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Ces lignes sont un tout petit résumé de l’ouvrage, malheureusement épuisé je crois,

                                                                                                      « Les Hommes des Carrières du Maupuy »

                                                                                                                        de Gabrielle Thévenot

                                                                                                                                        aux éditions Verso

 

   Ces carrières qui dominent Guéret sont sur le territoire de St-Léger-le-Guéretois mais sont étroitement liées à Guéret.

 
   
 
        

 

   
           
    

   Longtemps le Maupuy ( « le mauvais mont » ) est resté une lande stérile de bruyère, ajoncs et genêts, un « communal » indivis entre les communes de Guéret, Saint-Léger et Saint-Sulpice-le-Guéretois où quelques bergères gardaient un maigre troupeau de vaches, brebis ou chèvres sur un sol où affleurent de nombreux rochers de granit (des blocs erratiques) et où se dressent des amoncellements géants de grosses pierres (exemple « les Pierres Civières » )

  En 1861, le maire de Saint-Léger accorde au commandant de la garnison de Guéret le droit de disposer d’un terrain de 800 mètres de long, sur 300 mètres de large pour faire effectuer des exercices de tir à la cible.

  De temps en temps, les hommes pour leur besoin de construction viennent prélever leur matière première dans les rochers affleurants ou les gros blocs.

 

 
         
           
             
 
  1.   Les Exploitations

      Les débuts

   La construction de la ligne de chemin de fer « Montluçon-Guéret-Limoges » par la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans est le point de départ de l’ extraction de pierre sur le Maupuy. En 1866 ; cette Compagnie fait une demande à la mairie pour s’approvisionner en pierres du Maupuy au grand dam des habitants qui se plaignent des trous non bouchés par les carriers, des incendies volontairement allumés pour dégager les blocs…

Continue une période d’extraction plus ou moins « sauvage » 

 

 
 
  La « Carrière MARCEAU »

   1912 : le Maupuy voit s’installer une véritable équipe d’ouvriers qui s’attaquent aux énormes rochers qu’on appelle « les boules roulantes ». Ils sont dirigés par les frères Louis et Jean-Baptiste Marceau, entrepreneurs à Chabanais en Charente-Maritime, accompagné par François Solas. La « carrière Marceau » est créée à peu près sur l’emplacement actuel du « Relais du Maupuy ».

  En 1920, elle est achetée par la « Carrière Perceval » et continue son activité sous sa direction.

 

 
 
La « Carrière DENEVE »

  1913 : Alexandre Lécluse, entrepreneur installé à Nanterre, originaire de Saint-Sulpice-les-Feuille (87), décide de gérer lui même son apport de pierres. Il signe l’acte qui lui donne le droit d’exploiter une carrière, sur une partie du communal de St-Léger, sur le flanc du mont, à peu de distance de la route de Bénévent et forme une équipe avec pour directeur un vosgien M Denève et pour chef de chantier M Chazet. Ces hommes, logés au château de Clocher embauchent sur place une trentaine d’hommes : carriers, tailleurs de pierre, épinceurs. Ce sera la « Carrière Deneve ».

 

   
        De cette carrière seront taillés des pavés pour les voies, les quais et les gares du métro, le         pavement des chaussées, des bordures de trottoirs.

     Un plan incliné de 200 mètres, muni de rails, permet à des wagonnets de transporter jusqu’à la  route les produits finis.  

 

 
     
         
             
         
 

 

   Il est prévu la construction, en contrebas de la route de Bénévent, de14 maisons individuelles pour loger ouvriers et familles. Seuls deux chalets de bois sont terminés, un troisième est en cours lorsque le 4 août 1914 sonne la déclaration de guerre et l’arrêt des exploitations.  

  1919 : la fin de la guerre permet une reprise d’activités dans les « carrières Marceau et Deneve ».

  A cette époque, les tailleurs de pavés gagnaient 20 francs par jour pour cent pavés finis, une prime était accordée pour tous pavés supplémentaires.

  La carrière « Denève » ne suffisant plus à fournir, le propriétaire rachète la carrière de Glénic qui avait servi à la construction du viaduc avant 1906.

  Ces carrières fournissent, en pavés et bordures de trottoir, Paris surtout mais aussi Loches, Tours etc…s’y ajoute l’édification des monuments du souvenir tel, à Paris, le socle de la statue du Général Mangin.

  1935 : l’entreprise Lécluse dépose sont bilan à Nanterre. M Denève rachète les droits de la carrière et avec une vingtaine d’ouvriers devenus actionnaires est créée une société coopérative : « la Société des Granits de la Creuse ». A cette époque, celle du « Front Populaire », s’organise le « Syndicats des Carriers du Maupuy » qui demande 4 francs de salaire horaire et une durée journalière de travail de 8 heures.

