prévu à Jagny-sous-Bois où des éléments du régiment provenant des trois bataillons et des unités régimentaires arrivent à se ressouder.

   
Journée du 11 juin.
 
  Le regroupement des unités se continue. Le personnel et le matériel sont installés au bivouac, d'abord au nord puis au sud de Jagny.

A 21 heures, l'effectif du régiment se décompose ainsi:
     E-M: lieutenant-colonel Pujol, chef de bataillon Vie;
     C.H.R.: lieutenant Graff, lieutenant Barraud, dentiste sous-lieutenant Falaise;
     2ème bataillon: lieutenant Malleret, sous-lieutenant Vaucheret, médecin-lieutenant Bourland;
     3ème bataillon: sous-lieutenant Mendouze.

20 sous-officiers, 200 caporaux-chefs, caporaux et soldats,
74 animaux de trait, 30 voitures hippo à 2 roues, 13 voitures hippo à 4 roues, 8 automobiles dont 3 touristes, 4 camionnettes, 1 sanitaire, 6 chenillettes.

Armement: 56 fusils, quelques pistolets.

Pour doter le régiment d'un armement suffisant, le colonel demande un recomplétement de 140 fusils, 5 F-M., 4 mitrailleuses, 1 canon de 25.

*12  
   

 

      Ils sont décédés ce 10 juin 1940:     
 
1
BARBET
Jean Rémy
Amiens
80
2
BOISSON
Georges Henri Maximin
Lieuvillers
60
3
COURJAULT
Maurice
Albert
80
4
GRIFFON
Robert André
Ferrières
60
5
HENRY
Auguste Pierre Marie
Angevillers
60
6
LANNAUD
Armand Robert Julien
Montdidier
80
7
LARDON
Marcel Moïse
Lieuvillers
60
8
LEBERT
Louis Marie Joseph
Quiry-le-Sec
80
9
MERCEREAU
Aristide Albert Joseph Marie
Léglantiers
60
10
MERCEREAU
François Clément Pierre Marie
Léglantiers
60
11
MEUNIER
Paul
Amiens
80
12
MOREL
Raymond Jean Marie Joseph
Montdidier
80
13
PETIT
Henri Jean
Montdidier
80
14
RENOUX
André Léopold
Cinqueux
60
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

      Ils sont décédés ce 11 juin 1940:     
 
1
BAUDIN
Joseph Marie Louis
Erquinvillers
60
2
PLESTANE
Jules
Amiens
80
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Journée du 12 juin.
 
  A 19 heures, le colonel reçoit l'ordre de se tenir prêt à faire mouvement pour une étape de 12 kilomètres.
Cet ordre préparatoire est complété par un odre de mouvement prescrivant au colonel de porter le régiment à Arnouville afin d'assurer la défense de l'agglomération face au nord.

Deux détachements sont constitués:
- un détachement auto sous les ordres du lieutenant Graff,
- un détachement de troupes à pied et hippo sous les ordres du lieutenant Malleret.
Heure de départ: 22 h 30.

L'ensemble est mis en route sur l'itinéraire: Fontenay en Parisis - Bouqueval - Villiers le Bel - Arnouville.

A 22 heures, le colonel reçoit l'ordre suivant:
"le mouvement prévu pour la nuit du 12 au 13 sera continué sur Dugny dans les conditions suivantes:
Éléments dirigés sur Arnouville, par itinéraire Arnouville - Garges - la Cerisaie.

En fin de mouvement, la 24ème D.I. s'établit en position défensive sur le front Stains (exclus), Dugny (inclus) face au nord.

Deux sous-secteurs: à l'est, Dugny (63ème R.I); à l'ouest 50ème et 78ème R.I. sous les ordres du colonel commandant le 78ème R.I..

Limite entre les sous-secteurs: cote 38, coude nord-ouest de la Vieille-Mère.

Ligne de résistance marquée par: lisière nord de Dudny - la Cerisaie - les Hucailles."

En exécution de cet ordre, le colonel prescrit l'organisation de deux quartiers:
quartier ouest: 50ème R.I.: les Hucailles.
quartier est: 78ème R.I.: la Cerisaie.

Moyens supplémentaires du quartier est: une section de 25 et la G.D.A.C.. Les points d'appui doivent être cerclés dans les localités.

En outre un élément du 50ème R.I., avec armes automatiques, tiendra le sud de la Vieille-Mère aux environs du Moulin-Neuf, P.C. du R.I. au Moilin-Neuf.

Les éléments auto et hippo continueront leur mouvement sur la région Villemonble - Rosny sous Bois, par le Bourget, Drancy, Rosny.

