Ailly-sur-Noye le 7 juin 1940


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Quelques fois, les images, à l'ouverture d'une page, s'ouvrent de manière anarchique.
En ouvrant une image, au hasard, tout se met en ordre..

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La journée du 7 juin.
  Le 7 juin, à partir de 4h30, de nombreux avions allemands survolent le sous-secteur.

A 5 heures, le bombardement par canons, minen et avions, embrase toute la zone. Les avions, par vagues successives, passent et repassent lâchant des grappes de bombes.

A 6 heures, le régiment reçoit l'ordre suivant de la D.I.:
"1) La 4e D.I.C.a reçu l'ordre de se replier dans la nuit du 6 au 7 juin sur la ligne: lisières nord d'Ailly-sur-Noye, bois de l'Arrière-Cour - Mailly-Reneval.
  2) Liaisons à assurer par le 78ème R.I. avec les éléments de gauche de cette division à Ailly-sur-Noye (lisière est), Hanneville: la liaison à la Faloise sera assurée par un élément de G.R.D.18."

Il est ordonné aux 1 et 2 bataillons d'assurer les liaisons demandées, respectivement à Ailly et à Hanneville.

   
   
  A 6h30, les chars ennemis qui, la veille, avaient mitraillé la lisière nord du bois de Berny tentent de s'infiltrer dans ce bois. Ils sont suivis par d'importantes fractions d'infanterie. Leur effort principal semble se porter à l'est et à l'ouest du bois.
Les premiers chars qui débouchent sont immobilisés par nos pièces antichars et l'attaque de l'infanterie brisée par nos armes automatiques.

A 8h10, on signale deux autos blindés se dirigeant de l'est vers l'ouest.
Peu après, et sans discontinuer jusqu'à 19 heures, des motos, des auto-mitrailleuses, une cinquantaine de chars légers, une dizaine de chars lourds, des camions transportant des troupes, franchissent la crête à l'est de la cote 127 sur la voie romaine, utilisant les transversales vers l'ouest, en particulier la route Jumel-Rossignol,, pour se regrouper dans le bois de Lozières, le vallon nord de cette dernière route, la cote 107 et les abords de Jumel. Les camions retournent ensuite vers le nord, sans doute, après avoir débarqué leurs troupes.
Des fantassins allemands, après avoir tâté nos avant-postes qui ripostent énergiquement, s'organisent sur les crêtes et creusent des trous (effectif approximatif: plus de 2 bataillons).

Indices très nets d'attaque.
Notre artillerie exécute des tirs sur les points de passage et de rassemblement.
Malgré la pénurie de munitions et les difficultés de ravitaillement, les tirs exécutés avec une précision remarquable ont un effet considérable.
Pertes sérieuses pour l'ennemi.

A 9 heures, le colonel signale au général commandant la D.I. l'imminence de l'attaque et demande des tirs d'artillerie d'action d'ensemble sur le bois de Lozières.
Tirs violents d'artillerie ennemi sur le bois de Berny.
Des chars et des camions ennemis sont détruits au nord du bois par nos canons de 25.

A 11 heures, la liaison du premier bataillon avec la 4 D.I.C. a été perdue ce matin au bois d'Ailly.

A 12h55, des chars redescendent sur l'avant du dispositif, en particulier devant le P.A. tenu par la 11ème compagnie (n° 1), trois d'entre eux sont détruits par nos 75 antichars. Les autres chars hésitent et se replient.

A 15h20, en raison de la situation, le colonel donne l'ordre à l'officier de détail de se rendre à la C.H.R. avec le drapeau.

A 15h40, le colonel ordonne à la C.H.R. de se porter dans la région de la Falloise (Faloise) et de prévoir pour le lendemain un déplacement pour la région Paillard-Breteuil; ce dernier déplacement ne devant être effectué que sur nouvel ordre.

A 16 heures, reçu un ordre du général Bazelaire, commandant la 4e D.C.I. (G.U. à notre droite). Cet ordre prescrit des modifications à la limite entre les 24e D.I. et la 4e D.I.C., modifications qui n'ont pu être exécutées en raison des événements.

A 17h10, devant le 3ème bataillon et la 5ème compagnie, nouveau débouché de chars ennemis suivis d'infanterie. Sous la violence de nos tirs, ils s'arrêtent à 500 mètres de la lisière.

