11) in memoriam


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En ouvrant une image, au hasard, tout se met en ordre..

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a

Le capitaine André Mathieu Delorme, capitaine de l'école de la Garde de Guéret,  va mourir à Saint-Flour dans le Cantal le 25 juin 1944.

Il était né le 22 janvier 1912 à Saint Flour (Cantal).
Il est admis à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1934, puis à l'école des chars de combat de Saint-Maixant en 1936 et à l'école de Versailles en 1937. 
Sa formation militaire terminée, il sert comme sous-lieutenant au 503ème régiment de chars de combat puis comme lieutenant au 7ème bataillon d chars légers en 1939.
Durant la campagne de France, en mai-juin 1940, il se distingue dans les Ardennes et dans le département de l'Aisne, ce qui lui vaut la Croix de guerre avec une citation à l'ordre de l'Armée, puis une deuxième  à l'ordre du corps d'Armée.
Après avoir servi, successivement, au 92ème régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand puis à l'école militaire d'Aix-en-Provence, il est nommé, le 22 août 1942, avec rang le 20 juin 1940, chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur " à titre exceptionnel" (cette nomination sera annulé par le gouvernement provisoire) et obtient une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée: " Officier hors pair, qui au cours de la campagne sest distingué dans toutes les affaires auxquelles il a pris part. Le 14 mai, pour stimuler l'ardeur des fantassins, a suivi à pied dans les rangs de l'infanterie la progression des chars; par la suite, des groupes de fantassin refluant en désordre, en a pris le commandement et a organisé la défense d'un point d'appui. Le 10 jin, pour délivrer un bataillon d'infanterie encerclé, est allé, sous le feu des armes automatiques ennemies, chercher une section de chars".
A la fin de son congé d'armistice, il est rappelé à l'activité à la direction générale de la Garde de Vichy, puis à l'école de la Garde de Guéret, en qualité de professeur de mathématiques et d'instructeur en armements. Dans le même temps, il sert dans les Forces françaises combattantes, d'abord au réseau "Ajax" de Guéret du 1er août 1943 au 31 mai 1944, ensuite au réseau "Coty-Clary" de Clermont-Ferrand du 1er au 25 juin 1944.
Au mois de juin 1944, il commande le 1er bataillon F.F.I. du Mont-Mouchet et se signale dans bon nombre de combats et, en particulier le 11, à la tête de son unité, il arrête une colonne allemande pendant plusieurs heures. Malheureusement, le 25 juin, à Saint-Flour, alors qu'il effectue une liaison avec son beau-père, il est surpris par une patrouille allemande et tombe sous les balles ennemies sur le chemin de "Resonnet", sur la rive gauche de l'Ander.

Peu après, il obtient, à titre posthume, les insignes de chevalier de l'ordre de la légion d'honneur et une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée: "Officier de grande valeur alliant les plus hautes qualités de courage et de cœur à un grand sang-froid et à une connaissance approfondie de la tactique. A participé glorieusement aux batailles de la Margeride et de la Tuyère, où il fit montre d'initiative et d'aSurbnégation, en restant un des derniers en position, malgré le danger d'encerclement. A trouvé une mort glorieuse au cours des combats du 25 juin 1944."

Au lendemain de la guerre, il est récompensé par le grade d'assimilation de commandant dans les F.F.I., à compter du 1er juin 1944; le grade d'assimilation de sous-lieutenant dans les F.F.C., à compter du 1er août 1943. En revanche, bien que proposé pour la Médaille de la résistance française, à titre posthume, le 9 mai 1945, il n'obtiendra jamais cette décoration.

Son nom est gravé sur sur le monument des "Héros de la Résistance, Morts pour la France" et sur la stèle commémorative de l'Ander.

Source http://lapinot51.free.fr/Garde/2014/page9.htm 

 

 

 

 

   

 

 

 

       A gauche, la plaque commémorative à la caserne Bongeot    

           Certains sont sur les deux listes, d'autre sur une seule.