                           
*12  

 

      Ils est décédé ce 12 juin 1940:     
 
1
VILPASTEUR
Maurice
Ailly-sur-Noye
80
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Journée du 13 juin.
 
  La mise en place des unités est terminée à 8 heures.

Au préalable, avant d'atteindre la Cerisaie, le R.I. avait perçu 8 F.M., 98 boîtes-chargeurs avec accessoires, 2 mitrailleuses avec accessoires, 1 mortier de 60 et quelques munitions, sauf celles du mortier de 60.

L'ensemble de la position est couvert par le G.R.D./74 et la liaison est assurée à gauche avec la 4ème D.I.C..

La journée se passe sans incident notable.

Il est constitué, aux ordres du lieutenant colonel Pujol, un groupement de marche comprenant:
a) éléments du 78ème R.I. aux ordres du capitaine Besse;
b) éléments du 50ème R.I. aux ordres du capitaine Maizaud;
c) éléments du C.I.D. aux ordres du lieutenant commandant la C.I.D.;
d) une section de 25 chenillée de la C.A.C.D.

Les éléments auto seront placés sous le commandement du lieutenant Graff.
Les éléments hippo aux ordres de l'adjuadant Baron.

Le capitaine Besse, commandant le 1/78ème a rejoint le corps dans l'après-midi.

A 16 heures, au moment où le colonel décide de porter son P.C. à Dugny, il reçoit l'ordre de replier ses éléments par la Courneuve - Bobigny, derrière le canal de façon à tenir la direction Noisy -Bobigny.

En conséquence, le colonel donne l'ordre suivant aux commandants de quartier:

"Repli par la Courneuve - Bobigny derrière le canal de façon à tenir la direction Noisy - Bobigny.
78ème R.I. au Petit-Bobigny.
C.I.D. et 50ème R.I. au nord de Noisy.
Exécution dès le reçu du présent ordre.

A 17 heures, cet ordre est complété par les indications ci-dessous:
dispositif à réaliser au sud du canal:
78

Les trois canons de 25 répartis entre les trois éléments.

  Le repli est rendu difficile par la méconnaissance complète des itinéraires de la banlieue parisienne et par la présence plus ou moins vérifiée de détachements légers ennemis en divers points.

Le colonel va prendre contact au P.C. de la D.I. au fort de Rosny.

A 19 h 20, alors que tous ses éléments ne sont pas encore en place, il reçoit l'ordre suivant:
"tous les éléments de la D.I. continueront sur Brunoy de manière à y prendre position sur Yerres, face au nord.

Itinéraire: Fontenay-sous-Bois, Joinville, Créteil, Villeneuve-Saint-Georges.
P.C.D.I.: Champrosay.
Se cercler en point d'appui fermé"

Cet ordre est aussitôt transmis aux éléments du détachement Pujol.

Le colonel transporte son P.C. à Brunoy.

   
*12  

 

      Ils sont décédés ce 13 juin 1940:     
 
1
BRESSON
Charles Eugène
Mareuil-les-Meaux
77
2
MATHIEU
Germain Eugène
Mareuil-les-Meaux
77
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Journée du 14 juin.
 
  Les éléments du détachement Pujol arrivent dans Brunoy vers 6 heures. 
Le 78ème R.I. ne comporte à l'arrivée qu'une cinquantaine d'hommes, 2 voitures de tourisme et une voiture sanitaire.
Par ailleurs, rejoignent à Brunoy, le médecin capitaine Duport, le pharmacien sous-lieutenant Prouzat, le lieutenant Artiges et une cinquantaine d'hommes avec une touriste et 2  camionnettes.

Un groupement de marche (63ème R.I., 50ème R.I., 78ème R.I.) est formé aux ordres du lieutenant colonel Pujol.

Vers 9 heures, l'ordre ci-dessous lui parvient:
"les éléments de la 24

Les éléments de

Répartition de missions:
50ème R.I.: pont nord-ouest de Brunoy.
63ème R.I.: pont central de Brunoy.
78ème R.I.: pont sud de Brunoy.

Moyens supplémentaires: 1 section de la C.D.A.C. à chaque régiment.

Liaisons - le 50ème R.I. recherchera la liaison avec  les éléments de la 4ème D.I.C. vers Yerres.
                - le 78ème R.I. recherchera une liaison à sa droite vers Epinay.
                - P.C. du groupement: pyramide de Brunoy.

Au cours de l'exécution de cet ordre, il est apparu que les ponts de Brunoy étaient déjà tenus par le G.R.D./74, les moyens du G.R.D. et du groupement furent conjugués pour assurer la défense.

