Ailly-sur-Noye le 9 juin 1940


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Quelques fois, les images, à l'ouverture d'une page, s'ouvrent de manière anarchique.
En ouvrant une image, au hasard, tout se met en ordre..

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La journée du 9 juin.
  Vers 1 heures, le chef de corps et son état-major se mettent en marche pour gagner le Mesnil-Saint-Firmin où ils arrivent vers 2 h 30, et y attendent le passage des éléments du régiment.
Dès cette heure, les éléments de diverses armes traversent le village, refluant vers le sud.

A 4 heures 30, arrivent les premiers éléments du 78ème (2/78ème) ainsi que l'une des pièces antichars mise à la disposition du corps.
Le colonel fait regrouper les divers éléments du R.I., fait assurer la D.C.A., la protection des axes de pénétration et des transversales; il prescrit l'organisation d'un P.A. à Mesnil.

A 4 h 50, arrivent quelques éléments du 3/78ème et une section de 25 de la C.R.E..

A 5 h 10, plusieurs blessés venant de l'ouest et du sud refluent dans le Mesnil. Les allemands ont débordé cette localité par l'ouest et on se bat aux lisières.
Les villages de Bacouel et Cherpoix, désignés comme point d'appui au 78ème, sont occupés par l'ennemi.
Seule la direction de l'est paraît libre, les autres itinéraires étant fortement tenus par chars, engins blindés et infanterie.

  Le colonel décide de porter les éléments dont il dispose vers le sud, en exécution de l'ordre de la 4ème D.I.C., par l'itinéraire Mesnil - Broyes - Plainville - bois de la Morlière.
Ce mouvement s'exécute en bon ordre; le 78ème R.I. est coupé sur son axe de marche par un régiment de sénégalais qui suit la route Serevillers - Plainville; il est mitraillé par des avions volants bas, sans pertes sensibles.

Dans Plainville, gros embouteillage, enchevêtrement d'unités d'armes diverses (artillerie, génie et infanterie).
La colonne est survolée en permanence par des avions de bombardement et d'observation ennemis. L'embouteillage s'accroît sur l'unique piste du bois de la Morlière; les limites sud de ce bois sont atteintes vers 7 heures.

Le château de la Morlière est libre, pas de représentant de la 4ème D.I.C.. Les hommes sont extrêmement fatigués.

Le colonel prescrit immédiatement:
- 1) le regroupement des unités;
- 2) l'organisation d'un point d'appui entièrement fermé.

En effet, la route du sud est tenue par l'ennemi. Le 16ème R.T.S. devant nous ne peut passer.

  Ces différentes mesures sont immédiatement exécutées.
Les armes antichars sont placées sur tous les axes.
La D.C.A. est mise en place.

Les unités suivantes se trouvent à ce point d'appui:
    - État-major du régiment,
    - état-major du 2ème bataillon,
    - 5ème compagnie,
    - 7ème compagnie,
    - fraction du C.A.B. 2,
    - fraction C.A.B. 3,
    - fraction 11ème compagnie,
    - des artilleurs de la 24ème D.I..

Le chef de corps précise la mission: résister à outrance dans les points d'appui du bois de la Morlière.

Cette mission va d'ailleurs changer. Le 16ème R.T.S. qui est devant nous va attaquer afin de faire une trouée dans le dispositif ennemi; dans ces conditions, le 78 R.I. participera à l'attaque en 2ème échelon.

 

                                          Château de la Morlière.

  L'attaque réussit et la percée est faite à 9 h 30; il semble désormais que la route du sud étant libre, nos éléments pourront échapper à l'étreinte de l'ennemi.
Le détachement du 78ème R.I. sous les ordres du capitaine Devignes, se forme en trois colonnes: 
                                au centre la 5ème compagnie, à gauche la 7ème compagnie, à droite les autres éléments.

Malgré les efforts pour maintenir les intervalles, il y a resserrement sur le centre.