 
                     
 
 
Les inscrits sur la plaque :

 

      ceux qui figurent sur le Mémorial de la Résistance creusoise
 
                                      Ils ne figurent pas sur le Mémorial.
 
                                                     ?
 
   
a Les anciens de l'École de la Garde de Guéret 1944
à leurs camarades de combat morts en Creuse pour la libération de la France 1944
          In memoriam
 
 
Colonel - Marty - Robert - Mort torturé  page 9
Commandant - Delorme - André - Tué au combat  page 11
Capitaine - Jouan - Maurice - Mort en déportation  page 5
Capitaine - Séchaud - Léon - Tué au combat  page 4
M-D-L Chef - Bongeot - René - Tué au combat  page 7
M-D-L Chef - Duloue - Joseph - Mort en déportation  page 5
Garde - Camus - Pierre - Tué au combat  page 2
Garde - Champion - Arsène - Tué au combat  page 7
Garde - Catalifaud -  Aimé - Mort en déportation  Fiche 1 
Garde - Ferlet -   - Tué au combat  
Garde - Jean - Paul - Mort en déportation  Fiche 3
Garde - Labrousse - Maurice - Tué au combat  
Garde - Lambert - Roger - Tué au combat  page 9
Garde - Maress  -  Georges - Mort en déportation  Fiche 5, 7
Garde - Marius -   - Tué au combat  
Garde - Perlet - William - Tué au combat  page 8
Garde - Petit -   - Mort en déportation fiche 11
Garde - Ravoyard -  René - Mort en déportation Fiche 5,6
Garde - Roux - J Baptiste - Mort en déportation fiche 11
Garde (mdLchef) - Sirveaux - François - Tué au combat  page 7
Élève Garde - Bertrand - Marcel - Tué au combat  page 3
Élève Garde - Castelain - Elie - Mort en déportation Fiche 2 
Élève Garde - Chapon - Jean - Blessé à mort  page 2
Élève Garde - Chavanel - Henri - Tué au combat  page 9
Élève Garde - Dechaume - André - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Delort -   - Tué au combat Fiche 10
Élève Garde - Etienne - Marius - Tué au combat  page 9
Élève Garde - Gaillard - Jean - Mort à la Gestapo  page 5
Élève Garde - Heinrich - Charles - Tué au combat  page 9
Élève Garde - Hilairet - Armand - Tué au combat   page 9
Élève Garde - Jussaume - ? Levy - Mort en déportation  Fiche 8
Élève Garde - Labeur - Gérard - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Leroux - Louis - Tué au combat  page 9
Élève Garde - Quenesson - Joseph - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Respaud - André - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Reuter - Edmond - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Sauzet - Pierre - Mort en déportation  page 5
Élève Garde - Vareillaud - Firmin - Mort en déportation  page 8
Élève Garde - Verdier - René - Tué au combat  page 8
 
                                Et tous les autres non connus.
1) Aimé Joseph CATALIFAUD, né le 13-11-1923 à Sainte ybard (France), 
Venu de la Garde Républicaine, détenu à la caserne du 92e R.I. à Clermont-Ferrand (63). 
Déporté le 30/08/1944 depuis Clermont-Ferrand à destination de Rothau (67), 
interné à Natzweiler-Struthof, 
évacué en septembre sur Dachau et affecté en kommando de travail extérieur à Haslach au chantier de l'usine souterraine "Vulkan". Source: fichier de la F.M.D. 
Date du décès :
20/12/1944
Département ou pays : 9109 - Allemagne (ex Prusse)
Commune du décès : Haslach Im Kinzigtal
Lieu, complément : Sportplatz

2) Nom : CASTELAIN Prénoms : Élie Louis Auguste
Conflit : 1939-1945
Grade, unité : Aspirant - École de la Garde Républicaine

Date de naissance : 20/11/1922
Département ou pays : 62 - Pas-de-Calais
Commune de naissance : Arques

