Voyage du président Poincaré


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"Voyage touristique de Mr. le Président de la République : septembre 1913, Limousin, Marche, Quercy, Périgord Fédération des syndicats d'initiative du Centre" édité par "le Courrier du Centre"
mis en ligne sur "la Bibliothèque numérique du limousin

les illustrations sont "glanées" sur le net, souvent des cartes postales en vente sur "Delcampe".

         
      En prenant pour exemple des regroupements comme les sections du Syndicat d'initiative des gorges de la Dordogne ou la section corrézienne de la société de géographie commerciale de Brive, dans le but de mettre en valeur les richesses méconnues de la région, le journal " le Courrier du Centre " stimule la création de syndicats d'initiative à Limoges, Guéret, Tulle, Saint-Yrieix, Eymoutiers pour aboutir à une "Fédération du Centre" qui s'étend au Quercy et au Périgord.
De nombreuses personnalités se mettent à l'œuvre pour aboutir à la création "du Syndicat d'initiative des Voyages en limousin" (30 rue du Bac à Paris).
Le digne couronnement de ce mouvement afin de promouvoir la région est "la randonnée" en automobile du président de la république Raymond Poincaré pour "l'inauguration des paysages limousins en vue du grand public national et international".

  Raymond Poincaré (° le 20/8/1860 à Bar-le Duc - + le 15/10/1934 à Paris), après avoir été Président du Conseil en 1912 et 1913,  est élu Président de la République Française en 1913. Il le sera du 18/2/1913 au 18/2/1920.
Il est donc un personnage central de l'entrée en guerre et de la guerre elle-même.

      Wikipédia  
  Bien que "républicain et laïque", signe à l'époque d'une tendance plutôt à gauche, il demeure prudent avec "les gauches" et reste modéré.
En 1913, Il soutient, avec Briand et Clemenceau, contre Jaurès et la S.F.I.O. "la loi des trois ans". 
Cette loi ( la loi Barthou) fait passer le service militaire de deux à trois ans, et l'incorporation de 21 à 20 ans, afin de préparer l'armée française à la guerre qui commence à se préciser contre l'Allemagne. Depuis la crise de Tanger (1905) et celle d'Agadir (1911), le conflit apparaissait en effet, aux yeux d'une partie de l'opinion, de plus en plus inévitable, tandis que la droite nationaliste et une partie de la gauche républicaine revendiquait la Revanche contre le vainqueur de 1870. Néanmoins, toute une partie de la gauche, des radicaux-socialistes à la S.F.I.O., s'y opposait, au nom de l'antimilitarisme et de la négociation diplomatique avec l'Allemagne visant à éloigner le spectre de la guerre. Cette loi fut ainsi l'un des débats majeurs de l'année 1913.

En maintenant les hommes plus longtemps sous les drapeaux, en faisant cohabiter plusieurs contingents, cette loi augmente le nombre de soldats français immédiatement disponible de 480 000 à 750 000, alors que l'armée allemande est forte de 850 000 hommes, .

 

(Image de gauche: Le 25 mai 1913, Jaurès prononce un discours au Pré-Saint-Gervais à l’issue d’une manifestation contre la « loi des trois ans ». Photo de Henri Roger/DR.)

 
     

 

     
  Le voyage du Président : 

Extraits du discours de monsieur Poincaré, à Limoges, le 9 septembre, au banquet du manège, qui illustre la philosophie du voyage.

  " En m'adressant l'invitation que je me suis empressé d'accepter, et dont je les remercie, la Fédération des Syndicats d'initiative du centre, les Conseils généraux de la Haute-Vienne, de la Creuse, de la Corrèze, du Lot et de la Dordogne, les municipalités du Limousin, de la Marche, du Périgord et du Quercy n'ont pas voulu me demander d'entreprendre dans cette région un de ces voyages officiels où la liberté de voir les hommes et les choses est parfois mesurée avec tant de parcimonie. Tous, au contraire, vous avez eu l'idée nouvelle et ingénieuse de convier le Président de la République à parcourir votre pays en simple touriste et de lui offrir  une infinie variété de spectacles naturels.
Vous vous êtes dit avec raison que lorsqu'on a l'honneur de représenter la France et de pouvoir parler en son nom, on a le devoir de chercher à la connaître le mieux possible dans ses paysages, dans ses monuments, dans ses coutumes,  dans ses industries et dans ses cultures. Vous vous êtes proposé de me montrer des vallons et des collines, des forêts et des landes, des châtaigniers et des bruyères, des villages et des châteaux et par dessus tout, des populations énergiques, ardentes au travail et passionnément attachées à leur province natale.
Comment aurais-je pu résister à la tentation ? 
..."

