Ailly-sur-Noye le 6 juin 1940


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La situation vue sur Wikipédia.

En mai-juin 1940, l'armée allemande mène à bien l'invasion foudroyante des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Belgique et de la France. Dans cette campagne fulgurante les Allemands mettent en œuvre leur doctrine de percée et d'avance par l'usage coordonné des forces blindées, mécanisées et aériennes : la Blitzkrieg ou guerre-éclair. Malgré les avertissements des attachés militaires alliés à l'étranger et la communication des Belges au général en chef français Gamelin des plans allemands d'attaque par l'Ardenne la surprise devant la tactique allemande est complète.

Dès le 25 mai, la défaite des armées franco-belgo-anglaises du nord se précise après 18 jours de combat au cours desquels les CVhasseurs ardennais, troupe d'élite de l'armée belge, ont retardé la percée allemande en Ardenne pendant deux jours et que les Français percés à Sedan se soient provisoirement rendu maîtres du terrain à Gembloux, au sud de Bruxelles, dans une bataille de chars sous les ordres du général Prioux. Le fort belge d'Eben-Emael étant tombé en 24 heures, le 11 mai et l'armée hollandaise ayant retraité précipitamment vers le réduit de Zélande, découvrant la gauche de l'armée belge, celle-ci finit par livrer une bataille d'arrêt de quatre jours sur la Lys du 24 au 27 mai, après des retraites successives sur la Meuse et la Dendre en coordination plus ou moins réussie avec les armées française et anglaise du nord devant les percées profondes des armées allemandes et alors que le front belge est tourné sur sa gauche par la reddition hollandaise du 14 mai. Le roi des Belges Léopold III sait que les Anglais préparent un rembarquement à Dunkerque et ne prévoient pas de sauver ce qui reste de combattants belges, comme l'avoue Lord Keyes, attaché militaire anglais auprès du roi. Le 28 mai 1940, l'armée belge étant à bout de munitions et de moyens logistiques, le roi donne un ordre de reddition -après avoir prévenu le gouvernement de Londres par une lettre personnelle au roi d'Angleterre et l'envoi de messages radios aux généraux français acte purement militaire qui ne concerne pas la force armée du Congo-Belge et laisse intact le pouvoir du gouvernement civil qui se réfugie en France, puis en Angleterre lors de la défaite française. Le Royaume-Uni réussit, du 27 mai au 3 juin, à sauver des milliers de soldats au cours de la plus vaste opération de rembarquement de l'histoire militaire.

Le 5 juin, l'offensive reprend alors vers le sud avec une supériorité numérique désormais écrasante. Le général Weygand, nommé commandant en chef des armées françaises en cours de bataille, a constitué une ligne de défense sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisne dite Ligne Weygand ou position Somme-Aisne. L'attaque allemande est déclenchée tout d'abord (5 juin) sur la Somme et l’Ailette, puis (9 juin) sur l’Aisne. Malgré une résistance héroïque des unités françaises deux jours durant, le 7 juin, le front français est percé sur la Somme, le 10 juin sur l'Aisne.

 

Bataille d'Amiens (1940)

En mai 1940, les Allemands envahissent la majorité du nord-est de la France. Amiens, tout comme Lille, Arras et Calais, constitue un objectif important (située sur la Somme) pour ces derniers puisque la prise de la ville leur permettrait de poursuivre leur offensive. Le 20 mai, les Allemands sont aux portes d'Amiens.

Déroulement de la bataille

Du 20 mai au 8 juin, Amiens est la cible de bombardements aériens menés par la Luftwaffe. Le 26 mai, les Allemands attaquent la ville. Les Français de la 16ème division d'infanterie (tenant le village de Saint-Fuscien), appuyés par la 24ème division d'infanterie et le 12e Bataillon de chars de combat (BCC) résistent héroïquement face aux assauts allemands (constitués de la 7ème, 9ème et 10ème Panzerdivision). Cette résistance sera payée chèrement car les pertes humaines sont nombreuses, et des prisonniers sont assassinés de façon effroyable : 86 corps seront retrouvés au Saut-du-Loup, et une centaine du 12 Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS) sont brûlés vifs dans une grange par des soldats allemands.