  

 
       
             
           
           
       
   

      1939 - 1945 : le Maupuy devenu « un véritable fromage de gruyère », continue son activité.

(Le 25 juin 1944, M Auguste Denève est arrêtés, avec 90 autres Guérétois, par la milice et emprisonné à Limoges. )

  1948 : décès de M Denève. La secrétaire de l’organisation Mlle GOUMY devient directrice de la Coopérative.

  1966 1967 : vente de la « carrière Denève » et fin de la Coopérative.

  Deux entrepreneurs creusois, Messieurs Marsicaud et Montenon vont l’exploiter pendant quelques années.

 

 
 
La « Grande Carrière » ou « Carrière des Anglais » ou « Carrière Perceval »

Le 16 février 1920, est accordé à M le vicomte Georges de Mauduit un droit de préemption pour la location de 25 hectares de terrain sur le communal du Maupuy. Cette exploitation prend le nom de « Société Anonyme des Carrières de Granit du Massif Central » (S.A.C.G.M.C.)

Le directeur, un sujet britannique, M Perceval, qui s’installe au château de Clocher (où était auparavant M Deneve). amène avec lui deux autres anglais, M Gully, comptable et M Blanche, chef de chantier.

La société a de gros moyens financiers, et un champ d’action important embauche deux cents ouvriers , d’où « la Grande Carrière ». (300 ouvriers en 1933)

  Les pierres de toutes les carrières du Maupuy, dans les années 20, vont à Paris, Lyon, Dunkerque, Brest, Bordeaux, Marseille etc. servent à la construction des barrages d’Eguzon, Châtelus-le-Marcheix. Dans les années 1947-1952 elles serviront à la construction des barrages de Tignes, Donzère-Mondragon ou Génissiat.  

 

 
  Comme les exploitations précédentes, elle commence par « les boules roulantes ». Lorsque celles ci sont en voie d’épuisement (1921) il faut s’attaquer au sol pour un granit d’un nouveau type avec des ouvriers plus spécialisés.  

En 1920 cette société rachète la carrière Marceau.  

   
             
 
La « Petite Carrière » ou la « Nouvelle Carrière »

Située à flanc de la montagne, à deux cents mètres de la route de Bénévent, c’est un élargissement de la carrière Perceval qui compte alors trois sites sur la Maupuy.

  Devant la demande croissante d’ouvriers, l’embauche se fait en Creuse mais aussi en France et à l’étranger en particulier en Italie (en 1921 la « Grande Carrière » emploie au moins 100 italiens).

  Ces chantiers doivent communiquer entre eux :

Un plan incliné relie la « Grande Carrière » à la « Carrière Marceau ».

Un autre plan incliné relie la « Nouvelle » à la « Grande Carrière »

Ce plan incliné continue jusqu’à la route où est aménagé un pont transbordeur qui aboutit à un quai le long de la voie ferrée.  

 

 
           
             
         
             
   

 

C’est ici que le produit brut, préparé par les débiteurs, déchargé des bennes, est fini par les épinceurs.

Ces plans inclinés remplaceront le charroyage par les tombereaux ou fardiers tractés par les animaux.  

 

   
             
         Apparaissent un concasseur puissant et une grue nécessaire pour                      extraire les blocs vers le haut devant le refus de la direction                      « Deneve » d’autoriser le passage obligatoire vers le bas sur son                      territoire.      
             
        Le camp de Beau Soleil, sur la commune de Guéret, où furent entre autres internés des prisonniers espagnols lors des guerres napoléoniennes, est aménagé en 1920. Il abrite des familles entières, y est ouvert une cantine (on y vend du vin)    
             
           
             
         
             
 

 En 1935, suite à des embarras financiers, fin de la « période Perceval ». L’entreprise devient « les Carrières du Centre de la France » avec comme directeur M Hermann, un allemand qui passe pour un patron dur, exigeant et pas très humain. Il reconnaît peu de droit à son personnel de qui il exige une assiduité sans faille et surtout pas de grève...

     Pour suppléer aux plans inclinés est construit un véritable funiculaire qui part de la « Grande Carrière » et aboutit après être passé par « Marceau » et la « Nouvelle » au quai d’embarquement.  

 

 
             
         
             
         
 

    Le 8 juin 1944, le lendemain de la première libération de Guéret, à Pommeil, M Hermann est exécuté pour trahison… Il est exécuté en même temps que le commandant Brail, chef départemental de la Milice, que Ferdinand C. marchand de vin et monsieur H.

  Se succéderont, M Etienne Pajot, M Felbert, Messieurs Picoty et Bariaud.qui, en 1945, vendent leurs droits à la carrière, les machines etc.