                                             
             Carte trouvée ici: https://sites.google.com/site/imagesdelacorrezedautrefois4/--poincare-presentation-de-son-voyage-touristique

     

 

     
  Lundi 8 septembre: Paris - Limoges.
    Première journée du déplacement présidentiel.


C'est à 10h45, que le train présidentiel quitte Paris en direction de Limoges sous un très chaud soleil.
Un ravitaillement de la machine a lieu aux Aubrais. 
Tout le long du trajet, la population prévenue, attend et salue le convoi. 
A Châteauroux, le Président descend de son train pour se rendre à la préfecture. La cérémonie achevée, la délégation regagne le train.
Le voyage qui jusqu'alors s'était effectué sous un beau soleil, se continue sous la pluie. 
A Saint-Sulpice-Laurière, la municipalité monte dans le train pour saluer le Président.

 
  Le train termine son voyage à la gare des Bénédictins de Limoges à 17h10. La pluie a cessé.

L'infanterie et les cuirassés ont pris position pour les honneurs et le service d'ordre. 
L'entrée du convoi en gare est saluée par une salve de 101 coups de canon.
Une réception est organisée dans la salle d'attente de 3ème classe décorée où a lieu un échange de discours (le président de la Fédération des syndicats d'initiative et le sénateur). 
Il faut noter l'absence de monsieur Betoulle, maire de Limoges, et de la municipalité socialiste. Ces derniers rejettent "la loi des 3 ans".

 
  Puis, un cortège de 15 voitures hippomobiles ( une Daumont, , pilotée par des artilleurs, pour le Président) part vers la préfecture. 

 
A la sortie de la gare et à l'entrée de l'avenue ont été élevés deux arcs de triomphe et les cuirassés font une double haie, sabre au clair. 
Au passage, une gerbe est déposée devant la maison natale du président Carnot.

Un accueil organisée sur le perron de la préfecture. (Chorale patoisante de jeunes filles en barbichets entourées d'un chœur masculin)

                                                        

Dans la salle des fêtes de la préfecture, le Président reçoit les délégations qui souhaitaient être présentée avec de nouveaux échanges de discours. 
Ensuite, à 18 heures, apparition au balcon pour un salut à la foule.

A 19 h un repas de 68 couverts est offert par le conseil général dans les locaux de la préfecture. 
Consommé de volaille printanière, 
petites truites à la limousine, 
agneau d'Envaud à l'aixoise, 
cailles de vigne rôties, 
salade à la Clauzel, 
fonds d'artichauts à la saint-juniaude, 
pèches à la diable, 
croûtes aux fruits, 
glace Fedorov, 
dessert.

Pendant ce temps, un banquet d'une centaine de couverts était offert aux représentants de la presse nationale et régionale.

A partir de 21 heures, dans la salle des fêtes de la préfecture, est organisé un "programme artistique" (peintures, poésies, théâtre, chants, danses ...)
Un festival de musique était offert à la population au même moment, place d'Orsay.

Vers minuit, le Président se retire dans sa chambre préparée à la préfecture.

 

 

 

              
     
                                                                                   
     

 

   

Mardi 9 septembre: En Haute-Vienne. Limoges - Saint-Junien - Limoges.
    Deuxième journée du déplacement présidentiel et premier jour du "voyage touristique".


De Limoges,  en voitures automobiles ( une torpédo Rochet-Schneider de 25 CV, décapotable, avec double pare-brise, carrossée par Belvalette.), débute le voyage touristique du Président. Auparavant, un superbe album contenant l'itinéraire du voyage lui fût offert. 
Aix-sur-Vienne
Saint-Priest-sous-Aix
Saint-Victurnien
Saint-Brice,
puis Saint-Junien où Monsieur Poincaré est reçu à l'hôtel de Ville : discours, cadeaux (dont le tableau ci-joint et une boite à gants en émail pour madame Poincaré) puis buffet avant d'entreprendre le retour vers Limoges.
Javerdat
Oradour-sur-Glane
Verneuil.

Retour à Limoges. A midi trente, le Président arrive à la salle du manège où un banquet avec deux mille convives ( des maires des 3 départements limousins: Creuse, Corrèze et Haute-Vienne) l'attend.

    

 

         
    barquettes limousines, 
saumon glacé norvégienne, 
jambon d'York, 
filet de bœuf à la Néva, 
bohémienne de faisan, 
jardinière Pompadour, 
glace Bar-le-Duc, sénora, 
fruits, 
desserts.
 
Le repas animé par la Musique de la Garde Républicaine.

A partir de 14 heures, les sociétés sportives et musicales défilent devant la préfecture où se trouve le Président.

