du 28 août au 4 septembre 1914


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Quelques fois, les images, à l'ouverture d'une page, s'ouvrent de manière anarchique.
En ouvrant une image, au hasard, tout se met en ordre..

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- 1) "la Retraite"
   
  d'après "la Première Guerre mondiale" S Everett. *4

 

   
 
- "la Retraite" dans "l'historique du 78ème": 

La retraite "se fait dans les conditions les plus dures: longues marches sous l'ardent soleil de cette fin d'août, stationnement sur des positions qu'on se hâte de fortifier pour barrer la route à un ennemi qu'on n'attend pas pour reculer de nouveau, privations, nuits sans sommeil où, à chaque halte, on se retourne pour regarder l'horizon que rougeoient les incendies allumé par le Allemands, fatigue extrême !"

"Le régiment a deux fois l'honneur d'être à l'arrière-garde, jusqu'au sud de la Marne."

   

   

 

   
 
- "la Retraite" dans "le journal de marches et opérations du 78ème régiment d'infanterie."
   
 
  *2

 

   
 
   
 

Le 29 août, le 78ème part de Sy à 6h, passe par le bois de Sy, Brieulles-sur-Bar pour passer la nuit à Chatillon-sur-Bar. (les 2ème et 3ème bataillons sont en bivouac à 800m au sud-ouest du village, le 1er bataillon aux avant-postes à la sortie sud-Est de Brieulles.

Le 30 août, le 2ème bataillon est appelé par le commandant de la 45ème brigade pour occuper la crête 219 au sud de Chatillon, à la droite d'un bataillon du 63ème. 
                     Le 1er bataillon est rappelé dans l'après-midi à Chatillon et vient bivouaquer à l'ouest, près de la localité.
                     Le 3ème bataillon après avoir tenu de jour une position de repli entre Noirval et la cote 229 au sud-est va bivouaquer à la sortie ouest de Noirval.

Le 31 août 1914, à 6h 30, le 78ème désigné comme réserve du corps d'armée avec deux groupes d'artillerie et le 63ème R.I. se forme d'abord en stationnement articulé et défilé à la sortie sud du village de Quatre-Champs.

A 14h 30, la 45ème brigade reçoit l'ordre d'aller occuper au sud et au sud-ouest du village des Alleux la crête 260, 203, 170 qui fait face au bois de Voncq.
Le 63ème passe par le sud du bois de Vandy; le 78ème par la route du Chesne.

A 15h, le 78ème est en place: le 2ème bataillon et la 9ème compagnie à la cote 206 face aux Alleux; le reste du 3ème bataillon à la cote 202 face au nord; le 1er bataillon à mi-chemin entre la cote 203 et 170. Deux groupes d'artillerie sont déployés entre les 3ème et 1er bataillons.

A 16h, après une reconnaissance par un avion allemand, l'artillerie française encadrée par le 78ème est arrosée pendant 1 heure environ par l'artillerie allemande qui fait beaucoup plus de bruit que de mal.
Les 2 groupes, à la nuit tombante se dirigent sur Terron-sur-Aisne.
Les 2ème et 3ème bataillons bivouaquent sur place sans feux; le 1er bataillon qui s'est rapproché du 3ème (cote 203) en fait autant.

1 tué, 9 blessés.

Le 1er septembre, le 78ème reçoit l'ordre de se retirer à 4h par Quatre-Champs. Le mouvement se fait sous la protection de la 5ème compagnie qui rompt la dernière après avoir couvert les distributions du 1er bataillon (les 2 autres avaient été ravitaillés pendant la nuit.) 
Itinéraire: Ballay et Vouziers avec pour objectif St-Morel.

   
 
   
 

La route est embouteillée à la sortie sud de Vouziers, le régiment est détourné par Falaise et Savigny-sur-Aisne.
Arrivée à St-Morel à 13h; un cantonnement est préparé mais à 17h ordre d'un nouveau départ.

A 21h départ par Monthois, Marvaux et Aure où le régiment arrive à minuit 15 et bivouaque à 800 mètres au sud de cette localité. Le 3ème bataillon est arrêté à mi-chemin entre Marvaux et Aure et est établi en avant-poste face au nord pour garder la ligne Marvaux, Croix-Bille, cote 184, corne est du bois 187.