3) Nom : JEAN Prénoms : Paul
Conflit : 1939-1945
Grade, unité : [Victimes civiles] - Déportation
Date de naissance :
29/06/1903
Département ou pays : 23 - Creuse
Commune de naissance : Saint-Sulpice-le-Guérétois
Date du décès :
08/03/1945
Département ou pays : 9109 - Allemagne (ex Prusse)
Commune du décès : Weimar Buckenwald
Autres informations :
Creusois mort pour la France en déportation

5) peut ëtre Maress G inscrit sur le monument aux morts de Bellac (87). ainsi que Perlet W, Ravoyard R, Bongeot R, Catalifaud Aimé Joseph, Champion A, 

6) RAVOYARD René, né le 29.08.1907 à Vaudrey (39), parti en déportation de Clermont Ferrand à Dachau, ensuite à Haslach (Situé au nord de Fribourg-en-Brisgau. Différents Kommandos y sont installés au ""Sportplatz"" et au ""Kinzigdamm"". Mais les premiers détenus, notamment ceux arrivés du KL Dachau le 16 septembre 1944, travaillent à la mine appelée ""Vulkan"", où ils préparent l'installation d'une usine souterraine. Beaucoup de déportés venus du camp de Schirmeck y arrivent également.), libéré le 7/4/1945 de Vaihingen (Au début de la guerre, Vaihingen/Enz est un camp de travail, et les détenus travaillent sur divers chantiers, mais à partir de fin 1944, le camp reçoit de plus en plus de détenus gravement malades, complètement épuisés et incapables de faire le moindre travail. Ils sont logés dans des baraques et généralement abandonnés à leur sort. Vaihingen devient ainsi un vrai camp de la mort, un mouroir terrible et impitoyable. Ce camp est situé entre Karlsruhe et Stuttgart), mais DCD peu après son retour.

7) Maress Georges Anfré, né le 16.02.1910 à Lorigné (79), 
Grade, unité :
5e Légion de Gendarmerie, Mort en déportation, 
Date du décès :
11/01/1945
Département ou pays : 9109 - Allemagne (ex Prusse)
Commune du décès : Haslach
Venu de la Garde Républicaine - Déporté pour actes de résistance, statut nacht und nebel , convoi du 30/08/1944 depuis la zone occupée à Natzwiller le Struthof , transféré sur Dachau, affecté au kommando de travail d'Allach pour la firme BMW puis à celui d'Haslach pour l'installation d'une usine souterraine- Cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 3 p 359

8) Un dénommé Jussaum Lévy est inscrit sur le Mémorial de la Résistance creusoise. Pour Marc Parrotin, il est fait prisonnier par la brigade Jesser et mort au Commando de Langestein.

   
 

9) , Mort pour la France le 12-04-1945 (Dachau, Allemagne),

10) Delord R et Delort sont sur le Mémorial.

11) Jean Baptiste Guy ROUX Né le 12-06-1913 à Limoges (87) Mort pour la France le 12-04-1945 (Dachau, Allemagne) http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/index.php

Source: Mémorial Genweb http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/index.php  

   
 
Les noms figurant uniquement sur la liste  (Les noms et les grades sont exactes, mais les gendarmes cités sont ils les anciens "creusois" ?:
   
 

 

 Exacte    Exacte       ?              ?          ?         ?                ?
Sous-lieutenant - Collet Louis Pierre Marie né le 06-08-1918 à Iffendic (35) 2ème régt de la Garde Mort pour la France 5/9/1944  à la ferme des Mayences à Chapeau (03)
Garde - André Henri Jacques Paul né le 18-10-1924 à Ostricourt (59) 2ème régt de la Garde Tué au combat 5/9/1944 à la ferme des Mayences à Chapeau (03)
Garde - Barthel Jean Léonard né le 04-04-1924
à Saint-Privat-la-Montagne (57)
2ème régt de la Garde, 
2ème escadron
Mort pour la France 5/9/1944 à la ferme des Mayences à Chapeau (03)
Garde - Blaize Serge Michel Alfred né le 09-12-1924 à Verneuil (27) 2ème régt de la Garde Mort pour la France 5/9/1944 à la ferme des Mayences à Chapeau (03)
Garde - Deboille Joseph Marius né le 02-09-1925 à Lyon 2e ardt (69) 2ème régt de la Garde Mort pour la France 6/9/1944 après le combat à Chapeau (03),
Garde - Ponsen René Edmond Jacques né le 13-08-1925 à Paris (75) 2ème régt de la Garde 5/9/1944 à a ferme des Mayences à Chapeau (03)