Les jardins de Sains, la fatigue et l'énervement font que le dispositif se scinde en deux: 
                                  une partie suit la route du château de la Morlière -Sains, l'autre s'oriente vers la corne nord de la forêt de Maignelay.

Les avions de reconnaissance survolent ces masses et règlent les tirs d'artillerie; les auto-mitrailleuses, les auto-canons sèment la mort et la panique.
Dès lors, il est difficile de suivre la marche des éléments jusqu'à leur reddition successive.
Il n'y a plus qu'un nombre considérable de petits groupements constitués d'hommes de plusieurs unités et se déplaçant à travers champs et de bois en bois.
Sur les routes, c'est un flot pressé de camions surchargés, de voitures hippomobiles et d'éléments à pied constituant des colonnes de plusieurs kilomètres.
Il s'agit, en effet, du repli de plusieurs divisions, repli qui n'a pas été organisé ou qui a été désorganisé.

 
  Ce que fut l'action de l'ennemi au cours de cette journée ?
Quelques bombardements aériens (bombes et mitrailleuses) mais action et résultats relativement faibles; 
de nombreux tirs de barrage exécutés par l'artillerie adverse et notamment sur les lisières des bois et entrées de villages; ainsi furent bombardés, entre autres, le bois de Maignelay et le village de Coivrel.
Les routes sont parcourues par des éléments blindés légers qui cherchent à couper les colonnes et à les arrêter, soit aux principaux carrefours, soit aux issues des villages, iis furent la cause principale des pertes subies par les éléments en repli.
Enfin sur la transversale Saint-Just-en-Chaussée, la Neuville-Roy presque tous les éléments se heurtent à des postes légers d'infanterie motorisée abondamment munis d'armes automatiques, qui les canalisent et les arrêtent par des feux de barrages. 
Pour traverser ces barrages les hommes sont souvent trop fatigués, manquent de munitions et ne résistent pas à l'effet de surprise créée par un poste qui se dévoile au dernier moment.
C'est d'ailleurs une succession de barrages qu'il s'agit, car l'ennemi est déjà depuis longtemps à plusieurs kilomètres au sud.
Malgré cela, quelques éléments réussissent à franchir les lignes ennemies et à traverser l'Oise le 9 juin.

D'autres restés en arrière des lignes ennemies, ont pu les jours suivants, après de nombreuses péripéties, échapper à l'ennemi et regagner nos lignes.

  Le chef de corps, une partie de son état-major, des éléments isolés passent la trouée et arrivent vers 15 heures à la voie Creil-Compiègne.

Vers 15 h 30 un bombardement par avion et mitraillage au sol est opérée par l'aviation ennemie. Le pont de Sainte-Maxence est détruit, coupant ainsi toute communication à l'interminable convoi qui se dirige vers le sud. 

Pensant pouvoir regrouper des éléments de la 24ème D.I. avant le passage de l'Oise, le colonel donne l'ordre de les faire provisoirement stationner dans les bois de PLessis-Villette et désigne un officier régulateur (sous-lieutenant dentiste Falaise) pour les orienter.

De sa personne, le colonel se porte à nouveau vers le nord jusque dans la région d'Estrées-Saint-Denis où il ne rencontre plus que des petits groupes et des isolés (19 h 30). 

Une liaison envoyée à Pont-Sainte-Maxence (rive sud), chef de bataillon Vie, ne permet pas de trouver trace du passage des états-majors de la 24ème D.I. et de la 4ème D.I.C..

Les isolés franchissent l'Oise, soit à Pont-Sainte-Maxence (passerelle), Saint-Leu, Verberie, la Croix-Saint-Ouen dans la soirée du 9 et la matinée du 10.

Le colonel franchit la passerelle de Sainte-Maxence vers 22 heures et va bivouaquer avec les hommes qui l'entourent dans une prairie en face de la Passerelle.

*12  
   

 

1er bataillon.
 