Après que les Allemands soient parvenus à entrer dans la ville, l'artillerie française bombarde les faubourgs d'Amiens le 5 juin. Le lendemain et le 7 juin, les Allemands intensifient leur offensive, appuyés par des dizaines de blindés. Les Français tentent de défendre leurs positions avec l’appui de quelques chars et canons anti-chars qui se battent à un contre quatre mais l'effort est vain. Le 8 juin, les dernières unités françaises se retirent de la ville.

  96 blindés allemands (Panzer III et IV) furent détruits lors de la bataille. La résistance des divisions françaises fut si admirable, que le président américain Roosevelt envoya un télégramme de félicitation à Paul Reynaud.
 

 

La journée du 6 juin.
 
 
  Au moment où le 78ème va prendre une part active à la bataille qui vient de s'engager, il y a lieu de préciser le dispositif de défense tel qu'il est réalisé après diverses modifications de détail.

Quartier est: 1er bataillon: 5 points d'appui à Jumel.
                                                 6 points d'appui à Ailly.
                                                 P.C. du 1/78e au sud de Jumel.

Quartier centre: 2ème bataillon: 3 points d'appui à Berny.
                                                          4 points d'appui à la lisière nord-est du bois de Berny.
                                                          1 point d'appui au parc de Chaussoy.
                                                          2 points d'appui à Hammeville (Hainneville).
                                                          Moyens supplémentaires: 1 canon de 47, 3 canons de 75 antichars.
                                                          P.C du 2/78e à Berny.

Quartier ouest: 3ème bataillon: 4 points d'appui aux lisières du bois de Berny et à la liaison avec le 63e R.I..
                                                         5 points d'appui au bois planté.
                                                         3 points d'appui au bois sud-ouest du bois planté.
                                                         Moyens supplémentaires: 1 canon de 47.
                                                         P.C du 3/78e au bois planté.

Appui direct: un groupe de 75 à 3 pièces par bataillon.

P.C.R.I. et C.D.T.: Chaussoy, Epagny.

C.H.R.: sud d'Hammeneville.

Le front imparti au 78ème mesure 6 kilomètres.
Il ne bénéficie d'aucun obstacle antichars.
Appuyé à l'est à l'agglomération Ailly - Jumel et à la Noye dont la vallée est marécageuse, il se prolonge vers l'ouest sous la forme d'un terrain mamelonné.
Les bois, coupés de nombreux layon, sont perméables aux chars.
Des champs de blé drus et hauts, des boqueteaux, des vergers masquent souvent le tir.
Trois voies d'accès principales venant du nord: les deux routes empruntant la vallée de la Noye et la voie romaine.
Le terrain est sec et permet toute manœuvre aux engins blindés.

En conséquence, la conception et l'organisation de la défense sont dominées par l'idée de la lutte contre les chars.
La défense est organisée en points d'appui fermés se flanquant mutuellement et des champs de mines sont établis dans les couloirs difficilement battus.

 
 
 
  8 heures 30 - la 24ème division d'infanterie donne l'ordre n° 156:
-1) l'ennemi attaque (entre 7 heures et 8 heures) sur la direction bois de Preux-Guyencourt (avec de l'infanterie sans chars).
Le 78ème R.I. assurera la défense de sa position et le recueil de ceux des éléments de la 16ème D.I. qui seraient refoulés; il vérifiera la liaison avec les éléments de la 4ème division d'infanterie coloniale qui tiennent la Noye en aval d'Ailly-sur-Noye.
-2) Le G.D.R. est mis en route sur Ailly-sur-Noye pour assurer la liaison avec les éléments de la 4ème division d'infanterie coloniale sur la Noye.
Le 1er bataillon est chargé, de son côté, de vérifier la liaison avec la 4ème division d'infanterie coloniale

9 heures - 1 000 mines sont mises à la disposition du 78ème R.I. 
                           - 1er bataillon: 500
                           - 2ème bataillon: 250
                           - 3ème bataillon: 250

9 heures 45 - ordre de la 24ème division d'infanterie (17 O.P.E.)