   

 

   
 
   
 

Le 2 septembre, à 5h, le 78ème reçoit l'ordre de gagner, à l'ouest de Tahure, la hauteur "arbre 193", où la 45ème brigade doit se rassembler en réserve du corps d'armée.

Les 1er et 2ème bataillons, conduits par le lieutenant-colonel laissent la grande route de Somme-Py à l'artillerie et suivent à travers champs par la Croix-Muzard et la voie ferrée un itinéraire qui les amène au col de route situé à 2km de l'arbre 193.
Là, ils reçoivent l'ordre du commandant de la 45ème brigade de garnir la crête face à Somme-Py, Tahure et le chemin de terre Somme-Py, Pethes-les-Hurlus.

A 14h, le 3ème bataillon, qui des avant-postes a suivi à distance le mouvement du gros du régiment, arrive vers 15h. Il est placé en réserve derrière le centre du régiment, en lisière sud des bois.

A 20h, le lieutenant-colonel de Montluisant reçoit l'ordre d'envoyer immédiatement 2 bataillons cantonner à Suippes et de prendre, sur place, le commandement des avant-postes de combat comprenant 1 bataillon du 78ème, 1 bataillon du 107ème et 1 bataillon du 63ème. 

Les 2ème et 3ème bataillons du 78ème partent aussitôt par Souain où ils se ravitaillent en eau et, de là, gagnent Suippes où ils arrivent à 1h le 3 septembre.

Le 1er bataillon est maintenu aux avant-postes de combat sur le front du régiment, le bataillon du 107 à sa gauche. L'approche d'une colonne d'infanterie ennemie sortant de Somme-Py est signalée à la nuit tombante.

A 20h, une violente fusillade éclate à la gauche des avant-postes en question, provenant du 138ème à la gauche du 107ème avec lequel la liaison n'a pu être établie.

A 23h, la fusillade qui s'est étendue à gauche en arrière de la réserve se mélange au crépitement des mitrailleuses. Il s'agit, semble t'il, d'une attaque sérieuse ayant pour but de couper les avant-postes de Souain.

Le lieutenant-colonel donne l'ordre de se replier lentement sur la Barraque (route de Tahure à Souain)
En route, il reçoit avis que la 23ème division va battre demain en retraite au sud de Suippes et que ses 3 bataillons d'avant-poste formeront l'arrière-garde avec 1 groupe d'artillerie.

1 tué, 9 blessés, 4 disparus.

   

 

   
 
   
 

Le 3 septembre
les 2ème et 3ème bataillons formant la pointe de la colonne de la division, se dirigent sur Courtisols et Marson lorsqu'ils sont arrêtés par le commandant à la cote 381 ( à 2km de Courtisols, au nord de l'intersection des routes) et s'établissent, à 16h, en halte gardée, face au nord pour tenir la lisière des bois.

Le 1er bataillon, qui n'a pas eu d'eau pendant toute la journée de la veille, est envoyé à Souain à la pointe du jour avec les chevaux pour se ravitailler en eau.

A 5h, il garnit, face au nord, le mamelon allongé situé à l'Est et près de Souain. Le bataillon de Villadary du 63ème le prolonge à droite jusqu'au bois, le bataillon du 107ème est encore dans les bois en avant du bataillon du 63ème.

A 6h, l'artillerie lourde allemande commence à arroser la position occupée par le 1er bataillon du 78ème, qui reste impassible sous les projectiles, protégeant par sa présence et celle du bataillon du 63ème le repli des régiments déployés dans la plaine au nord de Souain. Un batterie française, postée environ à 2km au sud de Souain, riposte faiblement.

A 8h, les autres troupes françaises ayant évacué Souain, le 1er bataillon quitte à son tour la position en ordre parfait et arrive en queue d'arrière-garde à 10h à Suippes où il retrouve le bataillon du 63ème qui le suit. Suippes est traversé.
La colonne unique, protégé par l'arrière-garde, marche par Bussy-le-Château sur la Cheppe où une position de halte gardée doit, parait il, être prise par la 23ème division d'infanterie. Mais un arrêt sérieux se fait à la sortie sud de Suippes; une reconnaissance d'officiers du 2ème chasseur informe au passage le lieutenant-colonel qu'une division de cavalerie allemande avec batteries a été vue près de Souain
Les projectiles allemands commencent à pleuvoir sur la lisière nord de Suippes et le 1er bataillon est aussitôt déboîté à l'ouest et à travers champs, par une chaleur accablante, chemine à 800m le long de l'artillerie de queue de colonne pour la protéger contre toute surprise éventuelle venant de l'ouest. (le bataillon du 63ème agit de la même façon sur le flanc est.
Les traînards sont nombreux. A Bussy-le-Château, les projectiles ennemis se rapprochent.
Lorsque le 1er bataillon, réduit à près de la moitié de son effectif, arrive à la Cheppe, les hommes sont mis à l'ombre au bord extérieur nord du camp d'Attila. Il n'y a ni vivres ni eau.