12 heures: par ordre du général commandant de la 24ème D.I., le commandant Baluze, du 50ème R.I., doit constituer un détachement de la valeur d'une compagnie avec mission de tenir les ponts de l'Yerres, à Brunoy, contre tout ennemi venant du Nord.

Dès que ce détachement sera en place les éléments divers: 50ème, 63ème, 78ème se regrouperont aux ordres du colonel Pujol, en réserve dans la forêt de Sénart, au carrefour de la Pyramide.

Le mouvement s'exécute suivant l'ordre ci-dessus, le groupement Pujol s'établit en point d'appui fermé dans la région de la Pyramide.
La D.C.B. fut complétée par l'appoint de deux chars F.T. (lieutenant Merle) et d'un canon de 105 tracté (aspirant Courbarien) du 312ème R.A.I., disponibles en ce point.

A 21h45, la pièce de 105 est remise à la disposition de son unité.

A 23 heures, le colonel reçoit l'ordre général du 14 juin (22 heures) lui prescrivant de faire mouvement pour venir se placer sur la rive gauche de la Seine par l'itinéraire: route forestière, la Pyramide, carrefour d'Orléans, carrefour des Deux-Châteaux (= carrefour Royal), Soisy-sur-Seine, pont suspendu d'Evry-Petit-Bourg, Courcouronnes et premier bois environnant où il doit stationner.

Départ de la Pyramide à 23h30.

Les ordres verbaux pour le stationnement n'ont pu être exécutés en raison de l'arrivée d'un nouvel ordre.

 
                           
*12  

 

      Aucun décès ce 14 juin 1940.  
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Journée du 15 juin.
 
  A 4h10, ordre pour l'occupation de la position au sud-ouest de la Seine.

"Par modification à l'ordre d'opérations du 14 juin (22 heures) le dispositif à réaliser en fin de mouvement sera le suivant:
- 50ème R.I.: Evry-Petit-Bourg, se cercler dans la partie est et sud du village, station comprise.
- 78ème R.I.: se cercler dans la partie nord du bois de Mazières.
- G.R.D. et détachement Brière: constituer un bouchon à la cote 84, face au nord-ouest.
- Le 63ème R.I. sera porté dans la 2ème partie de la nuit sur la ferme de la Place où il constituera un P.A. fermé.
- Pionniers avec 63ème 
- Artillerie: en position dans la partie sud-ouest de le Désert, en vue de pouvoir tirer en tirs de protection des P.A. définis ci-dessus et de battre les grandes routes pénétrantes à l'intérieur de la D.I.
- P.C.D.I: le Désert. A été porté à Chavannes à 6 heures.
- P.C.R.I., colonel Pujol: bois de Mazières."

A 6h25, le colonel Pujol porte son P.C. à la cote 84 dans le P.A. du G.R.D.

A 8h05, la section de chars F.T. du lieutenant Merle, du 503ème R.C.C. est remise à la disposition de son unité.

A 9h05, la section de canons de 25 qui était sous les ordres du commandant Baluze est mise à la disposition du colonel Pujol qui la répartit de la façon suivante: 2 canons au 50ème, à Evry-Petit-Bourg; 1 canon au 78ème, bois de Mazières.

"En cas de repli, soit sur l'ordre qui sera donné, soit sous la pression de l'ennemi, tous les éléments combattants de la division se replieront par la route nationale Corbeil - Milly.

Cette itinéraire est impératif.

A titre de renseignement, la division a en avant d'elle, la 4ème D.I.C. sur le front sillon de l'Yvette - Ris orangis.

Il est bien entendu qu'en cas de repli celui de la 24ème D.I. s'effectuera en liaison avec la 4ème D.I.C. à gauche qui suit l'itinéraire Courcouronnes - Mennecy - Chavannes - Boutigny"

Note du colonel: 
liaison à assurer par le 78ème R.I. sur la transversale Lisses - les Bordes.
liaison entre 50ème et 78ème à la charge du 50ème.

A 12h25, colonel Pujol à général commandant la 4ème D.I.C.:
"à la gauche de la D.I., un G.R. semble tenir encore le bois de la Garenne. la gauche de la 4ème D.I.C. se serait repliée, découvrant le flanc gauche de la division. D'autre part Orangis ne semblerait plus occupé par la 4ème D.I.C.

En conséquence, je prescris au 78ème d'effectuer son repli lorsque le G.R. du bois de la Garenne aura décollé vers l'arrière. 
Le 50ème restera en liaison étroite avec le 78ème et se repliera éventuellement en même temps que ce régiment."