  A 1 heure, le 1er bataillon tient toujours Ailly et Berny. Devant la menace d'encerclement qui se précise et en raison du repli du 2ème R.I.C. à droite (renseignement rapporté par le sous-lieutenant Morin, officier de liaison) et, en exécution des ordres reçus, le bataillon se replie sur Hanneville et Louvrechy.
L'absence d'animaux (tués au cours des bombardements, en particulier par avion le 6 juin à Ailly et le 8 juin par obus au bois d'Ailly) rend impossible la traction des canons de 25 qui sont déclavetés et abandonnés.

Le bataillon atteint Louvrechy à 3 h 30; la défense du village est aussitôt organisée mais un intense bombardement ennemi s'applique sur le village causant de nombreuses pertes.
La défense du village fut assurée par les 2ème et 3ème compagnies.
L'ennemi très supérieur en nombre fut plaqué au sol à quelques centaines de mètres du village et subit des pertes très importantes.
A signaler la belle conduite du sous-lieutenant Guilhem et de sa section qui restèrent dans le village pour couvrir la retraite des autres éléments du bataillon.
Cette section combattit jusqu'à épuisement de ses munitions et fut capturée non loin de Louvrechy, à proximité de Sourdon.

Le sous-lieutenant Morin, que le chef de bataillon ne reverra qu'un mois après est désigné pour se rendre auprès du colonel et le mettre au courant de la situation, il est porteur d'une demande de munitions, vivres etc... et d'une demande de conduite à tenir, toutes choses qui, vu les circonstances ne recevront pas satisfaction.

Le combat d'infanterie s'engage à nouveau et, devant l'impossibilité d'une résistance sur place que complique l'absence de munitions, ordre est donné de combattre en retraite par échelon.

La 1ère compagnie qui se trouvait dans la région d'Hanneville se replie vers 7 heures sur Sourdon, puis vers 11 heures sur Ainval.
Un groupe commandé par le lieutenant Michaud de la C.A.B.1 se dirige sur Coulemelle, puis après neuf nuits consécutives de déplacements par Saint Just - Etouy, Bresles, Ully - Saint Georges, Précy sur Oise, Luzarches, Ecouen arrive à Saint-Denis où, sur les conseils de la police française, échappèrent à la captivité en se mettant en civil.
Le reste de la compagnie, morcelé, fut capturé par petites fractions.

La 2ème compagnie occupait la partie ouest de Louvrechy; elle brisa par des feux précis la progression de l'ennemi dans cette région, puis, au cours du nouveau repli ordonné par le chef de bataillon fut disloquée et ses divers éléments successivement capturés.

La 3ème compagnie, à Louvrechy, après la défense de ce village, se replie vers le sud et organise une ligne de résistance au sud et sud-est de Sourdon. Attaquée par les éléments blindés, elle contre-attaque à deux reprises différentes avec l'appui de six chars. La lutte se poursuit héroïquement jusqu'à midi. Le capitaine de Champs, blessé, profite d'une accalmie pour ordonner un repli sur Ainval. Ce fut ensuite la dislocation de l'unité par les blindés ennemis et la capture successive des éléments.

A Esclainvilliers, vers 5 h 30, des éléments du 1er et du 3ème bataillon prennent contact au cours du repli.

   
   
  Une partie de la C.A.B.1 atteint vers 7 heures la ferme de la Borde où se regroupait le régiment.

Au cours du repli, apprenant que le pont de Sainte-Maxence était détruit, les quelques hommes du bataillon qui ont pu s'échapper se dirigent sur la Croix-Saint-Ouen sur l'Oise est franchie; dans cette localité, il se joignent à un groupe du 221ème R.A.I..

Le 10 juin, ils sont à Nanteuil, le 11 juin à Meaux, le 12 à Villeneuve-le-Comte, à 15 kilomètres de la Houssaye, le 13 à la Houssaye, Vincennes et à Dugny où se trouve le 78ème R.I..

   
*12  

 

2ème bataillon.
 
  Il est 1 heure du matin. 
Chaque commandant de compagnie oriente son unité sur sa position, commence sa reconnaissance et son installation.