-I) Le 78e a signalé vers 9h15 qu'il avait entendu le bruit d'un combat dans la vallée de la Noye en avant d'Ailly. 
Il est essentiel de savoir si le cours de la Noye entre Ailly et Remincourt (Remiencourt) a été occupé par l'ennemi. En conséquence, le 78e fera prendre contact avec l'escadron moto du G.R.D. qui se rend au sud de Guyencourt pour occuper la Noye face au nord-ouest.

    A) si la Noye est libre, l'occupation du cours d'eau se fera normalement par l'escadron moto.
B) si la Noye a été franchie par l'ennemi, ce dernier ne peut avoir là que de faibles éléments. Une contre-attaque menée par l'escadron moto renforcé par une compagnie du 78e, sous les ordres d'un chef de bataillon du 78e, sera exécutée au plus tôt, à la diligence du colonel commandant le 78e, pour rétablir la continuité du front sur la Noye entre Remincourt et Ailly-sur-Noye et couper ainsi toute retraite aux éléments ennemis qui auraient franchis la Noye.
Compte rendu des résultats de l'opération sera fourni dès que possible.
  -II) le commandant du 1/78e est chargé de préparer la contre-attaque éventuelle (escadron moto, 3ème compagnie du 78ème, appuis de la C.A.B. et de l'artillerie)
Cette contre-attaque n'a pas été déclenchée, la continuité du front étant restée intacte.

10 heures- le 78ème est informé que l'escadron moto du G.R.D. est retiré des avancées du 78e. Le 1/78e est chargé d'assurer par ses propres moyens la liaison avec les éléments situés au nord de Jumel.
Des renseignements parvenus permettent de craindre l'emploi de gaz par les Allemands. Toutes dispositions utiles sont prises. On apprend d'autre part que les chars allemands ont reçu l'ordre d'éviter les villages considérés, a priori, comme fortement tenus

11 heures 10 - le 78ème est informé que le P.C. de la grande unité évacue Chaussoy.
Le R.I. transporte son P.C dans un point d'appui aux lisières nord de Chaussoy-Epagny.
Garnison du P.A.: C.D.T., éclaireur-moto, pionniers, une section du 2/78e, un canon de 25.

15 heures - à la suite d'une visite du général commandant l'I.D./24e, une réorganisation du dispositif est ordonnée; elle a pour but d'inclure entièrement les armes antichars dans les points d'appui d'infanterie, de grouper ensemble des points d'appui trop faibles.

Quartier est - remaniement du dispositif par repli des points d'appui au nord-ouest de Jumel et à l'est d'Ailly.

Quartier centre - suppression des points d'appui 13, 15, 16, 18. Le centre prend en charge les points d'appui 3 et 4 du quartier ouest.

Quartier ouest - suppression des points d'appui 3 et 4 qui renforcent le point d'appui 2.

P.C.R.I.,  C.D.T - 3 sections de F.V. et 1 S.M. récupérés du 3ème bataillon, un canon de 25.

Artillerie - les deux batteries en position au bois de Rampont s'établissent dans la région nord du parc de Chaussoy où elles seront incluses dans le point d'appui d'infanterie du parc.

Dispositif à réaliser à la tombée de la nuit.

Mines - le nouveau dispositif créant un trou entre Berny et la voie romaine, l'effort de placement des mines sera porté en vue de combler cette lacune. Un champ aussi continu que possible sera établi entre le bois de Berny et le bois allongé, au sud-ouest de Jumel.

16 heures - un tir d'artillerie ennemi est déclenché en avant du bois de Berny.

16 h 15 - par ordre d'opérations n° 43, le général commandant la 24e division d'infanterie prend le commandement du front de combat le 7 juin à 2 heures du matin.
Une division cuirassée, en voie de regroupement vers Beaudeduit (10 kilomètres sus-ouest de Conty), est appelé à venir étayer la 24e D.I. sur le front Gouy-les-Groseillers - l'Hortoy - Haillivillers.

17 heures - deux canons de 25 avec attelages harnachés, et avant-trains vont être livrés ce soir au 78ème.

Ils seront affectés, à titre organique, l'un à la C.A.B.1, l'autre à la C.A.B.2 et devront être inclus immédiatement dans le plan de défense.