A 13h5, les éléments en contact signalent:
1) 50ème R.I.: les éléments à sa droite se sont repliés;
2) 78ème R.I.: (renseignement donné par un officier, sous-lieutenant Vaucheret): les éléments de la 4ème D.I.C. à nottre gauche se re^plient.

D'autre part, on entend des tirs de mitrailleuses assez proches dans la région est de Corbeil.. 
La route Châtillon - Corbeil est soumise à des tirs de harcèlement fréquents et violents, en particulier au carrefour des Bordes, au pont de chemin de fer et aux réservoirs sud d'Essonnes.

  Étant donné la menace d'encerclement dont semble être l'objet le groupement Pujol, le colonel donne, à 13 heures, l'ordre de repli et prescrit à ses détachements de venir occuper la rive sud de l'Essonnes (3km au sud de Corbeil).

Le repli s'effectue dans des conditions normales et sans incident, sauf la traversée des barrages successifs d'artillerie.

Le colonel se porte de sa personne au P.C. de la 4ème D.I.C. et rend compte de la décision qu'il vient de prendre.

           Le général commandant de la 4ème D.I.C. lui affirme que les renseignements qu'il a reçus sont erronés, que le front est solidement tenu tant en avant que sur sa gauche, qu'aucune menace n'existe sur la rive est de la Seine, qu'une division blindée est en voie d'intervention sur cette rive.
Le général donne l'ordre au colonel de réoccuper la position abandonnée.

A 14h15 ordre du colonel:
"ordre de repli annulé. Réoccuper positions jusqu'à nouvel ordre."

L'ordre a été exécuté entièrement par le 78ème R.I. et le G.R.D., partiellement par le 50ème R.I.. 
Les éléments reportés en avant ont marché avec un calme et une discipline dignes d'éloges, traversant à nouveau plusieurs barrages d'artillerie; ils ont réoccupé la position abandonnée.

Les tirs de mousqueterie et de mitrailleuses s'intensifiant sur la rive est de la Seine, le colonel prescrivit au capitaine Besse de laisser à son passage à Corbeil une section de F.V. avec mission d'interdire les débouchés du pont de Corbeil.

A 17h20 Colonel Pujol à général commandant la D.I.:
"Éléments défendant le pont de Corbeil sur la Seine ont été refoulés et sont actuellement sur le pont du chemin de fer au contact avec l'ennemi. Je demande colmatage de la poche afin de permettre, éventuellement, repli des éléments avancés."

A ce moment, le repli de gauche est confirmé par le colonel Pripux, commandant l'I.D. de la 4ème D.I.C. au sous_lieutenant Vaucheret, officier de liaison, avec la 4ème D.I.C..
D'autre part, des infiltrations se produisent antre les points d'appui et les cavaliers ennemis arrivent jusqu'à 200 mètres du P.C. du colonel.
Le pont de Corbeil est aux mains des Allemands qui se sont avancés jusqu'à la voie ferrée.

 
   
  En conséquence le colonel prescrit le repli immédiat de tous les éléments en leur enjoignant d'éviter la traversée du faubour d'Essonnes.

Le repli s'est effectué avec de grosses difficultés, en raison de la nécessité d'éviter la route nationale bombardée et parcourue par les engins blindés ennemis.

Le colonel arrive à Chavannes à 19h15 où on lui remet l'ordre de repli du 15 juin à 17h15. Il precrit les mesures nécessaires à la mise en place du nouveau dispositif, à savoir:
78ème R.I.: Tilly,
50ème R.I.: carrefour du chemin de la Maison-Rouge,
63ème R.I.: Auverneaux.

La prise de dispositif ci dessus n'a d'autre but que de préparer le repli de la division vers le sud.
Le repli ultérieur des éléments de la division n'aura lieu que sur l'ordre du général commandant la D.I. et s'effectuera sur l'axe Auverneaux - Milly, la Chapelle-la-Reine - Aufferville puis le sud (Seaux-en-Gatinais)

P.C.D.I.: Videlles.
P.C.R.I.: sortie ouest de Monlignon.

  Le colonel donne des ordres verbaux pour l'exécution de cet ordre général et se porte de sa personne à son nouveau P.C., pendant que le capitaine Besse allait reconnaître son P.A. de Tilly déjà occupé par des éléments légers allemands.

Vers 20h30, le colonel inquiet de ne voir aucun élément d'infanterie ou d'artillerie se porter sur les points d'appui fixés, partit en reconnaissance vers Auverneaux. 
Il trouve le village vide de troupes (le 63ème R.I. devait s'y trouver).
Il pousse sur la route de Milly et à quelques kilomètres rencontre les derniers éléments de la colonne qui battaient en retraite.
Il apprit qu'un ordre de repli avait été donné et n'était pas parvenu.
Il envoya chercher les officiers laissés à Monlignon et tout son personnel pu rejoindre en temps utile et sans incident la queure de la colonne qui se dirigeait vers le sud.