Des renseignements, qui parviennent des éléments avancés, permettent de prévoir qu'une attaque se prépare sur le saillant Jumel-Ailly. L"ennemi s'installe en effet sur la cote 107, malgré le tir efficace de nos armes automatiques, des mortiers, canons de 25 et de l'artillerie. En raison de ces faits, le colonel adresse à 16 heures le compte rendu suivant d la 24e D.I.:
"1) - menace sérieuse d'attaque du saillant Jumel-Ailly (chars et infanterie).
  2) - Liaison perdue avec la 4 D.I.C. à l'est de la Noye.
  3) - moyens d'artillerie du R.I. insuffisants pour tâche actuelle, demande renforcement des feux d'artillerie et ravitaillement.
  4) - puis-je évacuer points d'appui sur rive est de la Noye ?"

Par ailleurs, la situation est un peu confuse sur le front du 63ème R.I., à gauche du 78ème R.I.. Les communications téléphoniques sont lentes ou impossibles. Pour atteindre la D.I., le colonel commandant le 63ème R.I. fait part au colonel commandant le 78ème R.I. de sa situation critique.
Ce dernier adresse, à 18h30, le compte rendu suivant à la D.I.:
"1) -  Le colonel commandant le 63ème R.I. me fait connaître que sa situation devient désespérée.
Il est à cours de munitions d'infanterie et de munitions de D.C.B.. 
Il est entouré par de gros chars contre lesquels il est impuissant.
Il demande d'urgence un ravitaillement en munitions et des instructions sur la conduite à tenir.

2) - situation de mon régiment sans changement notable.
L'attaque puissante et prochaine se précise sur saillant Jumel.
Demande à nouveau renforcement de moyens d'artillerie.

3) - à 17h35, l'infanterie allemande progresse vers Jumel et le combat d'infanterie est engagé."

A 17h45, le colonel donne l'ordre à l'artillerie de modifier à partir de 21h30 le dispositif de la batterie de 3 pièces en position dans le bois, 1 kilomètre sud-ouest du bois planté. Une pièce restera dans ce bois et deux pièces se porteront à la lisière nord du parc de Chaussoy (P.A. 20) avec mission de participer à l'action générale de l'artillerie et, en outre, à la D.C.B. des P.A. 20 et P.A. 19 (P.C. du commandant du sous-secteur).

Afin de reprendre la liaison avec la 4ème D.I.C. à notre droite, le colonel envoie à 18h30 une escouade motocycliste commandée par un sous-officier pour prendre le contact avec les éléments les plus au nord de la 4ème D.I.C. et au plus près d'Ailly-sur-Noye en commençant la reconnaissance par Louvrechy, ensuite par Merville_au-Bois. En même temps lui parvenait un compte-rendu du 2ème bataillon (S.M. du sous-lieutenant Mariani, à Hanneville), relatant que le contact avait été pris avec le 2ème R.I.C. au sud d'Ailly et que ce régiment était en contact étroit à vue avec le 1/78ème.

   
   
  A 19 heures, le colonel reçoit l'ordre suivant du général commandant la 24ème D.I.:
"18h10 - tenir à tout prix Jumel - Ailly.
La 4ème D.I.C. doit tenir en liaison avec vous le bois d'Ailly et Merville."

Cet ordre est immédiatement transmis pour exécution aux 1er et 2ème bataillons; en même temps, il est prescrit aux commandants des bataillons de maintenir le contact avec les éléments de la 4ème D.I.C.

A 19h30, la 3ème compagnie du 12ème B.C.C. (8 chars) est mise à la disposition du colonel commandant le sous-secteur; cette unité reçoit l'ordre, à 21h30 de se porter au parc de Chaussoy en vue d'effectuer une contre attaque éventuelle en coopération avec la 6ème compagnie tenant le point d'appui du parc. 
Pendant ce temps une nouvelle attaque allemande débouche sur la gauche du sous-secteur devant le front du 3ème bataillon et de la 5ème compagnie, au bois de Berny. L'attaque d'infanterie est clouée net au sol par le tir de nos armes automatiques qui remplissent leur mission malgré les violents bombardements qui nous occasionnent des pertes.

A 20 heures, nouvelle attaque allemande également repoussée.

L'attaque déclenchée vers 17h25, particulièrement violente sur Jumel, est brisé par le feu de nos armes automatiques.
La 1ère compagnie qui occupait Jumel tint tête d'une façon remarquable à un ennemi mordant et puissamment armé et ne se laissa entamer en aucun point de son dispositif.

La liaison momentanément perdue avec la 4ème D.I.C. à droite a été de nouveau rétablie.
Cette liaison devait être assurée entre Ailly et Guyencourt par un G.R.D. qui s'est replié.
Le bataillon a pris cette liaison à sa charge et l'a assurée et maintenue, malgré la présence d'éléments ennemis à proximité immédiate de l'itinéraire.

