1944 - 1945 - la Poche de Royan.


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II) 1944 - 1945.

 

 
L'histoire du 78ème R.I dans la prise de "la poche de la Rochelle" décrite avec précision et détails dans le site "Mille ans à Bouhet"

                      http://milleansabouhet.pagesperso-orange.fr/html/f-3945-01.htm

   

 

  L'histoire du 78ème R.I raconté par Marc Parrotin dans son livre "le temps du Maquis, histoire de la résistance en Creuse"
   

Le 78ème R.I est reconstitué le 1er octobre 1944 au camp de la Courtine par la fusion du groupe de bataillon C.F.L et de plusieurs unités F.T.P.

En octobre 1944,  des cadres F.F.I qui ont signé un un engagement volontaire pour la durée de la guerre (E.V.D.G.) constituent la "brigade de la Creuse" qui est composée du 78ème R.I à la Courtine et du 278ème R.I à la Souterraine en voie de formation.
             Cette brigade comprendra un bataillon d'instruction et une école de cadres à Guéret.
             Ces chefs sont le lieutenant colonel Fossey, le chef d'état-major Belmont.
             Le lieutenant colonel Brodhurst commande le 78ème R.I avec comme chef d'état-major le commandant Bonnerat.
             Le lieutenant colonel Boussin commande le 278ème avec comme chef d'E.M le commandant Maldant.
Les volontaires des F.F.I. sont appelés à signer un engagement pour la durée de la guerre. Certains partiront, d'autres signeront. Les unités sont cantonnées au sud et à l'est de la Creuse et vont gagner le camp de la Courtine. Les bataillons de l'A.S. et des F.T.P.F sont administrativement dissous et vont former le 78ème R.I..

La Poche de la Rochelle.

Après une période consacrée à l'organisation et à l'instruction, le régiment reçoit l'ordre le 24 novembre 1944 de faire route vers le front de la Rochelle. Il est attaché aux Forces françaises de l'Aunis. Il compte 117 officiers, 343 sous-officiers et 1080 hommes de troupe.
Le régiment est concentré à Saintes puis fait mouvement vers le front et son PC est installé à Saint-Jean-d'Angely.

Le 1er décembre, les 2ème et 3ème bataillons doit monter au front pour se préparer à relever le 123ème R.I. mais une alerte sursoit à la relève. Le 25 décembre, au point du jour, les troupes allemandes parties de Virson les Haies, déclenchent une attaque sur le Gué d'Alleré et Bouhet, forçant le 123ème à décrocher. 

Le 16 décembre, l'ennemi replié après avoir fait une razzia du bétail dans les hameaux occupés, le 1er bataillon du 78ème s'installe au Gué d'Alleré, le 2ème bataillon à Bouhet, le 3ème bataillon à Benon en position de réserve. Le régiment tient 5km de front constituant le sous secteur n° 3 de l'Aunis. Son PC est à La Laigne.

 

 

   
 
  Carte du site "mille ans à Bouhet"
 
  Le 21 décembre, à 14h 30, une patrouille du 2ème bataillon se heurte à des Allemands en position à la côte 25; après un vif engagement, l'ennemi se replie. Les F.F.I. ont deux blessés, le soldat Chaizeau Pierre et l'adjudant Auger. Ce dernier touché par 3 balles meurt à l'hôpital de Poléon le 23 décembre. L'ennemi aurait eu 8 tués et un blessé.

Ce sont ensuite une succession de patrouilles et de coups de main.
Le 25 décembre, les soldats Bey REné et Fernadez Maurice sont blessés par l'explosion d'une mine placé dans un emplacement d'arme automatique.

Des embuscades sont tendues, mais les attaques allemandes sur les postes sont inquiétantes.

Le 28 décembre, deux sections ennemies enlèvent un poste de surveillance entre les côtes 25 et 31; une contre attaque du 2ème bataillon reprend la position mais il y a deux prisonniers et deux blessés.

Le même poste est attaquée de nouveau le 30 décembre et le soldat Gourgousse Adrtien de la 6ème compagnie est tué.