Le mouvement de retraite se continue toute la nuit et dans la matinée du 16 juin.

*12  

 

      Aucun décès ce 15 juin 1940:     
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Journée du 16 juin.
 
La retraite et le passage de la Loire s'exécutèrent dans des conditions particulièrement difficiles: mitraillades, bombardement d'aviation, embouteillage constants des convois militaires et civils.

Le pont de Sully-sur-Loire, qui se trouvait sur l'axe de marche a été systématiquement bombardé pendant tout le passage des convois.

Au cours de cette retraite et au cours du passage de la Loire, les éléments du régiment ont été de nouveau disloqués.

Un regroupement partiel fut effectué sur la route de Bourges et les éléments du régiment se rassemblèrent au bivouac de Villemurin.

Au cours des journées du 10 au 16 juin, le régiment a retraité au contact de l'ennemi.

Au cours des replis successifs dans le quadrillage des rues et routes de la banlieue parisienne, puis pendant les longues marches de Corbeil à Sully, un nombre imortant d'hommes s'est égaré ou n'a pu suivre et de ce fait l'effectif, à la date du 16 juin, ne comporte plus que 10 officiers et 60 hommes.

*12  

 

      Aucun décès ce 16 juin 1940:     
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

  - 16 juin 1940, le président du conseil, Paul Reynaud, refuse de signer l'armistice et démissionne.
 Le Président Lebrun fait appel au  maréchal Pétain qui demande aussitôt l'armistice.

 

 
  SOLDAT déclaré MORTS POUR LA FRANCE A MONTDIDIER entre le 10 et le 12 juin 1940 d'après le Site : Mémoire des Hommes
DANTAN Jean Théodore 10/06/1940 Tué à l’ennemi 04/07/1909 à Paris (18e Arrond.) 2e R.I.C.

La mention "Tué à l'ennemi ou au combat" est à prendre avec précaution.
Ainsi Lucien Ropartz, caporal-chef au 2e Régiment d'Infanterie Coloniale, fait prisonnier à Angivillers au matin du 10 juin 1940, narre-t-il la marche vers la captivité au cours de cette journée : "Vers la fin de l'après-midi, son mouchoir sur la tête, notre camarade DANTAN s'est trouvé mal.. Il nous a supplié de ne pas le laisser, craignant que les soldats l'achèvent. A plusieurs, à tour de rôle (les bonnes volontés ne manquaient heureusement pas), nous l'avons soutenu des deux côtés. A un moment donné, nous nous trouvions presqu'en fin de la colonne, DANTAN a eu la force d'aller demander un peu d'eau à une sentinelle allemande qui lui a tendu son bidon et il s'est senti un peu mieux. Nous apercevions Montdidier sous un soleil déjà bas. Avant d'y arriver, il a fallu le porter et nous nous sommes trouvés tout à fait en queue de colonne. Le coeur gros Barbédienne et moi avons dû laisser notre camarade au poste de la Croix-Rouge, juste à l'entrée de la ville. Nous avons dégrafé ses vêtements, il était sans connaissance. Nous avons essayé de nous faire comprendre aux soldats allemands de ce centre de secours, mais la sentinelle nous pressait. Il fallait que nous rejoignions nos camarades pour passer devant un groupe d'officiers allemands.
A mi-côte, une autre sentinelle menaçait de son fusil un de nos soldats debout, les bras en l'air, et qui, visiblement, ne pouvait plus marcher. Qu'est-il devenu ?
Nous avons passé notre première nuit de captivité dans un champ au haut de Montdidier. Le matin du 11 juin juin, de très bonne heure, à la sortie de ce campement, nous avons vu à notre droite une dizaine de corps de soldats français morts, allongés à plat ventre, la face contre terre. Ne les ayant pas vu la veille au soir, je pense qu'ils avaient été transporté là au cours de la nuit. Barbedienne, au risque de se faire attraper, est allé retourner la tête de l'un d'eux : c'était DANTAN
."
Témoignage cité dans La drôle de guerre dans la Somme sept 39 / juin 1940, Remaugies - 6 juin 1940 - 9 juin 1996, Comité du Souvenir Français du canton de Montdidier, 1996, page 52

des soldats ont-ils été exécutés au bord d'une route ? Les soldats du 78e R.I. font-ils partie des soldats "achevés" ? 

 

http://www.picardie-1939-1945.org/phpBB2new/viewtopic.php?f=36&t=1647

 

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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