17 heures 45 - la 24e D.I. fait connaître que, par suite de l'arrivée de la division cuirassée derrière le centre de la D.I., la position de celle-ci se trouve grandement renforcée. Le général de division envisage dès maintenant de conduire une défense particulièrement active à l'intérieur du quadrillage des points d'appui de la position de défense. Des contre-attaques partielles, faites par des éléments cuirassés et s'appuyant sur nos points d'appui fortement tenus, permettront de réduire par fractions successives les chars et l'infanterie ennemie, qui auraient pu pénétrer dans l'intervalle des points d'appui; Il est essentiel pour le développement de cette manœuvre, que chaque point d'appui soit maintenu solidement et repousse toute attaque directe ennemie.

Il est à noter que cette division cuirassée n'est pas, à notre connaissance, intervenue dans la bataille, en tout cas, pas dans le sous-secteur du 78ème. Des dispositions préalables avaient été prises pour guider éventuellement les unités cuirassées à traverser les champs de mines.

19 heures 15 - une attaque ennemie (infanterie - chars) se déclenche et descend du bois de Lozières.

19 heures 30 - l'attaque progresse et, après diverses péripéties, est brisé par la défense du 3ème bataillon.

    1940 - Pièce antichar de 25 mm 21 heures 15 - des chars ennemis descendent en ligne sur les pentes sud de la cote 127, à l'ouest de la voie romaine. Pris sous le feu de notre artillerie, ils rétrogradent.
  21 heures 15 - une attaque de chars débouche du bois de Lozières  en direction du bois de Berny. Pris sous un feu violent de 75, les chars refluent dans le bois de Lozières.

22 heures 03 - le 63ème R.I. (sous-secteur centre) signale des infiltrations d'infanterie et de chars ennemis dans le bois de Berny à gauche de notre dispositif.
Le 3ème bataillon prend toutes dispositions pour couvrir son flanc. 
Il fait connaître à 22h45 que les reconnaissances faites n'ont rien signalé de sérieux.

 
 
1er bataillon.
Le 1er bataillon occupe Jumel-Ailly.

Jumel est tenue par la 1ère compagnie qui organise 5 points d'appui.
Ailly est occupé par les 2ème et  3ème compagnies. 
                                               - la 2ème compagnie à Ailly
                                               - la 3ème tient les arrières d'Ailly et la rive de la Noye.
Elles organisent 6 points d'appui. De plus, la 1ère compagnie est renforcée d'une S.M. et de 3 canons de 25; les 2ème et 3ème compagnies disposent de 3 S.M., d'un canon de 25 et d'un canon de 27.

Journée relativement calme.

Dans l'après-midi les observateurs signalent des blindés ennemis et de l'infanterie sur la route Estrée - Jumel. Le soir bombardement de nos points d'appui par l'artillerie allemande.

2ème bataillon.
Sur le front du bataillon, aucune activité au cours de la nuit du 5 au 6 et au cours de la matinée du 6. Mais l'avance de l'ennemi est annoncée par le repli d'éléments de la 16e D.I. et la violence des combats en avant du front. En outre, la 5e compagnie signale que l'ennemi tente un gros effort sur le 63e R.I. et attaque le village d'Oresmaux

Dans l'après-midi un avion français est abattu, son occupant saute en parachute.

Vers 16 heures, le bruit de la canonnade s'intensifie vers l'ouest.

A 17 heures, le commandant de la 5e compagnie rend compte qu'une colonne de chars apparaît et stationne à 2 kilomètres au nord-ouest de Berny; le fait est signalé à l'artillerie qui semble débordé.
Préparation d'artillerie sur la lisière du bois de Berny et le front de la 5e compagnie. 

  Le P.C. de la 5e compagnie est arrosé d'obus traceurs et d'obus de gros calibre. Quelques blessés.

A 18 heures 30, attaque de chars et d'infanterie motorisée sur le 63e R.I et le III/78e.

A 20h30, le commandant de de la 5 compagnie rend compte, après reconnaissance, que l'ennemi est aux lisières nord du bois de Berny.