Le 5 janvier 1945, vers minuit, les Allemands déclenchent une violente attaque sur les avants postes, se retirent puis reprennent le combat avant le jour, en réussissant à isoler deux sections de la 7ème compagnie. Les réserves colmatent les brèches et refoulent l'ennemi aidées par des tirs d'artillerie. L'attaque ne fait aucun blessé.

Le 16 janvier, lors d'une patrouille entre les lignes, le sergent Rouger du 1er bataillon est mortellement touché.

Le 22 janvier, 3 sections allemandes font mouvement vers les positions tenues par les creusois. Ils sont repérés et une action concertée est entreprise pour les neutraliser avec l'aide de l'artillerie.

Au début février, un bataillon du 4ème Zouave est placé sous les ordres du colonel commandant le 78ème et un peloton du 1er Spahis marocains vient renforcer le 78ème.

Le 19 février, une section de la 8ème Compagnie, commandée par le sous lieutenant Baud,  part de Bouhet pour s'installer en observation sur la côte 27: ses 3 groupes avancent en triangle; celui de gauche commandé par le sous lieutenant Baud surprend derrière une haie un groupe d'une dizaine d'Allemands qui lèvent les bras, mais presque en même temps, une section ennemie arrive au pas de charge et encercle le groupe Baud et ouvre le feu. Une fusillade générale s'ensuit au cours de laquelle le sous lieutenant Baud et Cognet Marcel sont tués, le sergent Favre Marcel et 3 soldats sont faits prisonniers.
Le groupe de droite, en se portant sur les lieux de l'embuscade, perd un homme, Jean Micheli.

Le 20 février, le sergent Mathieu est tué à la côte 36.

Les obsèques des volontaires F.F.I. ont lieu à Benon le 21 février; la population entière y assiste et des délégations de toutes les formations F.F.I. du secteur sont venues rendre un dernier hommage à leurs compagnons tombés sur ce front.

A la fin du mois, les effectifs du régiment ont fortement baissés du fait du départ vers des centres d'instruction de 51 sous-officiers chefs de sections ou chefs de groupe, et de nombreuses mutations.
Les attaques ennemies sont à craindre; une échoue le 1er mars, au cours de la nuit. 

      (IL s'agit d'une "bataille alimentaire " pour les allemands. Elle se déroule dans le secteur de Saint-Jean-de-Liversay à la jonction des 93ème 
       et     114ème RI. Les combats s'étendent vers Nuaillé, St Sauveur, Ferrières avec la participation des 78ème , 114ème et 11ème RI. Contrairement 
      à l'attaque alimentaire allemande à Marans en janvier 1945 qui fut une une réussite pour ces derniers et causa de grosses pertes aux FFI; 300 morts,
      disparus ou prisonniers, cette attaque allemande est tenue en échec grace à l'utiulisation des chars Somua du 12ème RA et le soutien par des 
       éléments du 4ème régiment de Zouaves et le concours de l'aviation. Si les allemands se replient sans ravitaillement, les pertes sont lourdes 
       tant du côté allemand ( 1500 morts, blessés et disparus) que français (61 morts ou disparus, 252 prisonniers). 
                   "La Rochelle 1939/1945" sous la direction d'Annick Notter et Nicole Proux, Geste éditions 2015 .)

En raison de la diminution des effectifs et de l'assèchement des marais, les positions sont plus difficiles à tenir. 
L'état major donne des consignes: évacuation totale de la population dans la zone du front, établissement d'une ligne d'avant-postes très mobile ayant pour but de donner l'alerte et l'installation d'une ligne de résistance chargée de retarder l'ennemi en attendant l'arrivée de la contre attaque qui partira d'une troisième ligne sur laquelle devra échouer une éventuelle offensive ennemie.
Mais les Allemands ne lancent pas d'attaque d'envergure: leur moral a baissé.

Le 3 mars, sept déserteurs: 6 Allemands et 1 Alsacien.
Le 28 mars, 3 autres déserteurs.

Une épidémie de para-thyphoïde B se déclare: en quelques jours, une soixantaine de soldats et de gradés sont hospitalisés.