A 19h30, le bataillon reçoit du colonel l'ordre de tenir à ,tout prix Jumel et Ailly-sur-Noye. Cet ordre est exécuté en tous points et le bataillon, dont le moral est excellent, conserve la totalité du terrain qui lui était confié, malgré la précarité des liaisons, la pénurie des munitions d'artillerie et la pression d'un ennemi puissamment armé.

- 2ème bataillon:
A 0 heure, le commandant de la 6ème compagne (P.A.20) reçoit l'ordre d'orienter son dispositif face à l'ouest et au nord-ouest; 1 G.M. et le 37 sont portés sur les lisières ouest du parc. 

Le 7 juin est la journée de la 5ème compagnie, installée corne est du bois de Berny. Elle avait été visitée dès 4 heures par le chef de bataillon qui la savait exposée. En effet, entre 8 heures et 9 heures on entend des ronflements continus de moteurs, indice d'une mise en batterie de l'artillerie allemande.

A 9 heures, un tir d'artillerie est dirigé sur le bois de Berny.

Au nord du front du bataillon, des villages occupés par la D.I.C. tiennent encore.

La fin de matinée est calme.

Dans l'après-midi, c'est l'approche de l'ennemi vers Jumel et l'attaque sur le front de la 5ème compagnie:
- 1) Débouchant de la crête limitant l'horizon au nord à partir de 13h30, arrivent devant le point d'appui à l'ouest de Jumel (600m de la 7ème compagnie) les premiers éléments ennemis comprenant motocyclistes et auto-mitrailleuses; ces éléments se dirigent de l'ouest vers l'est et se concentrent dans le bois dominant le Noye (nord de Jumel); des camions transportant des troupes suivent à partir de 17 heures (on compte 17 camions). 
L'infanterie allemande tente d'aborder les lisières ouest de Jumel mais elle est repoussée.
Tous ces mouvements ont été signalés à l'artillerie qui réagit vigoureusement vers 17 heures.
Les mitrailleuses et le 75 du point d'appui 22 (ouest de Berny, 7ème compagnie) ouvrent le feu.
Les éléments ennemis se retirent laissant plusieurs des leurs sur le terrain.

- 2) Devant les lisières nord-est du bois de Berny, une concentration analogue d'engins et d'infanterie ennemis s'effectue aux même heures.
A partir d 14 heures, activité intense de l'aviation de reconnaissance ennemie; des auto-mitrailleuses vont des abords de Jumel au bois de Lozières.

A 14 heures 30, bombardement du P.C. de la 5ème compagnie (bois de Berny) et par percutants du point d'appui Boitel (corne nord-est).

A 15 heures, attaque sérieuse sur cette corne, avec effort débordant.
Riposte de toutes les armes automatiques. Flottement et arrêt des fantassins qui se retirent au bout de quelques minutes.
On aperçoit 4 tués abandonnés à 200 mètres.
Le commandant de la 5ème compagnie renforce la section Boitel par le 4ème G.M. (sergent Breton).

A 15 heures 30, le 25 détruit une auto-mitrailleuse.

A partir de 16 heures, bombardement violent sur toute la corne est du bois de Berny.
Le 4ème G.M. à peine installé est démoli: 2 tués, 6 blessés dont le sergent Breton. Restent deux hommes.
Concentration d'une cinquantaine de chars à 200 mètres au nord du front de la 5ème compagnie.

Vers 18 heures, bombardement de la lisière ouest du boqueteau occupé par le point d'appui Rolland (P.A.14) pendant que l'infanterie allemande s'infiltrait par les blés et avançait jusqu'à 400 mètres.

Compte-rendu du commandant de la 5ème compagnie au P.C. du 2/78ème indiquant qu'il attend une attaque appuyée par les chars.

En tout cas, l'attaque allemande a été stoppée pour cette journée et l'effort fait pour tourner le bois de Berny par l'est a échoué.
Son succès aurait mis nos éléments installés dans ce bois dans une situation désespérée.
L'attitude du lieutenant Taillefer, commandant la 5ème compagnie et de ses hommes donne confiance pour les combats à soutenir dans les journées suivantes.

Vers 18 heures, tir d'artillerie du commandant Soules (2/21ème R.A.D.) sur la concentration allemande signalée par le commandant de la 5ème compagnie devant son front; tirs merveilleux par sa précision; on entend des Allemands hurler de douleur.

A 18 heures, liaison du lieutenant Hubert au P.C.R.I. où il apprend l'attaque sur le 63ème R.I..