A 16 h, le colonel a prescrit une modification du dispositif.
Le nouveau dispositif qui sera réalisé au cours de la nuit est le suivant:
- Bois de Berny: 2 P.A. d'une section et P.C. de la 5ème compagnie
- Berny: 7ème compagnie, 2 groupe du P.A. 22 vont renforcer le P.A. 17 à Hanneville
- Parc de Chaussoy: 3 sections de la 6ème compagnie et 1 S.M.137, P.C. de la 6ème compagnie
- Hanneville: 1 section de la 6ème compagnie, 1 section de la 7ème et 1 S.M..

Les déplacements prévus s'effectuent entre 21 heures et 23 heures. Les travaux d'organisation et les poses de mines se font au cours de la nuit, dans l'attente d'une attaque pour le matin suivant.

3ème bataillon.
Dès le lever du jour, l'avion allemand d'observation survole le bataillon. Il le survolera toute la journée, sans arrêt, sous le feu de nos armes automatiques et de nos fusils lorsqu'il descendra trop bas.
De bonne heure, le chef de bataillon visite les points d'appui de 1er échelon.

Partout la nuit a été calme et l'ennemi n'est pas apparu. Les artilleurs de la 16ème D.I. (officiers et troupes en retraite) ont reçu l'ordre de rejoindre leur batterie.

Vers 10 heures, le bruit des rafales de fusils-mitrailleurs se fait entendre en direction d'Estrée-sur-Noye et vers 11 heures en direction d'Oresmaux.
Le compte rendu de 12 heures de l'observatoire des bataillons ne signale rien d'important.

Vers 12h30, le chef de bataillon se rend se rend en automobile à Flers-sur-Noye où il rencontre le colonel commandant le 63e R.I., le colonel commandant l'I.D.16 et le capitaine commandant le bataillon qui défend le village. 
Les renseignements recueillis sont les suivants:
"Hier, vers 18h, les Allemands se sont emparés du village d'Oresmaux.
Vers 21 heures, une contre-attaque française (Cavaliers du G.R.D. appuyés par une compagnie de chars H.35) a repris Oresmaux.

Char Hotchkiss-35 (H35)

Depuis, Oresmaux n'est plus inquiété par l'ennemi."

Avant de rejoindre le P.C. du bataillon, le chef de bataillon se rend au "Rossignol" d'où il constate que sur la route nationale à hauteur d'Oresmaux 3 chars sont arrêtés. De l'avis du chef de section commandant le point d'appui de Rossignol, il s'agirait de chars français mis hors de combat lors de la contre-attaque de la veille.
Mais un motocycliste français venant à toute allure de cette direction les signale comme étant des chars allemands.
La situation reste donc confuse autour d'Oresmaux.
Rentré à son P.C. vers 14 heures, le capitaine Perrier lui rend compte que tout est calme. Quelques instants après, les Allemands tirent au canon sur Oresmaux et ses abords et on entend nettement la fusillade en direction d'Estrée-sur-Noye - Remincourt.

Vers 17 heures, le sous-lieutenant Mendouze aperçoit une batterie allemande à la lisière du bois de Domont et une autre dans le bois de sapins nord-est de la ferme du bois d'Erel et dans les bois des Varinois.

Vers 18 heures, un détachement ennemi tente de franchir la route de Flers à Ailly-sur-Noye. ll est arrêté par les feux du point d'appui Mendouze (P.A. n° 1) et par ceux de la 10e compagnie. Quelques instants après, deux colonnes blindées ennemies, suivies chacune par l'infanterie, gagne la lisière est du bois de Domont et la lisière ouest du bois de Lozières. Le tir de notre artillerie est déclenché sur ces deux lisières et celui des mortiers du bataillon sur la lisière sud du bois de Lozières  

  Ces deux tirs arrêtent l'infanterie allemande mais trois chars traversent le tir et se dirigent vers la section de l'adjudant chef Lebas. Le sergent-chef Corqueteau, commandant la pièce de 25 et le canon de 75 de D.C.B., met ces 3 chars hors de combat. L'Adjudant Meynardie est tué à la tête de sa section.