   
  La Cheppe et le Camp d'Attila
   
 

              

   
 

A 17h, les projectiles ennemis qui semblent avoir bombardé Bussy-le-Château se rapproche de la Cheppe où le désordre commence à régner. Une batterie ouvre le feu entre la Cheppe et le Camp d'Attila.
Le 300ème d'infanterie péniblement rassemblé dans le Camp d'Attila reçoit l'ordre de battre rapidement en retraite vers le sud. 
Pas d'ordre, même vague pour le 78ème. Alors, le lieutenant-colonel détourne lentement son 1er bataillon vers l'ouest par le Moulin de Fontenelle et décide d'essayer de rallier la 45ème brigade vers Courtisols.

Vers 18h, le bataillon arrive à St-Etienne-au-Temple et y récolte quelques pommes de terre dans un champ.

Vers 19h, long repos de 2h au carrefour de Melette.
Le bataillon est poussé ensuite à 4km au sud de l'Epine où il bivouaque au milieu des bois.

2 tués, 12 blessés, 7 disparus.

   
 
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Le 4 septembre
Les 2ème et 3ème bataillons se décrochent et marchent vers le sud dans la direction de Marson, St-Jean-sur-Moivre et St-Amand-de-Fion.
A St-Jean-sur-Moivre, en apprenant que le 63ème a été accroché, les bataillons s'installent sur la crête au sud de St-Jean-sur-Moivre.
Puis la retraite sur St-Amand continue.

Le 2ème bataillon est laissé avec le bataillon du 63ème dans les bois au nord de la Cense-des-Prés.

Le 3ème bataillon arrive à St-Amand-sur-Fion pour y cantonner.
A 20 heures, il va occuper la crête qui est immédiatement au sud de la Cense-des-Près pour y recueillir tous les éléments tenant le nord de cette région.

A 4h, le 1er bataillon continuant la marche vers le sud par la ferme du Sanna et les abords de St-Germain-la-Ville et fait une grande halte près de Pogny.
Il arrive vers 16h à St-Amand-sur-Fion où cantonne la 45ème brigade.

Ensuite, les 2 bataillons retrouvent à St-Amand l'état-major et le 1er bataillon.

A 20h, les 3 bataillons vont passer la nuit à 800 mêtres au sud de la Cense-aux-Près en soutien des troupes bivouaquées près de cette localité.

1 blessés.

Le 5 septembre, le 78ème forme l'arrière-garde de la 23ème division dans l'ordre: 1er, 2ème et 3ème bataillon. 
Départ vers 4h 45.
Itinéraire: Vitry-le-François, Frignicourt, Arzilières.
Arrivée à 17 heures à Brandonvillers où le régiment est cantonné.

4 disparus.

"Les ordres de Joffre parviennent dans la journée du 5 septembre et marquent la fin de la retraite. L'Armée de Langle de Cary (4ème Armée) devra arrêter les forces du duc de Wurtemberg; l'Armée Sararail (3ème Armée) prendra l'offensive et se portera vers l'ouest, sur le flanc gauche des troupes du Kronprinz qui descendent vers le sud.
Le prince impérial allemand est loin de s'attendre à cette manœuvre Dans l'ordre d'opérations qu'il adresse, à cette date du 5, à son armée, il envisage la continuation de la poursuite et voit le IVème corps de cavalerie poussant son exploration vers la ligne Dijon-Besançon-Belfort! Rêves de triomphe qui feront place à la surprise, puis à l'incertitude, et finalement à l'amertume de la défaite!" *3

6 septembre, départ à 4 heures pour les 2ème et 3ème bataillon, par Margerie-Hancourt, Pars-les-Chevanges jusqu'à Braux-le-Petit où le régiment arrive à 9 heures et est cantonné.