 

 

 

Le 5 septembre 1944, à la ferme des Mayences à Chapeau, dans l'Allier, dans la "banlieue" de Moulins, la veille de la libération de cette ville, le sous lieutenant Collet et 14 gardes du 2ème régiment de la Garde, surpris par les forces nazies vont combattre face aux "mongols" de l'armée allemande.

« Le groupe du sous-lieutenant Collet prend position dans la ferme et livre un combat très dur. L'encerclement est total, la route du repli est définitivement coupée. Les gendarmes luttent durant une heure et demie. À court de munitions, les survivants du détachement sont contraints de déposer les armes. Les blessés sont achevés d'une balle dans la nuque. Les survivants sont exécutés sur place par les Mongols, des Russes servant dans l'armée allemande. Les civils, hommes, femmes et enfants sont rassemblés dans la cour de la ferme. Trois hommes, les ouvriers agricoles sont fusillés. Le fils du propriétaire de la ferme est écarté au dernier moment et il s'enfuit »

"Quinze gardes mobiles morts au combat ou achevés par les allemands: 
le sous-lieutenant Louis Collet, 
le maréchal des logis chef Pierre Fourcade 
et les gardes Henri André, Jean Barthel, Serge Blaise, Valentin Borgia, Paul Cassan, Georges Copienne, Jean Deboille, Jean Deldique, Georges Ferraud, Marcel Lebeault, René Ponsen, Etienne Rolland, Marcel Trabaud."
le quotidien "la Montagne Auvergne" du 24/10/2014.

 
 
 
 Exacte    Exacte          ?                  ?           ?            ?       ?
M-D-L Chef - Nawrocki          
Garde - Bachelet Georges né le 17.03.1925 à Pontoise (78)   Mort en déportation  
Garde - Bornet          
Garde - Dufour Gaston Antoine Isidore né le 19-12-1920 à Bages (66) 2ème légion de la Garde mort pour la France  30-05-1945 Ravensburg Wurtemberg - hôpital de campagne, Allemagne
Garde - Traversac Raymond Marie André né le 7.5.1914 à Paris (75) 5ème régt de la Garde Mort pour la  France
18/7/1944
à Moutier-Rozeillle (23)
Garde - Mine          
Garde - Oursel          
 
 
 

Sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.256. 

Transport Dijon-Cologne du 1er août 1944 (I.256.)