Le matin, une fête nautique avait été organisée sur la Vienne entre le pont Saint-Étienne et le Pont-neuf. (canoës, avirons, natation)

 
   

                                                     

 
 

 

A 14 heures trente, le Président regagne la préfecture avant de se rendre à la Chambre de commerce.

Ici, il lui sera fait de nombreux cadeaux: 
un "somptueux" émail du à P Bonnaud, 
la "maison Charles Martin et Cie" offre un service à thé, 
la "maison Bernardeau" 2 vases, 
la "maison Haviland et Cie" un service à goûter de style Louis XVI, 
la "maison Théodore Haviland" un groupe en biscuit, 
"la Porcelaine Limousine", un service à thé néo-grec, 
la "maison Guérin" 2 vasques, 
la "maison Michelaud frères" 2 vases 
et d'autres cadeaux par d'autres fabricants limougeauds. 

 
          
     
  Puis, à 15 heures 30, départ pour une visite de Limoges:
l'hôpital, 
le musée national de la céramique "Adrien-Debouché", 
l'usine de porcelaine "Haviland and Co" avenue Garibaldi.

A 17 heures 45, le chef de l'État est de retour à la préfecture.

Mme Poincaré est arrivée, de Paris, par le train, à 16 heures 45. 
A son arrivée à la préfecture, un "Barbichet" d'honneur lui est offert. ( il s'agit d'une coiffe en dentelle de la région)

Dans l'après-midi, sur le Champ de Juillet, une représention de danse  est donnée par la danseuse russe, Mlle Trouhanova, pour la population.

Le soir, à 19 heures trente débute le repas offert par la président de la République.

 
     
 
  Les routes ne sont évidement pas garanties ...  
     

 

     
  Mercredi 10 septembre:  En Creuse. de Limoges  à la Courtine.
    Troisième journée du déplacement présidentiel et deuxième jour du "voyage touristique".
 
     
                                     
     
   

Panazol,
Saint-Just,
Saint-Léonard-de-Noblat (arrivée à 8 heures trente où il est accueilli par le canon. Le couple est reçu à la mairie. Une boite de massepains est offerte à toutes les voitures.)
Châteauneuf-la-Forêt (arrivée à 9 heures trente pour un très court arrêt)
Eymoutiers où une réception est organisée Place d'Armes. Arrivée à 10 heures avec une salve d'artillerie et sonneries des cloches. Une bonbonnière en émail est offerte. Un vin d'honneur est servi.
Peyrat-le-Château,
Saint-Junien-la-Brégère,

  Bourganeuf, où le cortège est accueilli par monsieur Viviani, député de la Creuse, ministre du travail et de la prévoyance sociale de 1906 à 1910 et futur Président du Conseil en 1914 ( pacifiste, il tentera en vain de sauver la paix ). 
Le couple présidentiel est reçu à l'hôtel de ville.
 
     
    Guéret
L'arrivée se fait par la route de Limoges.
La bijouterie Savard a fait monter trois estrades devant l'usine où ont pris place les ouvriers.
Le cortège se rend à la préfecture où, dans les salons, l'attendent messieurs les conseillers généraux, les membres de la Chambre de Commerce et du conseil municipal.
Monsieur Savard, directeur de la bijouterie Fix offre à madame Poincaré une aumônière au nom de la municipalité. Monsieur Quelet, chapelier, lui offre un chapeau creusois ( un "Béguin" ).
A 12 heures 40, un banquet est organisé dans une salle du musée au jardin public ( 285 couverts ). Le repas se déroule au son de la Musique de la Garde Républicaine qui joue dans le jardin public.
(
jambon de Prague à la gelée
Filet de Sole à la Chevalière
Poularde de la Bresse Truffée
Fonds d'Artichauts au Champagne
Gâteau Maryland
Corbeille de fruits
Petits fours.
)

A 14 heures trente, le cortège quitte Guéret par la place Bonnyaud, la rue de l'Etang, la route de Moulins.

     
                                  
     
   
     
    A Sainte-Feyre, la voiture de monsieur Poincaré fait un détour pour amener le président au sanatorium des instituteurs qui a été inauguré en octobre 1906. 

puis, le cortège se reforme, les députés et sénateurs de la Creuse ont remplacé ceux de la Haute-Vienne.

Le cortège arrive à Ahun à 15 heures 14. Sans descendre de voiture, le président salue le maire et son adjoint.

Lavaveix-les-Mines,
Fourneau,
Aubusson.

     
     
  Rue Franche, le Pont-neuf, la place du Palais de Justice pour s'arrêter devant le collège où descend monsieur le Président. Monsieur Laroche, le maire lui souhaite la bienvenue. Une exposition sur la tapisserie est présenté dans le collège. Une tapisserie représentant un bouquet de fleurs est offert à Mme Poincaré.
A l'issue de la visite de l'exposition, un vin d'honneur est offert par les maîtres tapissiers d'Aubusson et de Felletin. A ce moment, un paysan creusois vient offrir à mme la Présidente un bouquet de bruyère.