Le 1er bataillon du 6 au 12 septembre, détaché du régiment, est déclaré soutien d'artillerie et n'ira pas à Braux-le-Petit.

Effectif: 38 officiers, 2726 hommes de troupe, 204 chevaux.

Les hommes sont épuisés comme le prouve le témoignage du capitaine Compagne (futur colonel du 78ème) alors au 107ème:
"
Les chefs de la brigade et du régiment confèrent assis sur le bord du fossé, feuilletant des ordres qu'ils viennent de recevoir. Je reste près d'eux, debout pour ne pas céder au sommeil, appuyé contre un poteau télégraphique.
" cette fois, dit le brigadier, on s'arrête." 
Et comme je doute:
"c'est très sérieux. Voici l'ordre. Vous allez ..."
Mais ma carte a glissé de mes mains et je n'entends plus rien...
Mes chefs ne s'en sont pas aperçus tout de suite, penchés sur leurs papiers... Puis leur silence me réveille, et la réflexion du chef de corps, qui s'est redressé et me désigne:
" Mais regardez donc ce malheureux ! ... Et vous venez demander à ces hommes de se battre!..."  *1

   

 

   
  La situation de la 4ème armées à la fin de la retraite, d'après le Guide Michelin.

Malgré de beaux succès remportés sur la Meuse, la 4ème armée a dû, sur l'ordre formel de Joffre, suivre dès le 29 août le mouvement général de repli vers le sud. Ses forces, diminuées des 9è et 11è corps qui vont former le noyau de l'armée Foch, contiennent les Allemands durant toute la retraite: 
le 3 septembre, malgré l'extrême fatigue des troupes, le Corps colonial fait tête à Auve et Saint-Remy-sur-Bussy. 
Le 4, le 2ème corps livre combat à Dommartin-sur-Yèvre.
Le 5, à l'heure où, à l'extrême gauche du front français, l'armée de Maunoury dessine son offensive vers l'Ourcq, la 4ème armée est encore en retraite devant l'aile gauche de von Hausen et toute l'armée du duc de Wurtemberg.

   

 

   
  Le 5 septembre.
   

*3
 

La journée du 5 septembre. Le 17ème corps a traversé la Marne entre Châlons et Vésigneul, et, le soir, tient, par ses arrières-gardes, les abords sud de la voie ferrée Sommesous-Vitry.
Le 12ème corps a été très éprouvé par les brillantes actions auxquelles il a pris part depuis le début de la campagne. Il occupe Huiron et Frignicourt, mais la plus grande partie du corps s'est embarquée à Loisy et Vitry pour aller se reconstituer à l'arrière, sur l'Aube.
Le Corps colonial est sans cesse contrarié dans sa retraite sur Vitry par le feu de l'ennemi.
Le 5, il parvient cependant à passer, vers 17 heures, sur la rive gauche de la Saulx et occupe Vauclerc et Favresses.
Harcelé par les patrouilles allemande, le 2ème corps franchit l'Ornain le 5, laissant des avant-postes de le Buisson à Alliancelles.

 

 

Sources *
Source 1: "le chemin des Croix 1914 - 1918" Colonel Campagne, édition Tallandier, 1930.
Source 2: "Journal de marches et opérations" du 21ème régiment d'artillerie de campagne.
Source 3: "la Trouée de Revigny - 1914 - 1918" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 4: "La Première Guerre mondiale en France" Jean-Noël Grandhomme 2011.
Source 5: "Journal de marches et opérations" du 63ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 6: "le Saillant de Saint-Mihiel" Guide illustrés Michelin des Champs de Bataille. 1920.
Source 7: "Chemins de mémoire 14-18" Jean Pascal Soudagne. 2008.
Source 8: "Journal de marches et opérations" du 78ème régiment d'infanterie. mémoire des hommes.
Source 9: "Des Armes et des Larmes, Mémoire creusoise de la Grande Guerre" Guy Marchadier, 2003.
Source 10:"Le Livre du Gradé d'Artillerie à l'usage des élèves brigadiers, brigadiers et sous-officiers d'Artillerie de Campagne" édition pour 1913-1914.  
Source 11: "Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914 - 1918
Source 12: "Historique du 78ème Régiment d'Infanterie pendant la Guerre 1939 - 1940" Colonel Pujol, Charles-Lavauzelle & Cie 

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