Le chef de bataillon reçoit l'ordre de repli général (ordre porté par le sous-lieutenant Dabin); 
Le régiment doit se regrouper à 18 kilomètres au sud, à Mesnil-Saint-Firmin dans la nuit du 8 au 9.

Chaque compagnie commence le mouvement entre 1 et 2 heures du matin. Le chef de bataillon précise l'itinéraire à suivre.
Les hommes sont exténués par les combats des derniers jours; le ravitaillement manque depuis trente-six heures.
L'itinéraire à suivre passe par un terrain découvert et la route est encombrée d'éléments comppacts de toutes armes et d'unités différentes en pleine retraite.
Avant le lever du jour, ce sont de nombreuses fusées éclairantes lancées d'avion qui gênent le mouvement. Quelques tombent entre Epagny et la Faloise.

Une heure après le départ, la colonne de la 5ème compagnie se heurte à des éléments du 2ème R.I.C., refluant vers le nord, après s'être heurté à des adversaires qui ont traversé la Noye au sud de la Faloise et leur ont fait des prisonniers.

La 5ème compagnie modifie soon itinéraire pour passer plus à ,l'est. 

Le chef de bataillon arrive à Mesnil-Saint-Firmin, il est suivi de la 7ème compagnie et de l'état-major, mais les Allemands occupent déjà les villages avoisinants à l'ouest et au sud.
Sur l'ordre du colonel, le mouvement est continué jusqu'à la ferme sud du bois de la Morlière. Là s'opère le regroupement du bataillon à l'exception de la 6ème compagnie qui suivra un itinéraire particulier jusqu'à sa reddition.

L'action du bataillon à partir de ce moment est précisée ci-dessus dans le paragraphe concernant l'ensemble du régiment.

Le chef de bataillon, le capitaine Millon et une partie de la 7ème compagnie parvinrent vers 23 heures dans la région d'Erquinvillers (sud-est de Saint-Just) et furent faits prisonniers au cours d'une tentative de percée d'un barrage ennemi.

Un groupe de la 7ème compagnie avec le lieutenant Gaillard se joignit près de Montigny à des éléments du III/78ème (sous-lieutenant Lavigne), quelques isolés coloniaux et au capitaine Costantini, du 63ème R.I..
Ce détachement réussit, après de nombreuses péripéties à rejoindre en partie la zone non occupée dans la journée du 9 juillet.

La 5ème compagnie (lieutenant Taillefer) fut faite prisonnière dans la région de Saint-Just.

La 6ème compagnie (capitaine Guyomar et le lieutenant Rebeyrotte) fut capturée dans la région de Gannes.

   
   

 

3ème bataillon.
 
  Le jour se lève. Un calme impressionnant règne sur tous les environs de la Faloise.

La 10ème compagnie tient toujours le hameau de la station.

La 9ème compagnie, qui avait commencé son repli vers le sud en direction de Quiry-le-Sec, se trouve vers 4 heures, manquant de munitions, entourée par de forts détachements ennemis.
Elle est faite prisonnière dans la région de Tartigny et conduite de là sur Paillard.

La 11ème compagnie s'était repliée vers 21 h 30 sur la ferme de Courcelles.

Plus de liaison au nord depuis 23 heures.

La bataillon du 63ème R.I. qui devait nous appuyer au sud n'a pas paru.

Les éléments du bataillon seraient-ils seuls à tenir les rives de la Noye ? La question devient angoissante. 
Le chef de bataillon décide de se rendre personnellement à la ferme de Courcelles pour reconnaître si le colonel y est toujours. Il se fait accompagner du lieutenant Vallat et du soldat Hubert. Arrivé au passage en dessous de la voie ferrée, il rencontre un adjudant du 1er bataillon et quelques hommes qui reviennent d'Ailly en suivant la voie ferrée. A la ferme de Courcelles, le colonel n'y est plus.
Le canon tonne plus au nord, des bruits de moteurs se font entendre à l'est; c'est un détachement motorisé allemand venant du nord qui se dirige vers le sud. Les balles sifflent.
Aussi rapidement qu'il le peut, le chef de bataillon rentre à son P.C. et donne l'ordre de repli en direction de Coulemelle d'abord et de Mesnil-Sain-Firmin ensuite. Les motorisés allemands continuent leur route sur Folleville.