A 16 heures 45, le cortège fait son entrée à Felletin. A leur descente de voiture, le couple présidentiel est accompagné par monsieur Conçais, le maire, dans un salon d'exposition en tapisserie, aménagé sous la halle.
Un écran Louis XV, en tapisserie, tissé par "la maison Bournaret frère et fils" est offert aux visiteurs.

Arrivée au camp de la Courtine, terme du voyage de cette journée. Les autorités sont logés dans des pavillons où, dans chacun, 2 soldats du 13ème escadron du train de Moulins servent d'ordonnance.

A 19 heures 45, le président et sa suite sont reçus au quartier général par le conseil municipal.

Ensuite, un grand dîner est offert au mess des officiers par le Président. Monsieur Klotz, ministre de l'intérieur rejoint le voyage dans la soirée. Un vent glacial souffle sur le camp.

 
   

 

     
  Les routes ne sont évidement pas garanties ...  
     

 

     
  Jeudi 11 septembre:  En Corrèze. de la Courtine à Tulle.
    Quatrième journée du déplacement présidentiel et troisième jour du "voyage touristique".
 
     
 

                                    
 
  A 6 heures précises, le clairon sonne le réveil. Puis départ du cortège.
C'est au milieu du bois de Chazareix que se fait l'entrée en Corrèze.
Saint-Rémy,
Lignareix,
Arrivée à Ussel, à 20 km du départ à 8 heures 30. 
 
     
                                                       
     
                       
 
 
  Monsieur et Madame Poincaré sont reçus à la mairie.
Après les discours d'usage, 3 jeunes filles, vêtues de blanc et portant des écharpes tricolores, offrent des bouquets de fleurs à Madame Poincaré.
Après 15 minutes d'arrêt, le cortège se dirige vers Bort par la route de Mestes.
 
     
                              
                              
     
  Bort. Un arrêt de quelques instant ( 10 minutes) permet au maire de saluer Monsieur et Madame Poincaré descendus de voiture.
Des fleurs dans des petits sabots sont offertes à mesdames Poincaré et Klotz au cours d'un vin d'honneur.

Par une route accidentée, une petite pointe se fait dans le Cantal en passant par Champagnac-les-Mines où est tenue une petite halte non programmée.
Au pont suspendu de Vernejoux, les gendarmes font passer les voitures une à une.

     
                                                           
 
 
  Après le passage du pont, c'est de nouveau le département de la Corrèze.

Sérandon,

à 10 heures 40, le cortège fait son entrée à Neuvic.
Les discours sont échangés alors que le couple reste dans la voiture, monsieur Poincaré debout. Des fleurs sont offertes à Madame. (arrêt de 10 minutes)

                                  

   
         
   

Latronche,
Sourzac où est à une station du tramway au bord de la Luzège. Ici, deux trains sont formés: l'un pour le Président, le deuxième pour la presse.
Ces deux trains vont traverser la Luzège pour se rendre à Lapleau par le Viaduc des Rochers Noirs ( ou de Roche-Taillade), pont uniquement ferroviaire qui domine à 140 mètres. La construction de ce viaduc vient juste d'être achevée. il appartient à la ligne du Transcorrézien qui est gérée par les "tramways de la Corrèze".

Sur l'autre rive, Lapleau, avec un arrêt de 60 minutes pour le déjeuner. C'est à;pied que le cortège va de la gare à la mairie.

            

 
         
   

Après le déjeuner, le cortège récupère ses véhicules, qui n'ayant pu emprunter le viaduc ont "fait le tour" par la route.

Spontour,
Rilhac-Xaintries,
Saint-Privat,
Argentat
(arrêt de 10 minutes). Le passage à Argentat correspond au comice agricole. Un vin d'honneur est offert au Président.

       
     (le passage à Argentat)                                                                (la descente de l'estrade après la réception)

Vers 16 heures, le voyage reprend.

     
  Arrivée à Beaulieu pou un arrêt de 25 minutes.
            
     
  Le cortège prend ensuite la direction de Tulle.
Nonards,
Tudeils,
Très court arrêt, non prévu au programme, à Sainte-Fortunade.