Le 12 avril, quelques renforts arrivent de la Creuse (ce sont 10 sous-officiers qui viennent de l'école des cadres de Guéret.)

Fin avril, en vue d'opérations offensives proches, on donne l'ordre de rapprocher le dispositif jusqu'au contact des avants-postes ennemis. 
       Le 1er bataillon prend position au quartier nord, occupe la chapelle, la Ferme sans nom.
       Le 2ème bataillon s'installe au Moulin Besson, aux Petites Rivières et Silop.
       Le 3ème bataillon relevé stationne à Benon.

 
 

 
  Le 27 avril, déménagement pour prendre de nouvelles positions. L'ennemi, inquiet de ces mouvements, envoie des patrouilles qui se replient sous le feu creusois.

L'état major français demande une action de diversion pour appuyer un débarquement sur l'île d'Oléron. Pour cela il faut rapprocher encore les avants-postes jusqu'au contact avec l'ennemi.
Le 1er mai, au cours de ces opérations, un groupe de protection de la 4ème Compagnie, devançant une équipe de déminage est décimé par l'explosion de mines bondissantes près du Moulin du Marais: le sous-lieutenant de St-Gilles Alfred et la volontaire creusois Pallier rené sont tués. Cinq autres sont blessés: l'adjudant chef Stemer Roland, le sergent Faure Roger et les volontaires Maritaud Maurice, Cavillon Gabriel et Audouze Jean.

Le lendemain, le quartier sud du régiment participe à l'acrtion menée par le 108ème R.I. ( régiment formé de résistants des maquis de la Dordogne) qui a pris Aigrefeuille. L'ennemi se retire et les corps francs du régiment progressent en évitant de leur mieux des champs de mines où, à nouveau, plusieurs volontaires sont tués ou blessés.

Au 6 mai, les Allemands ont entièrement évacué la zone en avant de leur fossé anti-char; le 78ème reçoit l'ordre d'atteindre les localités de Vérines, St-Coux, Delidon, St-Médard, les Tourettes et treuil Charé. Les creusois ont occupé leur objectif dans la nuit et y prennent position.

Le 7 mai, ils reprennent leur progression sur le front de la Rochelle et s'approchent du fossé anti-char derrière lequel sont repliés les Allemands.

Le 8 mai 1945, les bataillons assurent la garde des points de passage du marais et des carrefours routiers; la journée se passe sans incident.

L'annonce de l'Armistice cause un fol enthousiasme. Enfin, la guerre est finie.

Le 9 mai, l'amiral Schirlitz, commandant le camp retranché de la Rochelle encerclé depuis 8 mois se rend avec 15 000 soldats de la Wermacht ou marins de la Kriegsmarine; 
550 soldats et gradés se rendent au 78ème R.I. à St-Rogation tandis que le fossé anti-char et les casemates sont occupés par les volontaires creusois.

 

    Le 9 mai 1945, le 1er bataillon du 78e RI atteint le fossé anti-chars et pousse une pointe jusqu'à la gare de Dompierre, les hameaux de Chagnolet et de Terre-Nouvelle.

(cette photo et ce commentaire viennent du site "Mille ans à Bouet")

     
  Ce 9 mai, dès 8 heures du matin la police, les fusiliers marins, les zouaves et les tankistes français entrent dans la capitale de l'Aunis pour y défiler place de Verdun.
Les F.F.I du 78ème (également du 13ème R.I. autre régiment creusois) n'ont été admis à participer à cette consécration de la Victoire.
Pourtant, ils combattaient depuis de longs mois sur ce front de l'Atlantique.

Au crépuscule, la ligne des avants postes s'est embrasée d'un inoubliable feu d'artifice tiré sur toute l'étendue du front. Les F.F.I. mitraillaient le ciel de l'Aunis de balles traçantes qui, tirées par des armes devenues inutiles, zébraient la nuit de milliers d'étincelles dangereuses dans une pétarade assourdissante.

 

 

   
  Quelques jours ou quelques semaines plus tard, le 78ème R.I. devait être définitivement rayé des régiments français...
     

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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