La résistance dans le département de la Creuse [1] est particulièrement acharnée durant les mois de juin et juillet 1944. La première action d’éclat est la libération de la ville de Guéret, chef-lieu du département, opérée le 7 juin 1944 par près de 2000 Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), parmi lesquelles des membres de l’École de la Garde [2], de l’Armée Secrète et des Francs-Tireurs et Partisans Français. La garnison allemande réduite à une cinquantaine d’éléments rend les armes après plusieurs heures de combat. Mais, le 9 juin, les résistants doivent abandonner la ville et gagner le maquis à l’arrivée de colonnes allemandes supérieures en nombre et en matériel.
Les différents groupes de résistance s’installent alors dans les environs de Bourganeuf et d’Aubusson et participent à des opérations de guérilla contre les troupes allemandes, à des missions de renseignements et de réception de parachutages. A partir de juillet, les colonnes motorisées allemandes entament une vaste opération de ratissage contre le maquis dans les départements de la Corrèze, du Cantal, de la Creuse et de la Haute-Vienne. Dans la Creuse, les engagements s’intensifient autour du 15 juillet et aboutissent à la dislocation des FFI qui enregistrent de nombreuses pertes et arrestations dans leurs rangs.
Si quelques résistants sont capturés lors d’opérations de reconnaissance ou de renseignements, la très grande majorité est faite prisonnière au combat, les armes à la main, durant les mois de juin et juillet 1944, en particulier entre le 16 et le 20 juillet, près de 90% des arrestations ont lieu durant ces cinq jours. Seul Auguste Chambonnet, sénateur de la Creuse, est arrêté en dehors de cette période. Il est interpellé chez lui, à Aubusson, par la Gestapo le 9 janvier 1944. Plusieurs engagements sont à signaler.
Le 17 juillet, des combats ont lieu entre des maquisards et un détachement de la brigade Jesser à proximité du village du Compeix. Le même jour, un engagement oppose sur le terrain de parachutage de Nadat-Peyrat, une vingtaine de FFI (AS MUR) à une compagnie allemande supérieure en nombre qui les surprend alors qu’ils achevaient une mission de camouflage de matériels parachutés la veille. Tous les résistants faits prisonniers sont emmenés à Bourganeuf où ils sont enfermés dans la tour « Zizim ».
Le 19 juillet 1944, un détachement de la division SS Das Reich attaque par surprise un groupe d’environ 150 FFI appartenant principalement à la Compagnie Surcouf et à l’École de la Garde repliés, après les combats de Guéret, sur la commune de Saint-Dizier-Leyrenne. Les maquisards sont encerclés et un grand nombre est fait prisonnier (au moins 70). On compte également 9 tués dans leurs rangs. Les prisonniers sont regroupés sur la route par les Allemands puis emmenés en voiture, menottés deux par deux, à Bourganeuf où ils sont d'abord enfermés dans une salle de la mairie et ensuite à la tour « Zizim ».

Au total, 145 résistants arrêtés dans la Creuse [3] puis déportés en Allemagne ont été identifiés par la FMD. Dans le Livre-Mémorial, ils apparaissent au sein de trois listes en raison du choix adopté de présenter les déportés au sein de leur transport de déportation. En effet, tous n’ont pas été déportés à l’intérieur du même transport.
Les prisonniers de la tour « Zizim » sont transférés le 20 juillet à Aubusson, où ils retrouvent d’autres maquisards arrêtés dans la Creuse. Le 23 juillet, tous sont conduits par la route à Clermont-Ferrand, à la prison du 92ème Régiment d’Infanterie. Là, le groupe est séparé en deux : les 90 résistants, présentés ici, sont remis entre les mains de la Gestapo et de membres du PPF et ils quittent Clermont-Ferrand par train, dès le lendemain, pour Dijon, d’où ils sont déportés vers l’Allemagne le 1er août ; leur 54 camarades demeurent à Clermont-Ferrand jusqu’au 20 août 1944, date à laquelle ils sont dirigés vers le KL Natzweiler puis le KL Dachau. Enfin, un « Creusois » a un parcours spécifique : Jacques Bloch, blessé le 7 juin 1944 lors de l’attaque de Guéret, arrêté le 12 juin à l’hôpital de la ville, est en effet déporté depuis Belfort au KL Buchenwald où il est enregistré le 10 septembre 1944.

Ainsi donc, 90 résistants sont enfermés dans la caserne Krien à Dijon durant une semaine environ, avant leur départ pour l’Allemagne. Est-ce sur l’intervention du commandant de la caserne, un colonel de l’Armée de l’Air allemande, qu’ils sont déportés, le 1er août 1944, dans un train de voyageurs. Au chef des PPF qui lui avait dit en arrivant : « Mon Colonel, je remets entre vos mains une bande de terroristes », celui-ci aurait répondu « Non monsieur, ce ne sont pas des terroristes mais des patriotes ! ». Toujours est-il qu’ils prennent la direction de Cologne à l’intérieur d’un train de travailleurs volontaires, comme en témoignent les inscriptions sur les wagons.