Puis, c'est l'arrivée à Tulle à 18 heures. Le président se dirige vers la mairie. L'échange traditionnel de discours et d'amabilité y est pratiqué.
Ensuite, c'est à la préfecture que le Président est reçu avec passages sur le balcon

C'est ici qu'à lieu un banquet offert par le Conseil Général. C'est un banquet pour 120 couverts.
Potage crème Pompadour,
Cantaloup glacé au porto,
Saumon de la Dordogne, sauce Riche,
Lièvre à la Royale,
Cèpes de la Corrèze à bordelaise,
Dindonneaux rôtis truffés,
Galantines de perdreaux au foie gras,
Salade Marguerite,
Buissons d'écrevisses,
Glace tulloise,
Petits fours, fruits glacés, corbeilles de fruits.
Pendant le repas la musique de l"École d'artillerie d'Angoulême joue sur la terrasse.
A la fin du repas, une soirée de divertissements à couleur locale (Bourrée pr exemple).

Une soirée populaire était également organisée ( Illuminations, feux d'artifices, départ d'un ballon, musique militaire ...)

     
 
     
 
     
  Les routes ne sont évidement pas garanties ...  
     

 

     
  Vendredi 12 septembre:  En Corrèze. de Tulle à Brive.
    Cinquième journée du déplacement présidentiel et quatrième jour du "voyage touristique".
 
     
  C'est au son du canon, sur les hauteurs de Tulle, qu'est donné le signal du réveil ( 6 heures du matin). Le canon tonne jusqu'au départ du Président pour la Manufacture ( 7heures 45).

 

 

 
     
    A 7 heures 45, le Président est reçu à la Manufacture d'armes par le directeur, le lieutenant-colonel Payeur et les 1200 ouvriers massés dans la cour.
Le Président visite rapidement le premier atelier de fabrications de "Lebels", le fusil en dotation dans l'armée française à cette époque, le modèle 1886 modifié 1893.

 Après un passage à la préfecture pour embarquer Mme Poincaré, c'est le départ en direction de Brive-la-Gaillarde.

8 heures 30, arrivée du cortège à Seilhac où, sans descendre de voiture, le Président est accueilli par la Marseillaise et une allocution du maire de la cité.

Dans la matinée, c'est l'arrivée à Uzerche. A l'entrée d'Uzerche, le Président rt Madame descendent de voiture, au niveau de la "maison Molinier" pour admirer le point de vue  en amphithéâtre sur la ville. Cette arrêt n'était pas prévu mais ici a lieu un premier échange de mondanité.
Descente place de la Bascule où le maire, monsieur Magne souhaite la bien-venue au Président.
Le cortège pénètre ensuite, à pied, dans la vieille ville, en direction de la mairie où à lieu une réception avant de poursuivre la visite de la cité pour reprendre les véhicules. 

 

       
 
   
       
     
  A 9 heures, après Uzerche, un petit arrêt a lieu à Salon-la-Tour avant le passage à Lubersac où la voiture présidentiel arrive à 10 heures 15 et s'arrête devant la tribune officiel où ont lieu les échanges de discours.

Vingt minutes après le départ de Lubersac, c'est l'entrée à Pompadour. Le cortège pénètre dans la cour du château qu'il contourne pour se rendre au haras. Sur les pelouses sont présentés par des jockeys en casaque rouge douze chevaux : 5 arabes, 7 anglo-arabes ( dont deux orientaux).

A 11 heures 30, le Président reçoit les hommages de la commune de Juilhac.

A Ayen, il est remis au Président une copie du procès verbal de l'achat d'une cloche de l'église fondue en 1755 par un certain Joseph Poincaré, fondeur de cloches à Neuf-château en Lorraine, berceau de la famille du Président. (Il est à noter, le grand nombre d'inscriptions "Vive la Lorraine" tout au long du voyage.)

 
     
      Le cortège à Ayen.   
     
  Perpezac-le-Grand, Saint-Aulaire, Objat.

L'entrée à Objat se fait à 11 heures 48. Le maire, J Lascaux, accueille le Président et madame place de l'Hôtel de ville avec un mot de bienvenu que monsieur Poincaré reçoit debout dans la voiture.

Varetz, Saint-Viance puis Brive.

 
     
        
     
                                                            
     
  Réception à la mairie, dans la salle des séances où est regroupé le conseil municipal avec le maire, monsieur Bos. Ici ont leu les échanges de discours. 
Puis le couple présidentiel se rend à la sous-préfecture provisoire, route de Bordeaux. 
A la sortie de la mairie,  la fanfare " la Sainte Cécile" joue "la Marche Lorraine". A l'arrivée à la sous-préfecture, c'est la musique de l'artillerie d'Angoulême qui joue.

Pendant le déjeuner "la Sainte Cécile", "les Touristes", "la Philharmonique" donnent une aubade.
C'est un banquet de 90 couverts.
    Melon cantaloup au madère,
    Buisson d'écrevisses,
    Truites de la Couze, sauce gaillarde,
    Cœur de filet limousin aux truffes,
    Aspic de foie gras en Belle-vue,
    Cèpes à la corrézienne,
    Perdreaux truffés,
    Petits pois brivistes,
    Glace marquise de Pompadour,
    Petits fours, 
    Desserts assortis,
    Châtaignes du pays,
    Corbeilles de fruit.