L'infanterie allemande tente de déboucher, mais prise sous le feu du P.A. de la 10e compagnie et sous ceux de l'artillerie, elle est arrêtée au nord de la route de Flers à Ailly-sur-Noye. Le moral de la 10e compagnie est élevée. Cette compagnie est fière de son premier succès. 

A l'ouest, malgré nos tirs d'artillerie, l'ennemi a prononcé une attaque de blindés sur le P.A. avancé du sous-lieutenant Mendouze. Le combat a été acharné. L'infanterie allemande prise sous les feux de ce P.A. et sous ceux de la 10e compagnie n'a pas pu déboucher de la route de Flers - Ailly-sur-Noye. Les chars (6 au minimum) ont harcelé ce point d'appui pendant plus de 30 minutes sans pouvoir le neutraliser. De vrais scènes d'héroïsme se sont déroulées; les plus belles sont celles où les mitrailleurs Tendron et Grimaud ont été écrasé sur leurs pièces au moment où ils tiraient sur les chars avec des balles perforantes.

   
Nom MEYNARDIE TENDRON GRIMAUD  

 

Prénom Elie Georges Henri Jules Joseph Marie henri Etienne Marie
Date de naissance 02-08-1916 21-09-1911 15-07-1915
Commune de naissance Lafeuillade igueux de Bretagne Carentoir
Département de naissance 24 - DORDOGNE 44 - LOIRE-INFERIEURE 56 - MORBIHAN
Grade      
Unité 78e Infanterie 78e Régiment d'infanterie 78e Régiment d'infanterie
Mention Mort pour la France Mort pour la France Mort pour la France
Date de décès 07-06-1940 07-06-1940 07-06-1940
Commune de décès Hardwillers Handivillers Berny en Santerre
Département de décès 60 - OISE 60 - OISE 80 - SOMME
Cause du décès   tué au combat  
Statut militaire militaire militaire
Cote du dossier AC-21P-90333 AC-21P-155298 AC-21P-196925
Fiches "mémoire des hommes"  
  A 21 heures, le calme est revenu sur tout le front du bataillon, mais chacun est prévenu que demain la lutte sera dure. Tous les renseignements de 23 heures font connaître que l'ennemi s'accroche au terrain au nord de la route de Flers-Ailly, après avoir évacué à la tombée de la nuit le bois de Varinois.

Le village d'Oresmaux est en flamme. Flers est bombardé par avion et par l'artillerie. 
La nuit est employée pour mettre en place un nouveau dispositif de défense du bois de Berny fixé par le colonel dans le courant de l'après-midi.
400 mines antichars sont placées dans le couloir de la ferme du bois d'Areuse (Ereuse).
En fin d'installation, le dispositif du bataillon dans le bois de Berny est le suivant:
- Le point d'appui avancé du sous-lieutenant Mendouze est reporté à la lisière nord du bois de Berny, en liaison avec le 63e R.I.
- Un nouveau point d'appui aux ordres du lieutenant Peyroux, et comprenant deux sections de F.6V., un G.M. et 2 canons de 47, a pour mission d'interdire à l'ennemi le franchissement de la route de Flers à Ailly-sur-Noye de part et d'autre de la ferme du bois d'Areuse.
- Un troisième point d'appui aux ordres du capitaine Auzary comprenant quatre sections de F.-V. (dont 2 de la 5ème compagnie), un G.M., un canon de 25 et un canon de 75 en D.C.B., a pour mission de flanquer à l'est le point d'appui du lieutenant Peyroux et à l'ouest le point d'appui de la 5ème compagnie et d'interdire à l'ennemi la débouché du bois des Varinois.

   
   
   
  En résumé, durant toute la journée, le sous-secteur a été soumis à de violents tirs d'artillerie et à un survol incessant d'avions.
De violentes attaques sur le front du 3ème bataillon ont été brisés en causant à l'ennemi des pertes sérieuses.

En fin de journée, l'ennemi est arrêté à 300 ou 400 mètres de nos positions; aucun point d'appui n'a été enlevé et l'intégrité de la position est conservée.

*12  

 

Il est mort ce 6 juin 1940:   
         
1
MICHAUD
 
Alexandre Louis Pierre
Ailly-sur-Noye
80
Mort pour la France
 

Liste faite avec "mémoire des hommes"

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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