Le repli commence à 6 heures et dans l'ordre:
P.C. du bataillon, poste de secours, C.A.B.3 et 10ème compagnie, aux ordres du capitaine Perrier.
Le chef de bataillon se rend à Coulemelle.
Les villages traversés offrent un aspect lamentable.
Le matériel de guerre traîne partout.
A Coulemelle un fusil mitrailleur en batterie dans le clocher tue un à un les chevaux d'une batterie d'artillerie française qui errent dans la rue; pas un artilleur n'est dans le village.

Ayant réussi à traverser Coulemelle sans incident, le chef de bataillon continue à rouler jusqu'à Mesnil-Saint-Firmin où l'aspect est à, peu près le même qu'à Coulemelle.
Un civil rencontré sur la route de Montdidier lui indique que les français se dirigent sur Maignelay.
Le chef de bataillon continue sa route. Il retrouve un élément du 2ème bataillon près de Plainville.
Il s'entretien avec le capitaine Guyomar (6ème compagnie); le chef de bataillon fait demi-tour et se porte au devant du capitaine Perrier, mais il ne le retrouve qu'à la sortie de Coulemelle, sans cesse harcelé par les tirs de l'artillerie allemande. Puis il retourne à Plainville où il apprend que le colonel est parti pour Quinquempoix, point de rassemblement des unités de la division.
Le chef de bataillon remonte en voiture et se dirige vers Quinquempoix par la Herelle et Gannes.
A Gannes il tombe face à face avec un char qui ouvre le feu sur sa voiture. Réussissant à s'échapper avec un blessé le chef de bataillon gagne les vergers du village et ensuite le cimetière. Il est capturé par deux chars ennemis vers 14 heures à proximité de la voie ferrée.

La 11ème compagnie a reçu l'ordre verbal de repli du sous-lieutenant Dabin, officier de ravitaillement; elle a pu rejoindre le gros du régiment à la ferme de la Borde (bois de la Morlière) 
Au cours de la marche vers le sud; le sous-lieutenant Thabeault, commandant la compagnie fut blessé légèrement à Ravenel.
Le 10 au matin il fut grièvement blessé à Angivilliers. Sa compagnie fut capturée dans cette région.

Le détachement du capitaine Perrier avait commencé son repli à 6 heures. 
A 8 h 30 il rencontre des éléments du 1er bataillon avec les capitaines Besse et Chagnon. 
La colonne est en partie disloquée par un violent bombardement. 
Après regroupement partiel, la marche se continue la plupart du temps à travers champs.
Vers 15 heures, après une marche exténuante le détachement gagna le bois de Montigny. 
C'est là que vers 17 heures il fut encerclé et capturé après avoir épuisé les quelques minutions qu'il lui restait.

 
*12  

 

C.D.T.
 
  La C.D.T. à la réception de l'ordre de repli se porte à Mesnil-Saint-Firmin; elle y arrive après le départ du régiment.
Après avoir fait reposer ses hommes, le capitaine Bouin décide de se porter dans la direction normale du repli, vers le sud-est à travers le bois d la Morlière.
Il rencontre des éléments du 2ème R.I.C. qui lui apprennent la tentative de percée effectuée par le 2ème R.I.C. et le 78ème R.I.. 
Il se joint à un bataillon du  2ème R.I.C..
Ce bataillon est arrêté par un violent bombardement d'aviation et reflue dans le bois.
A 11 heures, après entente avec le chef de bataillon, la C.D.T. prend la tête d'un nouveau déplacement vers le sud-est.
Elle arrive à Crévecoeur, puis Maignelay, Monrigny, Ravenel. Devant Leglantiers le détachement apprend que l'ennemi occupe ce village, il oblique vers l'est et gagne le bois de Leglantiers.