Échanges de discours à la fin de ce repas.

A la même heure, un déjeuner était offert à la presse par la Société de Géographie sur la terrasse du collège. ( 100 invités)

     
         
     
  Un théâtre de verdure est créé dans un coin de la cour en l'honneur de la presse. Mlle Priolo, reine des Félibriges, y joue ainsi que de nombreux autres artistes

En dehors, une fête populaire bat son plein

A 5 heures 30, le Président décide de se rendre à l'hôpital pour une visite non programmée. Il voulait y aller à pied et incognito, mais une foule immense lui fait cortège.
Les nouveaux bâtiments de l'hôpital viennent d'être construits grâce à une importante subvention du Pari Mutuel.
L'hôpital comprend 268 lits affectés aux civils, militaires et personnes âgés. Au moment de la visite présidentielle, 60 civils et 18 militaires sont en traitement.

Le train de Paris de 4 heures 28 du matin, a amené à Brive deux préposés à la signature qui portait au Président 70 dossiers à signer. Ces signatures sont faites après le déjeuner pendant 2 à 3 heures.

 
     
     
 

  

Le soir, le Président et madame Poincaré dînent dans l'intimité avec le ministre de l'intérieur et madame Klotz, à la sous-préfecture.

Brive, pendant la nuit continue à garder son air de fêtes. La ville, les magasins et des maisons particulières sont toujours illuminée, et attirent de nombreux promeneurs. La soirée se termine par un feu d'artifice " l'un des plus beau tiré à Brive" disait on à l'époque. Suit une retraite au flambeau de la musique d'artillerie, de la "Sainte-Cécile et des tambours et clairons "des touristes de Brive".
Jamais on n'avait vu autant de monde à Brive en cette saison. De plus, des trains spéciaux, vers minuit, partant dans toutes les directions,  avaient permis à beaucoup d'étrangers de passer la soirée à Brive.

 
     

 

     
  Samedi 13 septembre:  En route pour Cahors.
        Sixième journée du déplacement présidentiel  et cinquième jour du "voyage touristique".
 
     
 

Le cortège présidentiel quitte Brive à 8 heures. Les sénateurs et députés du Lot remplacent dans le cortège leurs collègues corréziens.
Le Président accepte de faire le tour de la ville par les boulevards.
Par la "route de Toulouse", le cortège se dirige vers Cahors.

Noailles,
à Nespouls, à la limite de la Corrèze et du Lot, le maire de la localité, monsieur Sourzat, fait assister au Président à une recherche de truffes par une truie. L'animal débusque 3 ou 4 truffes. Les truffes recueillies sont offertes dans un panier à madame Poincaré. Toute la scène a été filmée.
Après Reyjade, c'est l'entrée dans le département du Lot avec la traversée du "Petit Causse de Martel". La rivière Dordogne est atteinte à Souillac. Pendant un arrêt de quelques minutes, il y a échange de discours entre le maire, le député (fils du maire) et le Président.
Arrivée à Rocamadour à 10 heures 30 pour une halte de quelques minutes permettant d'admirer le site exceptionnel en recevant les salutations des élus.
Grammat où les élus ont failli arriver en retard. Monsieur et madame Poincaré étaient descendus de voiture alors que le maire et le conseil municipal avançaient paisiblement, musique en tête entourés des sociétés du pays. Lorsque chacun prit conscience du retard, ce fut un cortège éclaté qui, au pas de course, se précipite 

 
  vers le Président: le maire arrive essoufflé suivi de la grosse caisse et du tambour. Le Président, souriant l'accueille avec bienveillance et prononce son allocution de remerciement et repart.
Arrivée au château de Montal pour le déjeuner.
 

Ce château resté relativement intact jusqu'en 1880, date à laquelle son propriétaire démonte et met en vente les décors sculptés, portes, lucarnes et cheminées... - sauf l'escalier qui était réservé à une vente ultérieure —, soit 120 000 tonnes de pierres qui sont acheminées jusqu'en gare de Saint-Denis-lès-Martel, pour être vendues à Paris lors de deux ventes aux enchères. Une bonne partie des pierres restera pendant vingt dans les caisses des vendeurs. 
Une deuxième vente a lieu le 11 décembre 1903.
Le château n'est revendu en 1908 à un industriel et esthète  Maurice Fenaille.
Entre 1908 et 1913, Maurice Fenaille entreprend la restauration du château. Grâce à ses relations et à sa fortune, il retrouve, achète ou fait réaliser des copies des éléments dispersés dans le monde et le garnit de mobilier d'époque. 