 
         1950 : M Stanzioni, un italien en France depuis 1931 exploite la « Nouvelle » après avoir un temps exploité la « Carrière Marceau » (il a du l’abandonner en 1966 à l’installation du réémetteur de télévision.    
 
« la VERGNOLE »

27 janvier 1919, M Mercier, entrepreneur d’Aubazine (Corrèze) signe un bail avec la mairie de St-Léger pour l’exploitation de cette carrière pendant 15 ans.

1927 M Seignat, entrepreneur parisien, avec, pour représentant, M Marcel Demargne de Sardent, exploite la carrière

20 juillet 1932 Bail pour M Ulysse Lacroix (« Société Nouvelle des Granits Français » au siège parisien).Il semble que ce soit la même maison que la précédente.

Cette carrière est difficile à exploiter (les bancs de granit ne sont pas parallèles, se présentent en désordre, comme cassés et enchevêtrés par des mouvements de l’écorce terrestre.  

 

   
   
 « la Baleine »

   Devant les difficultés de « la VERGNOLE » M Lacroix trouve un autre filon qui semble plus rentable. Ce filon est recouvert d’une énorme pierre, une boule roulante, à laquelle était donné le nom de baleine. La légende disait que celui qui toucherait à la Baleine, mourrait bientôt de mort violente. Elle fut pourtant exploitée après  avoir été, « une nuit, clandestinement minée, on ne sait par qui ».  

 

   
 
« le Lac »

Cette carrière de la « Société Seignat » fut peu exploitée, la « Baleine » suffisant.

  1962 : Monsieur Seignat dépose son bilan.

  Monsieur Maître, entrepreneur de la Forêt-du-Temple rachète le droit d’exploiter ces carrières suivi par son fils qui a cédé la place à la « Société Micro-Control » d’Aigurande (Indre) mais le chantier sur le Maupuy porte toujours le nom « Ateliers Maître ».  

 

   
 
Les « petites » carrières :

  A coté de ces grandes exploitations qui employaient au moins une cinquantaine d’ouvriers, oeuvraient des chantiers de moindre importance.

  1942 :bail pour M François Meillat. (parcelle « la Pierre Bergère) avec son beau-frère M Joly. (une dizaine d’ouvriers)

  1925 : Bail pour M Rocchi (italien) (parcelle « Rocher du Maupuy »

  M Marcel Guery (de Peyrabout) ouvrit aussi une carrière sur le versant de St Léger (une dizaine d’ouvriers)  

 

   
     
             
         

 

                
  1.   Les Hommes

 

   Au début, ce furent des creusois embauchés des fermes ou des hameaux des environs qui faisaient leur apprentissage sur le tas. (ils étaient manœuvres, mineurs, débiteurs, épinceurs, réceptionneurs, conducteurs de charrois, forgerons.)

   Quand les carrières prirent de l’importance, surtout à l’ouverture de la « Grande Carrière » en 1920, la main d’œuvre locale ne fut plus suffisante. Le champ de recrutement fut national (il vint des Charentais, des berrichons, des savoyards, des vosgiens, des bretons…

  A l’ouverture du triple chantier de la « Grande Carrière » et de ses sœurs, la direction fit appel à la main d’œuvre étrangère. C’était l’après guerre 1914-1918 avec ses modifications de frontières, ses crises financières, ses crises sociales.

Après 1936 arrivée des Espagnols

Il y eut des Tchécoslovaques en 1945 (soixante dix en avion à St Léger), des Yougoslaves, des Turcs, des Portugais, des Belges, des Russes.

  Les Italiens furent très nombreux sur le Maupuy, il représentèrent jusqu’à 80 % des ouvriers.

En 1920, M Perceval, directeur des « carrières de Granit du Massif Central » envoya, en 1920 M ROCCHI, entrepreneur italien installé à St-Léger-le-Guéretois, recruter des hommes. Il est allé à Udine dans le Frioul, une région redevenue italienne après une occupation autrichienne qui avait connu la guerre. Cette région, pays de petite propriété, aux familles nombreuses, connaissait la misère. Il recruta 11 hommes. Ils partirent à pied, de Torreano, de Coltura, de Polcenigo, le 26 décembre 1920, sac sur le dos en laissant femmes, enfants et famille jusqu’à Udine pour prendre le train au frais de la Société et sont arrivés à Guéret le 31 décembre.

Ils furent logés au camp de Beausoleil où se construisaient des baraquements en bois enduits de goudron. (une chambre pour 4, pas de carreaux aux fenètres) et le 1er janvier, au travail !

Ce premier groupe en attira d’autres.

Après 1922 et la prise de pouvoir de Mussolini arrivée de beaucoup d’italiens qui fuyaient le régime fasciste  

                               

 

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