Il est 17 heures. Une rafale de quatre obus tombe sur le bois tuant trois hommes et en blessant dix de la C.D.T..

 

Nom PICARD MERCEREAU MERCEREAU

 

Prénom Célestin Fernand Léon Aristide Albert Joseph Marie François Clément Pierre Marie
Date de naissance 30-06-1915 28-02-1917 13-11-1910
Commune de naissance St Hilaire de Vouchis St Jean de Corcoué St Jean de Corcoué
Département de naissance 85 - VENDEE 44 - LOIRE-INFERIEURE 44 - LOIRE-INFERIEURE
Grade      
Unité 78e régiment d'infanterie 78e régiment d'infanterie 78e régiment d'infanterie
Mention Mort pour la France Mort pour la France Mort pour la France
Date de décès 09-06-1940 10-06-1940 10-06-1940
Commune de décès Leglantiers Leglantiers Leglantiers
Département de décès 60 - OISE 60 - OISE 60 - OISE
Cause du décès tué au combat    
Statut militaire militaire militaire
Cote du dossier AC-21P-133956 AC-21P-98015 AC-21P-98916
   

Le lieutenant Limousin cherche à récupérer une ambulance abandonnée à Maignelay.
Maignelay et Montigny sont occupés par l'ennemi. 
Le capitaine Bouin décide de reprendre le mouvement en direction du sud-est en deux colonnes commandées respectivement par le capitaine Gourdonneau à gauche et le capitaine Bouin à droite.
Arrêt assez long occasionné par la rencontre d'une colonne hippomobile allemande, que faute de munitions on doit laisser écouler sans intervenir.
La route est franchie sans incident et après une demie-heure de marche, au jour, le détachement se trouve encerclé et contraint de se rendre.

Le lieutenant Limousin, avec une forte fraction de la C.D.T, avait pu progresser vers l'est pendant trois ou quatre kilomètres; son détachement est également capturé.

Le médecin auxiliaire Brignon se fit remarquer par son abnégation et son dévouement. Resté auprès des blessés, il se rendit à Leglantiers demander du secours aux troupes allemandes.
Gardé à Leglantiers il obtint cependant la promesse d'enlèvement de ses blessés.

 

 
*12  

 

   
  D'après des renseignements sûrs, l'avance allemande se poursuit au cours de la journée du 9 dans toute la région au nord de l'Oise.
Entre autres, le régiment "Grossdeutschland" occupait Estrées -Saint Denis à 16 h 30 et Verberie à 19 h 30.

Le 10 juin, les troupes allemandes étaient en cantonnement dans la même région et leurs avant-gardes avaient franchi l'Oise. Le régiment

En résumé des événements de cette bataille, au cours des combats des 6, 7 et 8 juin, malgré les attaques puissantes et réitérées exécutées sur son front, le 78éme Régiment d'Infanterie a maintenu l'intégrité absolue de ses positions.

Quoique débordés et parfois encerclés, les points d'appui ont tous résisté héroïquement sans aucune défaillance et l'ennemi n'a, en aucun point réussi à créer des brèches dans le dispositif.
Les replis partiels ordonnés ont été effectués avec des pertes minimes et les nouvelles positions ont pu être occupées et mises en état de défense sans que l'ennemi puisse s'y opposer.

Pendant ces trois jours, les officiers, les cadres et les hommes ont rivalisé de valeur et d'endurance malgré la fatigue excessive et le manque de ravitaillement.
Il y a lieu de ne pas omettre l'appui remarquable donné au 78ème R.I. par le II/21ème R.A.D. commandé par le commandant Soules. 
Grâce à son habileté manœuvrière, à la précision de son tir, il a grandement contribué à briser les attaques ennemis sur le front du régiment et ses tirs sur les concentrations ennemies ont souvent brisé dans l'œuf des attaques imminentes.