Ce 13 septembre 1913, en présence du président Raymond Poincaré et d'Anatole de Monzie, député du Lot, il fait don du château réhabilité à l'État français avec usufruit pour lui et ses trois filles.

C'est à midi moins le quart que monsieur et madame Fenaille accueille le président à la porte d'honneur du château.

 
  Monsieur Fenaille fait admirer au Président la frise et les bustes de la cour d'honneur ayant une similitude avec le château d'Amboise.
Il fait visiter différentes parties du château meublées en style d'époque ainsi que la chambre réservée au couple présidentiel dans laquelle seront pris les cafés.
Le Président signe le livre d'honneur.

Après le repas, départ pour Saint-Céré.
Aynac
,
Thémines,
Espédaillac,
Marcilhac,
la Vallée du Célé,
Conduché, où le Célé rejoint le Lot.
à Saint-Géry, arrêt de quelques minutes. Ici sont assemblés des jeunes gens de la commune qui vont partir "pour la classe" et qui sur leur béret affiche: " Vivent les trois ans ! vive la classe !"
Vers,

    Laroque-des-Arcs,
A 18 heures, arrivée à Cahors au son des cors de chasse, de pétards, de bombes.
Le maire, monsieur Darcquier vient au devant du Président et de madame et les salue au nom de la ville.
Le cortège se rend à l'hôtel de ville où le maire présente le conseil municipal.

Après être remonté en voiture, le couple présidentiel fait le tour de la ville en passant par le vieux pont.
Le président s'arrête un instant devant la maison natale de Gambetta et près de l'emplacement où se trouve la statue du tribun, il descend de voiture et y dépose une palme d'argent avec comme inscription en lettres d'or: " A Gambetta, Raymond Poincaré"

Ensuite, le Président assiste à un banquet offert par le conseil général à la préfecture. La presse est reçu au lycée Gambetta.
Le dîner présidentiel est de 100 couverts.

Après le repas, le préfet conduit le couple dans les jardins illuminés de la préfecture pour assister; à 22 heures; depuis une terrasse; à une fête vénitienne sur le Lot.
Un spectacle de danses régionales a suivi.

 
     

 

     
  Dimanche 14 septembre:  de Cahors à Périgueux.
    Septième journée du déplacement présidentiel et sixième jour du "voyage touristique".
 
     
  Depuis 21 heures, la veille, la pluie tombe. Ce jour, c'est sous la pluie que le départ se fait à 7 heures. Le Président et madame ont pris place dans une luxueuse limousine.
La route, au départ, suit la vallée du Lot.
Un premier arrêt a lieu à Luzech.
Nouvel arrêt à Castelfranc où, le Président, ancien officier de réserve des chasseurs alpins, se recueille sur le monument, élevé dans le village, à la mémoire du  caporal Laveyssière, un des héros du combat de Sidi-Brahim.
A Prayssac, le Président passe devant le monument du maréchal d'empire Bessières, né ici. (Napoléon dira à son sujet "il a vécu comme Bayard et est mort comme Turenne" ou "Si j'avais eu Bessières à Waterloo, ma garde aurait décidée de la victoire"). Il salue le conseil municipal réuni à cet endroit.
A 8 heures 15, passage à Puy-l'Evèque. M Rouma, le maire accueille le Président à la mairie. Le Président est amené sur la terrasse de la mairie pour admirer le paysage sur la vallée du Lot.
La pluie ayant cessée, le couple présidentiel reprend le périple dans la torpédo découverte des jours précédents. Le circuit quitte la vallée du Lot pour reemonter vers le nord.
C'est l'arrivée à Gourdon. L'auto présidentielle s'arrête sur la place où une vaste estrade est dressée. 
A leur descente d'automobile, monsieur et madame Poincaré sont reçus par le sous-préfet et le maire de Gourdon. Un vin d'honneur est servi sous une tente.
Un "calelh" (lampe à huile) est offert à madame.

Au départ de Gourdon, les personnalité de la Dordogne remplacent celles du Lot.
Après Saint-Cirq le cortège pénètre dans le département de la Dordogne.

 
     
 

       

     
 

Arrivée à Domme dans le Périgord. Les invités admirent le paysage du haut de la terrasse. Promenade dans les rampes de la cité.
Domme est quitté à 11 heures.
 
                         
     
 

 

Arrivée à Sarlat où le couple présidentiel, à la sous-préfecture, est accueilli par monsieur le maire, monsieur Sarrazin, et le conseil municipal.
Monsieur Poincaré, madame Poincaré, les dames du cortège font à pied les 500 mètres qui les séparent de la salle des fêtes où un grand banquet est donné en l'honneur du président.
A la fin du repas, retour à pied à la sous-préfecture où tout le monde remonte en voiture.
A 13 heures, le départ est donné.