Étant données les circonstances, le chef du bataillon décide à la tombée de la nuit, d'envoyer trois patrouilles de reconnaissance et de liaison.
1) Craignant une infiltration entre Jumel et Berny, le chef du bataillon donne l'ordre au commandant de la 7ème compagnie (à Berny) de rechercher si le cours de la Noye n'a pas été atteint; aucune trace de passage n'est relevée;
2) Sur l'ordre du colonel, le chef de bataillon envoie rechercher la liaison avec les éléments du 2ème R.I.C. installés sur la rive droite de la Noye. Contact pris à quelques centaines de mètres de la voie ferrée;
3) La 5ème compagnie prend liaison avec le 3/78e avec quelques difficultés.
Elle devait vérifier, en outre, si les mines posées à 900 mètres sur la grande route étaient toujours en place; impossibilité.

A la faveur de la nuit, devant le point d'appui Rolland, l'infanterie allemande s'est approchée à une cinquantaine de mètres.

A 23 heures, le colonel demande un officier de liaison à son P.C.; le lieutenant Hubert s'y rend.

- 3ème bataillon:
Cette journée a été pénible, mais tous les combats livrés sur le front du bataillon ont tourné à notre avantage.
Elle peut être divisée en trois phases:
1ere phase
- attaque ennemie pour la conquête de la lisière nord du bois de Berny.
2ème phase - attaque ennemie en direction de Flers et de la partie ouest du bois de Berny.
3ème phase - Seconde attaque de la lisière nord du bois de Berny.

1ere phase - Le point d'appui du lieutenant Peyroux (P.A. n° 2) venait à peine d'être en place que vers deux heures du matin, les éléments du 1er échelon du bataillon entendaient le bruit d'une troupe à effectifs sérieux venant prendre position aux abords nord de la route de Flers à Ailly-sur-Noye.

Puis vers 3 heures, ils entendaient des bruits de moteurs aux lisières des bois de Domont et de Lozières.
Ces deux bois deviennent aussitôt les objectifs du groupe d'artillerie du commandant Soules. Les pertes ennemies sont sérieuses au point que l'attaque qui débouche à 6h30 est rapidement arrêtée par les feux de nos points d'appui malgré les tirs nourris de l'artillerie allemande sur la lisière nord du bois de Berny.

Vers 8 heures, appuyée de nouveau par son artillerie, l'attaque ennemie tente de déboucher. De nouveau, elle est arrêtée par les feux des armes des points d'appui et par ceux de l'artillerie qui détruisent 3 chars.

5 chars ennemis sont détruits dans le terrain nu entre entre entre les bois de Domont et de Lozières par le canon de 75, un D.C.B. dans le point d'appui du capitaine Auzary et par les canons de 47 en batterie dans le point d'appui du lieutenant Peyroux.

A partir de 9 heures, l'ennemi ne cherchera plus à attaquer sur le front du bataillon mais ses armes installées en base de feux appuieront une attaque avec chars partant du bois de Domont en direction de Flers d'une part et de la lisière nord-ouest du bois de Berny d'autre part sur le 63ème R.I.

Durant cette phase, l'adjudant-chef Ragot est grièvement blessé au bras. Il combattra jusqu'à épuisement de ses forces, faisant l'admiration de ses hommes.

Le moral de la 10ème compagnie est magnifique.

Le groupe d'artillerie du commandant Soules a fait du bon travail, faisant l'admiration des cadres et des hommes du bataillon pour la promptitude de son intervention et la précision de ses tirs. 
Il est à peu près certain que l'ennemi ne comptait pas trouver devant lui le point d'appui du lieutenant Peyroux et le barrage de mines antichars installé au cours de la nuit. 

2ème phase - L'attaque allemande sur les parties centrales et est du bois de Berny avait pour but, non seulement la conquête nord de ce bois, mais aussi la conquête d'une base de départ pour les engins blindés dans le thalweg ouest de la ferme du bois d'Areuse, en vue de l'attaque de la lisière nord-ouest du bois de Berny et du débordement par l'est du village de Flers.
Cette manœuvre a été éventée dés 4 heures du matin par l'observatoire du bataillon et par les commandants des points d'appui.
De nombreux tirs déclenchés à la demande du chef de bataillon, par le chef d'escadron Soules ont fait subir à l'ennemi des pertes sérieuses.
L'attaque s'est tout de même déclenchée à 9 heures et l'ennemi enleva sans résistance la partie nord-ouest du bois de Berny, tenue par le 63ème R.I..