Après 4 jours à Cologne, occupés notamment à travailler sur un aérodrome, les « Creusois » sont répartis entre plusieurs usines des environs.
Au moins 61 sont envoyés dans le camp de travail de Stolberg, à une dizaine de kilomètres à l’est d’Aix-la-Chapelle. Ils sont affectés à l’usine d’armement William Prym und Sohn. Là, conservant leur esprit de Résistance, ils refusent de travailler ou multiplient les actes de sabotage et de propagande anti-allemande. Début septembre, 58 sont alors ramenés à Cologne en compagnie de requis du STO et de travailleurs volontaires arrêtés avec eux pour les mêmes motifs. Ils sont enfermés dans les sous-sols du pavillon ayant accueilli l’Exposition universelle (Köln-IVA). Puis 3 sont transférés au KL Sachsenhausen, où ils arrivent le 10 septembre 1944. Ils sont immatriculés dans la série des « 102000 » et sont au Kommando de Kochendorf puis au camp de Dachau. L’un y meurt le 5 avril 1945 alors que les 2 derniers y sont libérés. Les 55 autres sont transférés le 15 septembre 1944 au KL Buchenwald, où ils arrivent le 17 septembre et sont immatriculés dans la série des « 81000 ». Ils font partie d’un transport de 864 détenus dont 190 Français, parmi lesquels on trouve 27 déportés du « Train de Loos » et des requis du travail, des travailleurs volontaires ou prisonniers de guerre arrêtés en Allemagne, en particulier dans l’affaire de l’Action catholique en Rhénanie. L’un d’eux parvient à s’évader au cours du transport mais, repris par les SS, il est enfermé dans la prison de Klingelpütz à Cologne. Parmi les 54 « Creusois » déportés à Buchenwald, 17 décèdent durant leur déportation dont 10 au Kommando de Langenstein sur les 21 qui y avaient été transférés.
Jean-Pierre May est quant à lui transféré de Cologne à la prison de Siegburg où il est fusillé le 18 janvier 1945.
Les 28 autres maquisards arrivés à Cologne le 1er août 1944 quittent la ville après quelques jours pour plusieurs camps de travail de la région, en particulier à Deutz (banlieue est de Cologne), Delbrück, Jülich, Bochum, etc. Parmi les 31 « Creusois » qui restent dans des camps de travail, 7 parviennent à s’en évader. En revanche, 2 ne rentrent pas d’Allemagne à la fin de la guerre.[4]

Arnaud Boulligny

1) Cette notice s’appuie sur les informations collectées dans les archives du Ministère de la Défense et sur les recherches et témoignages de résistants rescapés : Jacques Bloch, Charles Candiotti, André Marchand, André Reix et Emile Torner.

[2] Le 6 juin 1944, l’École de la Garde passe à la Résistance et s’intègre dans les FFI de la Creuse. Environ 600 officiers ou gardes entrent aussitôt en action, le 7 juin 1944.

[3]En réalité, 3 résistants sont arrêtés en Corrèze, le 15 juillet 1944, à Saint-Merd-les-Oussines, mais ils ont le même parcours d’internement (Aubusson, Clermont-Ferrand, Dijon), puis de déportation que ceux arrêtés en Creuse.

[4]Il a été choisi de faire figurer les noms de ces 31 résistants parce qu’ils ont été capturés et transférés en Allemagne au milieu des « Creusois » déportés en KL. D’autre part, ce sentiment de cohérence du transport parti de Dijon le 1er août 1944 pour Cologne a été renforcé par le fait que 25 d’entre eux ont obtenu le titre de déporté résistant et 1 le titre de déporté politique (sur 30 demandes déposées).

Matricule Nom Prénom Sexe Date de ° Lieu de ° Nationalité Situation date de libération
ou de décès
lieu de libération
ou de décès
Observation
102… (Sa) CASTELAIN Elie M 20.11.1922 Arques (62) F DCD 05.04.1945 Dachau  
81644 (Bu)  JEAN Paul M 29.06.1903 St Sulpice le Guéretois (23) F DCD 08.03.1945 Langenstein  

 

 

 

Sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation  http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.275

Les arrivées du 30 août 1944 en provenance de Clermont-Ferrand, Epinal et Nancy (I.275.)