                  

     
 

Sur la route de Périgueux, sont traversés des villages décorés:

Au théâtre de verdure, est donnée une représentation "du flibustier" où le Président arrive aux derniers vers. 
La musique de l'école d'artillerie joue la Marseillaise, sur scène des jeunes filles déclament des compliments, des chorales chantent.

A 17 heures, en landau conduit à la Daumont, commence le tour de ville précédé par une escorte de cuirassiers.
Le cortège longe la cathédrale Saint-Front.

  De la ville médiévale, le cortège passe à la cité gallo-romaine.

Monsieur  Poincaré est reçu à l'hôpital avant de se rendre à la salle du banquet offert par le conseil général et le conseil municipal.
Le Président, en redingote, se rend à la table d'honneur.

 
  "Crème d'écrevisses Nantua,
Consommé à la Valenciennes,
Saumon de la Dordogne sauce Genevoise,
Lièvre à la Maintenon,
Suprême de volailles,
Perdreaux truffés flanqués de cailles,
Croustade de foie gras à la Lorraine,
Langouste à la Parisienne,
Petits pois à la Paysanne,
Glaces des îles,
Desserts."

A la fin du repas, les toasts sont portés.

Le Président et madame rentre à la préfecture à 22 heures.

     

 

     
  Lundi 15 septembre:  de Périgueux à Bergerac puis départ en train pour Toulouse.
    Huitième et dernière journée du déplacement présidentiel et septième et dernier jour du "voyage touristique".
 
     
 

    

     
 

 

  Parti le matin sous la pluie, le cortège arrive à Brantôme où le président est reçu dans la cour d'honneur du château devant la fontaine au buste du chroniqueur Brantôme.
Les visiteurs admirent et visitent les restes de l'abbaye des Bénédictins, et la grotte attenante.
Le couple présidentiel admire également le "Pavillon renaissance" et dans le jardin public, le "reposoir".

puis, c'est le départ pour Bourdeilles, Tocane, puis l'arrivée à Ribérac où le Président est accueilli par monsieur Brunet, député-maire et le conseil municipal.
Dans la salle des fêtes est offert un vin d'honneur.

Le Président parait avec le ministre de l'intérieur au balcon et salue la foule.

 
Arrivée à Mussidan où monsieur et madame Poincaré mettent pied à terre pour l'accueil de la municipalité et les échanges de politesses.

Ensuite départ pour Bergerac, terme du voyage touristique,  où le cortège fait son entrée à midi.

Le cortège se rend au cercle militaire où doit avoir lieu le déjeuner offert par la municipalité. Au cours de ce repas, monsieur Poincaré déclare: " Monsieur le maire...
 arrivé au terme de ce voyage qui m'a procuré de si fortes et si douces émotions, je veux remercier également de nouveau, la Fédération des syndicats d'initiative du Centre, qui l'a remarquablement organisé; 

 
 

      

les conseils généraux de la Haute-Vienne, de la Creuse, de la Corrèze, du Lot et de la Dordogne, ainsi que les populations des cinq départements.
Mon voyage a été, hélas ! bien rapide. Nous avons vu des merveilles, comme ce matin encore ...Du moins, nous avons pu pénétrer plus avant dans l'intimité des populations, surtout des populations rurales qu'au cours d'un trajet en chemin de fer j'ai eu la joie de voir. J'ai pu trouver partout le même enthousiasme républicain et la même ferveur patriotique.
Je bois à la ville de Bergerac, au département de la Dordogne et aux quatre départements que nous avons parcourus.
"

Ce repas prit fin à 14 heures.

 
 

C'est l'heure fixé pour le départ du train présidentiel pour Toulouse. 

"Monsieur Poincaré se rend à la gare à pied, suivi de madame Poincaré et de madame Klotz. La foule l'entoura et lui fit un cortège triomphal, dans le bruit des vivats et des fanfares.

Au signal de départ du train - avec 10 minutes de retard, le seul retard de ce voyage - une formidable acclamation se fit s'éleva.

Ainsi s'acheva dans la splendeur d'une apothéose populaire ce voyage magnifique qui ouvre une aire nouvelle aux régions limousine, quercinoise et périgourdine."

 
     

 

Sources *
Source 1: http://www.bn-limousin.fr/feuilleteuse/112/index.html
Source 2: https://sites.google.com/site/imagesdelacorrezedautrefois4/--du-depart-de-la-courtine-en-creuse-jusqu-a-l-arrivee-a-tulle
Source 3: http://www.dordogne.gouv.fr/Actualites/Le-14-septembre-1913-M.-Raymond-Poincare-president-de-la-Republique-visitait-la-Dordogne

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