Vers 11h30, la situation semblait être la suivante:
     Dans la partie ouest du bois de Berny, l'ennemi avait pris pied dans le bois. Quatre de ses chars avaient atteint la lisière sud. Son infanterie avait également atteint cette lisière et cherchait à s'infiltrer dans le bois en direction de l'est, pour prendre à revers les points d'appui du lieutenant Peyroux du capitaine Auzary.
Par un feu violent déclenché d'une part par le groupe d'artillerie et d'autre part par les points d'appui du lieutenant Peyroux, du bois planté et du bois triangulaire, cette infiltration s'est arrêtée et l'ennemi a du même se replier à la lisière nord du bois de Berny.
Sur Flers, aucun renseignement contrôlé, mais il semble que le village est tombé aux mains de l'ennemi vers 11 heures.

3ème phase - L'attaque allemande du matin, en direction des parties centrales et est du bois de Berny devait se continuer dans l'après-midi.

Son bombardement d'artillerie commencé dès le lever du jour s'intensifiera à partir de 15 heures et s'étendra à toutes les parties du terrain intéressant la défense du bois de Berny et ses débouchés sur Chaussoy-Epagny.

Les points d'appui du capitaine Auzary et du lieutenant Peyroux reçoivent jusqu'à 19 heures plusieurs centaines d'obus de tous calibres et plus de 1 000 projectiles de minen.
Le bois planté est sérieusement bombardé à différentes reprises dans l'après-midi. 
Les pertes en hommes et en chevaux sont sévères. 
Le centre de ravitaillement du bataillon, le poste de secours et le P.C. du bataillon sont pris à partie.
Le dépôt de munitions saute à 16h30.

De 16 à 18 heures, le point d'appui de la 11ème compagnie est bombardé par avions et par artillerie.
Malgré ce tir, les batteries du commandant Soules continuent, sous les projectiles ennemis, l'exécution des tirs qui lui sont demandés par l'infanterie.

A 18h30, appuyée par un fort engagement d'artillerie, l'infanterie allemande se porte à l'attaque du point d'appui du capitaine Auzary et du lieutenant Peyroux; toutes nos armes ouvrent le feu.
L'attaque est arrêtée net.

A 19 heures, elle veut reprendre; encore une fois elle est arrêtée.

Durant ces deux actions de l'ennemi, le tir d'arrêt de notre artillerie, déclenché rapidement, a fait subir à l'ennemi des pertes sensibles.

A partir de 21 heures, les commandants des points d'appui ont l'impression que les Allemands se replient au nord de la route de Flers à Ailly-sur-Noye. Confirmation est donnée par l'observatoire de bataillon.

A partir de 22 heures, les points d'appui sont ravitaillés en vivres, en munitions et en mines antichars.

Vers 0h30, un officier est demandé au P.C. du colonel. Le lieutenant Vallat, désigné, part à 0h45.

En fin de journée, malgré la carence des moyens de transmission, la pénurie de munitions d'artillerie, malgré la pression et les attaques réitérées d'un ennemi supérieur en nombre et puissamment armé, le régiment a conservé la totalité du terrain qui lui a été confié et maintenu sa liaison avec la 4ème D.I.C. à sa droite.
La conduite des éléments au contact fut digne d'éloges en tous points: voltigeurs, mitrailleurs, servants d'engins rivalisèrent de courage et d'endurance, firent preuve d'un magnifique moral; certains officiers n'ont pas hésité à servir et à pointer eux-mêmes les pièces de 75 antichars à la place des canonniers mis hors de combat.
Le groupe d'artillerie Soules a puissamment contribué à notre action défensive.

Quoique traversés au cours de la journée du 7, comme au cours de la journée qui va suivre, par des éléments parfois en déroute de la division qui était devant nous, les cadres et les hommes ont conservé leur bon moral et un esprit de discipline au-dessus de tout éloge.

Après cette dure journée, tous les hommes du régiment fiers de leurs succès défensifs, attendent sans crainte les combats du lendemain.

Au cours de la nuit, fusillade discontinue, puis calme relatif.

*12  

 

            Ils sont décédés ce 7 juin 1940:   
         
1
CHARRON
Marcel Victor Albert
Hardivillers
?
2
CLOCHARD
Victor Joseph Gabriel
Bois de Berny-sur-Noye
80
3
DESNOUE
Arthur Célestin
Erquinvillers
60
4
FOMMARTY
Jean Antoine
Hardivillers
60
5
FOURMENTIN
Raymond
Berny-sur-Noye
80
6
GRIMAUD
henri Etienne Marie
Berny-en-Santerre
80
7
MEYNARDIE
Elie Georges
Hardivillers
60
8
MOYSAN
Ernest Yves Marie
Chaussoy
80
9
SCOUARNEC
Joseph Marie
la Faloise
80
10
TENDRON
Henri Jules Joseph Marie
Hardivillers
60

Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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