Dans les derniers jours du mois d’août 1944, alors que les troupes alliées avancent sur tout le territoire français, les Allemands évacuent les villes occupées en emmenant des prisonniers qu’ils déportent, notamment, au KL Natzweiler.[1] Ainsi, le 30 août, ce sont au moins 381 hommes, originaires de Clermont-Ferrand en majorité, et de Nancy et Epinal qui sont immatriculés dans ce camp après un voyage de dix jours.
Un transport quitte en effet Clermont-Ferrand le 20 août ; il est organisé par les Allemands dans la hâte, à cause de l’approche des forces alliées, avec au moins 238 détenus extraits de la caserne du 92è Régiment d’infanterie. Il part dans la soirée, les détenus étant embarqués dans des wagons de marchandises, sauf le Prince de Bourbon-Parme et l’évêque de Clermont, Monseigneur Piguet, qui font le voyage dans un wagon de troisième classe gardé. Le transport est ralenti, notamment par les opérations de sabotage de la Résistance : le 23, à la gare de Paray-le-Monial, le train est ainsi retardé par l’attaque d’un groupe de résistants locaux ; 2 d’entre eux sont faits prisonniers et mis dans le train. Le 25, le train est à Dijon, où une personne au moins rejoint les détenus. Ensuite, le transport prend la direction de Dole, Besançon, Belfort, puis de la gare de Strasbourg, où il s’arrête. Là, le groupe de Clermont est rejoint par un autre groupe de détenus des prisons de Nancy et d’Epinal, évacuées elles aussi : au moins 66 détenus de la prison d’Epinal sont d’abord emmenés jusqu’à la prison de Nancy, en voiture cellulaire[2] ; ensuite la prison de Nancy est à son tour vidée de 74 prisonniers. Ils sont tous dirigés vers la gare de Strasbourg dans un wagon qui est accroché à celui des détenus de Clermont-Ferrand. Ils prennent alors la direction de Rothau, au pied du KL Natzweiler. La montée jusqu’au camp, situé à environ huit kilomètres, se fait à pied.[3] Il faut signaler les évasions au cours de ce périple de 8 hommes : 5 réussissent, 1 est repris et emmené à Belfort, puis déporté à nouveau en septembre 1944 au KL Buchenwald, alors que les 2 derniers sont repris et fusillés en septembre 1944.

Tous les hommes arrivés à Natzweiler le 30 août sont des résistants ou des otages comme le prince de Bourbon-Parme et l’évêque de Clermont-Ferrand. Ceux de la prison de Clermont-Ferrand sont arrêtés principalement dans les départements du Puy-de-Dôme et de la Creuse.[4] Ils le sont aussi en moins grand nombre dans l’Allier et le Cantal. L’Auvergne a en effet été le théâtre de nombreuses opérations de la Résistance au cours de l’été 1944. De nombreux résistants en liaison avec les maquis sont faits prisonniers durant cet été : ainsi, le 26 juillet 1944, le SD de Clermont ratisse les communes de Saint-Hyppolyte, Châtelguyon et Volvic et opère de nombreuses arrestations. Les Allemands recherchent alors les résistants et les maquisards. Dans la Creuse, le 31 juillet, ce sont les gendarmes de Bellegarde qui sont arrêtés et déportés pour avoir favorisé le développement des maquis régionaux. D’autres résistants appartenant à divers réseaux et mouvements sont aussi arrêtés, comme par exemple des FTPF Auvergne, des membres des réseaux Gallia, Action R6, ou du mouvement Combat.[5]
Les prisonniers d’Epinal sont principalement des membres des maquis régionaux arrêtés de juin à août 1944, dans les Vosges. Il s’agit des maquis de Gérardmer, de Corcieux, de Grimaubois et de Senones.[6] Avec eux figurent un groupe de 6 hommes dénoncés à Raon-l’Etape, à la suite d’opérations de sabotage de voies de chemins de fer. Les détenus de la prison de Nancy sont aussi des résistants en liaison avec les maquis, comme celui de Hardy et des membres des réseaux F2 et Libération-Nord.