Il est regrettable que l'ordre final de repli n'ait pu parvenir au corps avant le milieu de la nuit du 8 au 9 juin; quelques heures gagnées auraient facilité la diffusion de l'ordre et le décrochage, et auraient peut-être permis d'échapper à l'encerclement et de ramener le régiment sur la rive sud de l'Oise prêt à assumer de nouvelles missions.

Le combats des diverses fractions, au cours du repli des 9 et 10 juin, ne peut se reconstituer dans tous ses détails.
La valeur des chefs qui commandaient ces éléments n'a eu d'égale que l'héroïsme et l'abnégation des soldats. 
Au cours de cette lutte sans repos ni trêve, sans ravitaillement, le moral est resté excellent jusqu'à la dernière minute et partout les hommes isolés se sont regroupés autour d'un chef, officier ou sous-officier. 
Ces groupes ont cherché la liaison entre eux, retraitant en combattant, contre-attaquant à maintes reprises pour desserrer l'étreinte de l'ennemi, gagner du temps et du terrain pour atteindre la ligne de recueil organisée que tous espéraient rencontrer d'un moment, à l'autre.

Après quatre à cinq jours de lutte sans répit, à bout de forces, après épuisement de leurs munitions, ces divers éléments ont successivement succombé après avoir donné le plus magnifique exemple de discipline et d'esprit de devoir et prouvé, une fois de plus, la valeur guerrière et le patriotisme de nos vaillantes populations de l'ouest.

*12  

 

      Ils sont décédés ce 9 juin 1940:     
 
1 BALLON
Fernand Albert
Ansauvillers
60
2
BARBIER
Pierre Auguste Adrien
Grandvillers-aux-Bois
60
3
BARRET
André Léon
Pronleroy
60
4
BETHUS
Joseph Clément Mamert
Sourdon
80
5
BONNET
Philémon
Gannes
60
6
BORDIER
Michel Alphonse
Lieuvillers
60
7
CHARENTON
André
Sourdon
80
8
DANZE
Henri Yves
la Neuville-Roye
60
9
DENISET
Louis Victor André
Quiry-le-Sec
80
10
DRENO
Pierre Marie Basile Joseph
Sourdon
80
11
GALLAS
Raymond
la Faloise
80
12
GUION
Louis Eugène
Ailly-sur-Noye
80
13
GUSTIN
Alfred Georges
Angevillers
60
14
HENNON
Hubert
Ferrières
60
15
HINGANT
Gaston Jean Yves
Quiry-le-Sec
80
16
LACROIX
Adrien
Sourdon
60
17
LEPINAY
Pierre Louis Marie
?
?
18 MAMERT Joseph Clément Sourdon 80
19
MARECHAL
Fernand Gabriel
Angevillers
80
20
MERCIER
Fernand André Martin
Sourdon
80
21
PARAT
Maurice Pierre
Ailly-sur-Noye
80
22
PHILIPPON
Pierre Gustave
Sourdon
80
23
PICARD
Célestin Fernand Léon
Léglantiers
60
24
PLAULT
Roger Emmanuel
Esclainvillers
80
25
POIBLAUD
Joseph Emile Clovis
?
?
26
PORNIN
Eugène René
Sourdon
80
27
POUYADOU
Joseph
la Neuville-Roye
60
28
PUISSANT
Maurice Albert Léon
Quiry-le-Sec
80
29
RONDEAU
André
Quiry-le-Sec
80
30
SOLEILLAND
Abel Fernand
Quiry-le-Sec
80
31
TROALEN
Pierre Louis
?
80
     Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

 

  L'adjudant chef MERCIER Fernand André Martin est inhumé, isolément, dans le cimetière communal de Sourdon.
Il était né le 6 avril 1906 à Chambon le Château en Lozère. Il est décédé à Sourdon à la suite de blessures de guerre à la tête.

(photographie de monsieur Michel Charmes, lors d'une cérémonie organisée à Sourdon le 14 juin 2014, en sa mémoire.)

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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