A peine arrivés au KL Natzweiler, tous ces hommes sont évacués vers le KL Dachau, avec tous les autres déportés du camp, dans plusieurs transports, à partir du 4 septembre. Là, ils reçoivent des matricules entre la série des « 98000 » et celle des « 102000 ». Ils sont soit affectés dans des Kommandos, soit transférés vers d’autres KL. Au moins 163 déportés sont envoyés au Kommando d’Allach. La moitié d’entre eux, environ, fait partie d’un transport spécial de 400 détenus envoyés à la construction du Kommando d’Haslach.[7] D’autres transferts moins importants sont organisés à partir du KL Dachau pour les Kommandos d’Augsburg, de Leonberg. Certains déportés restent au camp central, comme les ecclésiastiques qui sont enfermés dans le block qui leur est réservé. Cependant, un grand nombre quitte Dachau pour d’autres KL : au moins 59 hommes sont envoyés mi-septembre au KL Mauthausen, où ils sont affectés aux Kommandos de Melk, Ebensee, Gusen, où le taux de mortalité est très élevé ; une cinquantaine est transférée au KL Neuengamme, le 22 octobre 1944 ; enfin, 6 rejoignent le KL Flossenbürg.

Guillaume Quesnée



[1]Voir les notices correspondant aux arrivées au KL Natzweiler du mois d’août 1944, en provenance de Lyon, Brest, Rennes, Châlons-sur-Marne, Dijon, Nancy.

[2]D’après les témoignages d’Yvan Homel et de Pierre Prud’homme, recueillis dans Michelle Bicheray-Choquin, Les camps de Haslach… Les déportés racontent, Besançon. Ouvrage déposé à la FMD.

[3]De nombreux témoignages relatent cette montée, notamment ceux évoquant l’évêque de Clermont-Ferrand, Monseigneur Piguet, en habit ecclésiastique et portant ses valises contenant ses objets liturgiques. Voir notamment, Mgr Gabriel Piguet, Prison et déportation, SPES, 1949.

[4]Voir la notice concernant les déportés arrêtés dans la Creuse et partis de Dijon le 1er août 1944 pour Cologne (I.256.).

[5]Le chef des Corps Francs de la Libération de la région R5 depuis mai 1944, Henri Chas, compagnon de la Libération mort en déportation, est ainsi arrêté dans la Creuse le 22 juillet 1944.

[6]D’autres membres de ces maquis ont été déportés au camp de Schirmeck avant d’être transférés au KL Dachau à l’automne 1944. Voir les notices correspondantes.                                                         

[7]Sur ce Kommando, voir Michelle Bicheray-Choquin, op.cit.

Matricule Nom Prénom Sexe Date de ° Lieu de ° Nationalité Situation date de libération
ou de décès
lieu de libération
ou de décès
Observation
26408 Bachelet Georges M 17.03.1925 Pontoise (78) F DCD ? ?  
? Catalifaud Aimé M 13.11.1923 St-Ybard (19) F DCD 28.11.1944 Haslach-Sportplatz  
? Maresse Georges M
16.02.1910
Lorigné (79) F DCD 11.01.1945 Haslach-Sportplatz  
? Petit Henri M 27;12;1923 St-Ouen (75) F DCD 30.12.1944 Haslach-Sportplatz  
? Ravoyard René M 29.08.1907 Vaudrey (39) F R * 07.04.1945 Vaihingen * DCD peu après le retour
? Roux Jean Baptiste M 12.06.1913 Limoges (87) F DCD 12.04.1945 Dachau  
 
  Gardes et élève gardes revenus de ce convoi:
l'aspirant garde Abadié Roger.
l' élève garde Bergue Paul.
l'élève garde Cambon de la Vallette Véran.                                                                     
le garde Caron Charles.
le garde Chaumont Etienne.
le garde Chausse Albert.
le garde Donzey Victor.
l'élève garde Fourneret Jean.
le capitaine de la Garde Grange s'est évadé.
le garde Rolin Marcel.
l'élève garde de la Haye Saint-Hilaire Ernest.                                                                                                                               
 

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